104 : Episode four

Bon ben voilà, encore un épisode que j’ai trouvé remarquablement dense, passionnant et solide… et addictif. Cette fois, on se penche un peu sur le cas de Curtis qui, comme je le soulignais dans mes précédentes reviews, possède un pouvoir vraiment bien casse-gueule d’un point de vue scénaristique. Etant donné le côté mâché/rabâché du voyage dans le temps quand on bouffe de la série à hautes doses, ça devient difficile de faire nouveau ou du moins de ne pas ressembler à toutes les autres fictions qui évoquent le sujet.

(En gros, difficile de ne pas se vautrer comme Heroes l’a fait.)

Là, d’un point de vue narratif, j’ai trouvé ça assez trépidant. On suit Curtis au cours d’une journée pas comme les autres. Curtis, sans doute le plus recommandable de la bande, athlète promis à une grande carrière mais qui s’est foutu dedans en délirant un peu trop avec la drogue, regrette apparemment très fort son proche passé de jeune prodige de la piste et le fait d’avoir troqué la tenue de coureur contre la combi orange. Ce qui est formidable, c’est qu’il se récupère donc le pouvoir du gars qui peut changer le cours des choses… mais que dans cet épisode, il semble dire au revoir à la possibilité de revenir sur ses pas et d’embrasser la grande carrière qui aurait pu être sienne. Joli pied-de-nez du destin.

Mais Curtis va bientôt s’en rendre compte, cette nouvelle vie présente quelques avantages.

Hé hé.

Bon, pour les grands malades qui n’ont pas vu la série mais lisent quand même les reviews, je rappelle que le pouvoir d’Alisha les empêche de se toucher… donc leurs relations intimes sont quelque peu… spéciales.
Mais là… oups !

Et évidemment, Nathan qui raconte toute la scène à sa façon si délicate et imagée, c’est… un grand moment de Nathan !

Bref, au fond, malgré le boulot ingrat, Nathan et les deux cadavres discrètement évacués, ça ne va pas si mal pour Curtis. Sauf que bien sûr, son ex-copine pincée avec lui sort de prison. Car elle bien été condamnée pour trafic. Forcément : culpabilité, remords et tout le tremblement.

Curtis se sert donc de son pouvoir pour remonter le temps et éviter à la demoiselle de se faire choper avec le colis piégé. Ce qui part d’un très bon sentiment. Ce faisant, j’ai trouvé génial qu’il croise ses futurs potes de galère… et que bien sûr, cette fois, il percute, les reconnaisse et ait des intéractions avec eux… qui bien sûr ne le connaissent absolument pas.

J’imagine que si nous aussi, on avait ce pouvoir, on se rendrait compte que le monde est bien petit… ce serait super amusant. Sauf que pour Curtis, ça ne l’est pas forcément. Déjà, il manque de se faire gauler à cause de Nathan.

Nathan : Are you taking a shit ? There’s a guy over here taking a shit !
Curtis : Stop !
Nathan : Would you like me to grab you some toilet paper ?

J’ai beaucoup, beaucoup trop ri devant cette scène, j’en ai presque honte. Dix minutes plus tard, j’en riais encore. Nathan dans toute sa splendeur.
Où l’on découvre aussi pourquoi Nathan se retrouve en combi orange : non mais l’horreur, ce gamin, le cirque qu’il fait au pauvre gars du bowling qui a le malheur de se prénommer Beverley… il est à tuer.

Voilà, c’est Nathan. Moitié ange moitié démon.

On entrevoit au passage quelques soucis avec le paternel.

Le reste de l’histoire, on le connaît. On remarquera d’ailleurs que Nathan se fait embarquer sous les yeux de Tony, notre futur feu-superviseur.

Kelly, elle, traîne sa vie désabusée dans la même boîte de nuit.

Et fait connaissance avec Curtis en lui gerbant aimablement sur les pompes.

Elle se fera ensuite demander en mariage par son mec… ayant trouvé une bague de fiançailles dans la voiture qu’il compte voler.

Kelly : That’s so fockin’ romantic !

Chose amusante – ou pas -, cette caisse et cette bague appartiennent à… Tony ! Le superviseur ! Qui comptait donc demander Sally en mariage.

(On notera d’ailleurs, un tout petit souci de gestion de la colère chez notre futur macchabée… ce qui du coup explique parfaitement le pourquoi du comment de son pouvoir.)

Encore plus drôle – ou pas -, un peu plus tôt, Kelly se fait pratiquement tripoter par Simon (a.k.a. Mister Cellophane) qui passe par là après s’être pris un gros râteau par ses soi-disant potes. C’est toute l’essence de Simon qui se trouve dans cette scène : son petit côté flippant, voyeur, pétri de multiples frustrations, mais qui au final ne bascule jamais vraiment dans le sordide.

