501 : My bad
« I watched 67 people die, and at the moment of truth I looked into their eyes, and they knew, and I knew they got what they deserved. But, what if that’s not what happens, if you don’t get what you deserve ? If what you deserve is a white, picket fence, and your kids all around, and a husband who loves you. What if the least you deserve is a real human being, and what you get instead is me ? »
Et c’est reparti pour un tour.
J’espérais vraiment qu’on nous épargnerait l’après-meurtre-de-Rita. J’espérais vraiment qu’on allait ouvrir la saison au cimetière, avec les enfants sanglotants serrés contre leur beau-papa. Ah ah ah, chère Sorcière, comme tu es mignonne ! Mais ça va pas, non ??? Evidemment qu’on ne va pas te prendre par l’épaule et te tapoter gentiment le bras pour te rendre le truc plus facile. Tu rêves, ma pauvre amie, faut arrêter de regarder Merlin !
Non, on te récupère le Dex direct après la découverte du cadavre et du moutard barbotant dans le sang maternel. On te claque tout ça au ralenti. On te balance l’arrivée de Deb, le choc des collègues, les larmes des uns et des autres. On ne t’épargnera rien, pas une minute, pas une seconde. Tu vas tout te prendre en pleine face, dans une sorte de torpeur cotonneuse et amère.
Et surtout, si tu crois qu’on va te dispenser de l’annonce aux enfants, alors là, crois-moi, tu te fous le doigt dans l’oeil… jusqu’à l’épaule.
Bon. Forcément, ça appelle certains trucs. Quand on a vécu ce genre de choses (c’est probablement un peu le cas de tout le monde, mais personnellement, en la matière, j’ai eu une année un peu chargée) croyez-moi, la vérité de ces scènes, ça fout par terre. La première nuit de Dexter, notamment, qui malgré ce qu’il croit, vit un deuil extrêmement humain.
Et les gamins. L’annonce aux gamins, c’était sans doute la scène la plus dure à écrire et à jouer… et je suis restée sur ma faim. Même si le côté décalé est traité de façon magistrale.
(Attendez… on rit. C’est énorme. On se sent trop mal, mais on ne peut pas s’en empêcher.)
(Evidemment, là, on ne rit plus du tout. Pauvres petits… )
Donc j’ai un peu buggé. Moi aussi, quand j’étais gamine, on m’a annoncé un truc qui a bouleversé ma vie. J’avais 13 ans, hein, à peu près l’âge d’Astor, donc. Eh bien je ne m’en souviens plus. Mon cerveau a complètement occulté. Je me souviens de l’avant-annonce d’une façon précise… et après, le trou noir. Une chose est sûre, je ne suis pas allée pleurer sur le trottoir. A mon avis, j’ai plutôt glissé au sol sans forces en attendant de pouvoir reprendre mon souffle. Mes souvenirs reprennent à peu près trois ou quatre jours après. Je ne sais pas si on peut avoir la force de retourner sa colère contre quelqu’un comme le fait Astor. Je crois qu’on est juste anéanti. Qu’il ne se passe rien. Comme Dexter qui reste là, planté, en regardant les autres pleurer, sans trop comprendre s’il doit faire pareil ou pas. C’est après qu’on est en colère. Qu’on se demande pourquoi moi. Pourquoi ma mère. Pourquoi pas lui.
Cela dit, j’imagine qu’il y a autant de différentes manières de vivre un deuil qu’il y a de personnes au monde. Et puis avais-je vraiment envie de voir rejouer un truc que j’ai vécu ? Pas sûr. Ce décalage, c’est peut-être la seule concession qui nous est faite, dans cet épisode, je devrais peut-être lui en être reconnaissante.
En plus de ça, Dexter est dans la merde. Parce que ce bougre d’âne, dans sa maîtrise absolue de tout ce qui l’entoure, a lâché une phrase. La mauvaise phrase.
Dexter : It was me.
C’est parti pour l’enquête et tout le saint-frusquin. On nous ressort l’appel téléphonique de Dex aux flics, et ça, pareil, c’est à peine supportable. On se tape déjà le deuil en pleine poire, est-ce qu’on a EN PLUS besoin de trembler pour la sécurité de notre tueur en série préféré ???
Enfin ce rebondissement fatal, c’est l’occasion de jeter une fois de plus un éclairage splendide sur Deb. Deb qui, elle, se console dans les bras d’un type familier, un collègue, un mec qu’elle ne supporte même pas. (Nous non plus, d’ailleurs.) Rien de tel qu’une bonne séance de zizi-panpan pour se rassurer et se dire qu’on est bien en vie. J’existe, je suis, et je baise.
Entre nous, la saison dernière, il y avait déjà une drôle de vibe entre eux deux et le retour de Lundy n’a sans doute fait que repousser l’inévitable. Ce qui nous rappelle au passage que la pauvre Deb enchaîne un peu les mauvaises nouvelles. Mais wow, comme elle maîtrise, là ! Comme elle prend toutes les décisions qu’il faut, levant à bout de bras son poids mort de frangin, s’occupant du mouflet, posant les questions qui vont bien, organisant les funérailles. Bref… Deb… bravo. Ce rôle, celui de la nana solide qui est obligée de tout gérer face à l’horreur, c’est sans doute le plus dur.
Les pompes funèbres, donc.
Et là, je me suis dit : « Oh my God that’s SFU all over again. »
Honnêtement, le gars Hall, il a dû passer un moment un peu bizarre. Déjà, il a probablement dû se confronter très durement à sa propre mortalité avec cette histoire de cancer. Ensuite, il a quand même passé cinq ans à jouer les croque-morts. Et là, il est censé pleurer une épouse… sauf qu’il ne pleure pas !
