Réplique de la semaine (de la vraie vie)
Il fait lourd dans la salle. Le braquage a mal tourné; au motel, Ryan et Christina, tels un poisson et un faucon mis dans le même bocal, rassemblent chacun de leur côté de ce qui vient de se passer. L’air fait 10 tonnes, la tension dans la chambre miteuse est aussi épaisse que de la glue. Ryan, mettant bout à bout les évènements, comprend que Christina le mène en bateau. Il la gifle violemment et la menace avec un calme et une tranquillité qui exposent le sociopathe qu’il cache d’ordinaire si bien. Glacée par ce fou à gueule d’ange, elle accepte le marché qu’il lui impose et passe dans la salle de bains pour effacer les traces de l’altercation. Une ombre fugace passe devant la fenêtre obscurcie par des stores vénitiens. Dans la chambre, le téléphone de Christina sonne, une seule fois, à côté de Ryan. Il comprend qu’ils sont repérés. Au ralenti, et presque sans son, Christina, inconsciente de la présence d’un fusil à canon scié de l’autre côté de la fenêtre, se fait exploser en plein de petits morceaux sur les carreaux blancs. Ryan se précipite vers le tireur en train d’enjamber la fenêtre et le poignarde avec un éclat de la fenêtre en bois. Il file, toujours au ralenti, vers la porte pour intercepter l’autre assaillant, qu’il tue avec le fusil abandonné par son infortuné collègue. Dans un silence huileux, la caméra se rapproche du visage de Ryan, qui semble avoir pris un bain de sang. Le liquide vermeil ruisselle sur ses joues comme la pluie un soir d’orage. C’est le point de non-retour, la distance qu’il a toujours réussi à conserver avec le crime s’est évaporée, sa veste immaculée est maintenant comparable à un tablier d’abattoir. L’image est fixe, la bande-son muette, comme pour retenir le temps avant la bascule inévitable vers la descente aux enfers, et ça fait bien 5 minutes que personne n’a respiré dans la salle.
Il fait lourd dans la salle. Le braquage a mal tourné; au motel, Ryan et Christina, tels un poisson et un faucon mis dans le même bocal, rassemblent chacun de leur côté de ce qui vient de se passer. L’air fait 10 tonnes, la tension dans la chambre miteuse est aussi épaisse que de la glue. Ryan, mettant bout à bout les évènements, comprend que Christina le mène en bateau. Il la gifle violemment et la menace avec un calme et une tranquillité qui exposent le sociopathe qu’il cache d’ordinaire si bien. Glacée par ce fou à gueule d’ange, elle accepte le marché qu’il lui impose et passe dans la salle de bains pour effacer les traces de l’altercation. Une ombre fugace passe devant la fenêtre obscurcie par des stores vénitiens. Dans la chambre, le téléphone de Christina sonne, une seule fois, à côté de Ryan. Il comprend qu’ils sont repérés. Au ralenti, et presque sans son, Christina, inconsciente de la présence d’un fusil à canon scié de l’autre...
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