Après moult rebondissements et la rencontre d’Alisha…

… Curtis parvient finalement à ne pas se faire pincer avec de la drogue et à sauver sa copine…

(Dommage pour Billy Shipton.)

Sauf que… et c’est là que se dessine le but de cet épisode, à savoir apprendre à Curtis l’étendue de son pouvoir et le fonctionnement du voyage dans le temps made in Misfits… sauf que, donc, Curtis débobine le temps jusqu’au fameux matin de cette journée…

Pour se rendre compte qu’il a bien modifié la timeline. N’ayant pas été arrêté avec de la drogue, le scandale n’a pas eu lieu et il est en pleine ascension…

Et puis les photos prises avec Alisha, eh bien…

Mais ce n’est pas tout… car Curtis s’est quand même bien attaché à ses compagnons d’infortune. Il décide donc d’aller voir ce qu’il en est de Simon, Alisha, Kelly et Nathan. Et là, le big choc.

Eh oui. Curtis n’a pas été là avec son pouvoir pour revenir dans le temps et empêcher le massacre. Sauf pour Nathan qui vient aussi regarder longuement la photo de Kelly. (Aw.)

Curtis : What happened ?
Nathan : We were doing our?EUR? community service?EUR? our probation worker flipped out. Just went crazy, and?EUR? and he killed them.
Curtis : How come you survived ? (Excellente question !)
Nathan : They said I was half-dead when they found me. Guess I?EUR(TM)m just lucky.

Curtis : I didn?EUR(TM)t stop him.
Nathan : What ? Did you know him ?

Curtis : I wasn?EUR(TM)t there. I wasn?EUR(TM)t there. I should?EUR(TM)ve been caught?EUR? I could?EUR(TM)ve stopped this?EUR? I wasn?EUR(TM)t there.

Et là rebelote. Rembobinage jusqu’au fameux matin etc. Mais… mais… mais. Excusez-moi mais… on aurait pas UN PETIT PEU le pouvoir de Nathan servi sur un plateau, là ? Hein ? Of course we do ! Nathan est immortel ! Ou capable de se régénérer ou je ne sais quoi genre cheerleader. Si ce n’est pas ça, Marge et moi, on veut bien être pendues ! J’imagine que la grosse révélation n’est pas loin, pour lui, si on nous balance déjà ce gros indice. En tout cas, ben merci ! Déjà qu’il est soûlant comme pas possible et qu’il tourne en boucle, si maintenant, EN PLUS, il est immortel, on n’a pas fini !
(Remarquez bien qu’il y en a certains que ça a calmé un peu, notamment un certain Captain Jack de ma connaissance.)
Je trouve que ça va très bien à son personnage excessif qui a tellement l’air de refuser de grandir, de vieillir, de prendre ses responsabilités… oui, un vrai Peter Pan, comme je le disais dans un commentaire, récemment. Je suis persuadée que sa petite aventure avec Bonne-Maman dans le deuxième épisode a été super traumatisant aussi parce que la vieillesse et la mort le terrifient. Ca va être très intéressant de voir sa personnalité se dessiner entre deux conneries et de faire le lien avec ce pouvoir. Pour autant que ce soit bien là son pouvoir, en tout cas.
Bref, pour en revenir à Curtis, ni une ni deux.

Le bonhomme a compris comment ça marche et il est prêt à sacrifier sa carrière pour sauver ses quatre compagnons, sans l’ombre d’une hésitation. Il refait donc le même chemin en prenant soin, cette fois, de se faire choper avec la substance illégale, juste assez pour être sanctionné par les travaux d’intérêt général… tout en épargnant sa copine du moment.

Et cette fois, il verrouille le local où il fait ses petites affaires avec Alisha.

Hi hi hi.

Reste à gérer l’ex qui du coup n’en est pas une…

Et surtout Sally qui a découvert la carte de Tony dans les affaires de Simon…

(Enfin, il me semble… ça remonte déjà à dix jours, cette affaire.)

En tout cas, j’ai trouvé ça très chouette. On répète trois fois la même journée sans trop s’emmerder, j’aime beaucoup la manière très instinctive et presque involontaire avec laquelle Curtis use de son pouvoir, je trouve ça très réaliste, un peu comme tout le reste, d’ailleurs. J’aime aussi beaucoup le fait qu’il remonte le temps, qu’il rembobine… et qu’il ne se croise pas lui-même genre : « Aaaaah, mais non, il ne faut pas que mon autre « moi » me voie sinon l’univers va se craqueler et de grosses bêbêtes vont venir envahir notre réalité ! »
Et puis Robert Sheehan… je suis super fan, je trouve que ce qu’il propose dans cette série est très nouveau. Son Nathan me fascine parce que je ne crois pas avoir vu ce genre de personnage ailleurs.
Bref, je crois qu’il est temps qu’on se fasse la suite, Marge !!!