J’admire ce type, vraiment, c’est un truc de fou. Je ne sais pas comment il fait, je ne sais pas comment il tient, je ne sais pas ce qu’il prend, mais putain, c’est de la bonne !
Et puisque je parle de ça, sa perruque est exceptionnelle de réalisme, mais j’avoue, ça m’a troublée. J’ai eu du mal à ne pas y repenser.
Dexter franchit donc une à une les étapes du deuil… une sorte de déni, dans un premier temps, il plane à douze mille. Ensuite, c’est la culpabilité, fulgurante. Il aurait pu tuer Trinity plus tôt, il ne l’a pas fait. Puis le trou noir, la fuite…
Et enfin le choc qui le heurte de plein de fouet… au moment où il liquide une nouvelle victime avec une sauvagerie inédite.
Harry : That’s the first human thing I’ve seen you do since you died, Dexter.
Dexter : I thought you left me.
Harry : I’m here. It’s okay, son, to show what you’re feeling.
Cet instant-là… paf. En plein coeur. C’était déchirant. Le cri primal qu’il laisse échapper… c’était affreux, j’avais un chiffon à la place du palpitant.
Tout ce cheminement se fait aussi à travers quelques flashbacks de sa rencontre avec Rita. Je ne suis pas très fan de ce genre de procédé mais ça sert plutôt bien l’intrigue. Ca nous permet de dire au revoir à Julie Benz, et ça permet à Dex de dire au revoir à son épouse. Littéralement.
Dexter : Goodbye Rita Benett.
Rita : Goodbye Dexter Morgan.
J’ai tout de suite reconnu la robe, d’ailleurs, aussitôt que Deb l’apporte sur son bras. Rita sera donc enterrée dans la tenue qui était celle du jour de leur première rencontre.
Et puis l’acceptation, enfin. Oui, Dexter a aimé Rita, il lui rend un bel hommage. Et nous, après 50 minutes en apnée, on peut enfin reprendre notre respiration. Du moins jusqu’au prochain épisode.
« She had a big heart, big enough for both of us. Had to be, I wasn’t even human when we first met. I never expected that to change, she reached down and found something I didn’t even know was there. She never hurt anybody. She was innocent. And she died a brutal death, and I can’t fix it. But, I know I have to try here in Miami with the people who knew her, who cared about her, who loved her. (Like I did.) »
Oui, ba moi il m’a bien achevé aussi cet épi. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’on reprenne pile où ça avait coupé, à vrai dire. Innocente que j’étais XD!
Bref, oui des scènes bien réelles en effet. Et moi qui tout du long m’identifiait à Dexter au niveau des réactions… Bon effectivement, j’ai trouvé son deuil bien plus humain que ce qu’il peut penser aussi, mais ça rassure d’entendre quelqu’un d’autre le dire, parce que s’identifier tout le long d’un épi à un mec qui est censé jouer un serial killer sans émotions, c’est un peu inquiétant ^^’
En tout cas quel retour…Pfiou…Heureusement le samedi, il y a Merlin parce que oui pfiiiiouuu!
Merci pour la review Sorci 😉
ah merde, Dexter est revenu! je savais même âs! (bcp de soucis en ce moment)
Faut que je matte ça de suite!
Cette réflexion sur la « bonne façon » d’affronter la mort, je me la suis faite tout au long de l’épisode. Pour moi, la réaction de Dexter, complètement « sonné », incrédule, et ?EUR » en apparence ?EUR » dénué d’émotion, elle me paraît très juste, très humaine. J’étais étonnée, voire même énervée, de constater que dans l’épisode, que ce soit Deb ou ses collègues, tous semblent trouver anormale cette intériorisation de la douleur. Bah oui, OK, il y a des gens forts qui, après avoir découvert leur épouse sauvagement assassinée, vont pleurer un bon coup, puis gérer brillamment l’organisation des funérailles, l’annonce à la famille, etc?EUR? Mais je ne pense pas qu’ils soient majoritaires et, en tous cas, que ce soit l’attitude majoritairement attendue dans pareilles circonstances.
Bref, s’il y a bien un truc avec lequel SFU nous a familiarisé, c’est l’immense variété de réactions possibles face à la mort d’un proche.
Cet épisode m’a évidemment moins secouée que le précédent, même s’il est loin d’être « facile ». Je suis assez curieuse de savoir dans quelle direction va aller cette cinquième saison.
Pareil, on a été obligé de lancer l’épisode de Big Bang Theory pour sortir un peu de l’ambiance avant d’aller se coucher.
je ne regarderai pas cette saison (le coup de Rita qui meurt, c’est tellement insupportable pour moi, que voilà, non, c’est non)
mais je lirais tes chroniques avec beaucoup de plaisir, cependant 🙂
Complètement d’accord avec Clot, j’étais énervée que tout le monde parle de la réaction de Dexter comme si elle était si anormale et qu’il fallait forcement pleurer pour montrer sa douleur. Je comprends que c’était pour nous mettre le dexter soit disant pas humain sur la sellette mais bon…
J’ai aussi été étonnée de la réaction d’Astor, ce fut le seul moment de l’épisode avec lequel je n’ai pas accroché.
Sinon, La scène d’Harrison dans le sang restera un moment la pire scène que j’ai vu à la télévision ou cinéma. Merci les mecs de nous en remettre une couche dans le premiere de la saison, comme si on avait pas déjà été traumatisé assez… 😉
Merci Sorcière pour cette review en tout cas, tu as dis à peu près tout ce que je pensais de l’épisode et ça m’a fait mal rien que de relire.