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Réplique de la semaine (de la vraie vie)

Il fait lourd dans la salle. Le braquage a mal tourné; au motel, Ryan et Christina, tels un poisson et un faucon mis dans le même bocal, rassemblent chacun de leur côté de ce qui vient de se passer. L’air fait 10 tonnes, la tension dans la chambre miteuse est aussi épaisse que de la glue. Ryan, mettant bout à bout les évènements, comprend que Christina le mène en bateau. Il la gifle violemment et la menace avec un calme et une tranquillité qui exposent le sociopathe qu’il cache d’ordinaire si bien. Glacée par ce fou à gueule d’ange, elle accepte le marché qu’il lui impose et passe dans la salle de bains pour effacer les traces de l’altercation. Une ombre fugace passe devant la fenêtre obscurcie par des stores vénitiens. Dans la chambre, le téléphone de Christina sonne, une seule fois, à côté de Ryan. Il comprend qu’ils sont repérés. Au ralenti, et presque sans son, Christina, inconsciente de la présence d’un fusil à canon scié de l’autre côté de la fenêtre, se fait exploser en plein de petits morceaux sur les carreaux blancs. Ryan se précipite vers le tireur en train d’enjamber la fenêtre et le poignarde avec un éclat de la fenêtre en bois. Il file, toujours au ralenti, vers la porte pour intercepter l’autre assaillant, qu’il tue avec le fusil abandonné par son infortuné collègue. Dans un silence huileux, la caméra se rapproche du visage de Ryan, qui semble avoir pris un bain de sang. Le liquide vermeil ruisselle sur ses joues comme la pluie un soir d’orage. C’est le point de non-retour, la distance qu’il a toujours réussi à conserver avec le crime s’est évaporée, sa veste immaculée est maintenant comparable à un tablier d’abattoir. L’image est fixe, la bande-son muette, comme pour retenir le temps avant la bascule inévitable vers la descente aux enfers, et ça fait bien 5 minutes que personne n’a respiré dans la salle.

Et là, dans le silence absolu, provenant de l’arrière, on entend glousser à pleins poumons:

Waow comme il est trop beau l’acteur! Oh il est encore mieux comme ça, hihihihi! (Les connasses du rang de derrière, pendant Drive)

Posted by on Nov 20, 2011 in Les folies du Dark Side | 24 comments

24 Comments

  1. Tu as presque eu de la chance de n’avoir eu que ça… Pendant ma séance de Drive, j’ai eu / nous avons eu droit à ce type de chose mais surtout à une moitié de la salle qui pensait venir voir Fast and Furious 159 et qui du coup criait, faisait des Ooooh ! et Aaaah ! et applaudissait à chaque fois qu’ils pensaient que ça allait être de l’action et du sang… Et des rires pendant des moments de pure intensité entre Ryan et Irene… J’ai du mal à croire comment les gens peuvent être parfois autant à côté de la plaque ! A la fin de la séance, on a eu des gens qui ont applaudi en riant et se gaussant puis en disant "ça manquait d’action quand même !" "ouah, la série B, y’avait même pas de voiture"… Qui pour pleurer avec moi sur l’humanité ?

  2. SPECIAL HELL !!!!

    (Et pas merci de me faire revivre cette scène !)

  3. Une des nombreuses raisons qui me font fuir le cinéma : le public (ici de grognasses). J’espère que ça t’a pas trop gâché le film –"

  4. Argh, mais c’est affreux ça ! Même si ça nous fait profiter d’un billet bien sympa et sans doute exutoire ;P
    De mon côté j’ai eu droit à une réaction plus cool de ma voisine, fan de doctor who, qui n’avait pas reconnu Carey Mulligan. L’illumination lui est venue dans la scène où Ryan fait un concours de celui-qui-cillera-en-premier avec le gosse, et lui lance un "you blinked". Ca a tiré une grande exclamation à ma copine : "Aaah, ouiii, c’est la fille qui joue dans blink!!", bruyant et bien gênant, mais heureusement assez couvert par les rires qu’a suscité la scène. Enfin, c’est toujours plus mignon que les commentaires d’une groupie sans gêne… J’espère qu’elle s’est calmé après au moins !

  5. Rien ne vaut la séance de 22H30, y’a beaucoup moins de risques de tomber sur ce genre de choses !

    J’espère au moins qu’elles se sont tues lors de la scène de l?EUR(TM)ascenseur …

  6. Ah ben moi à 22h30 ça a quand-même été un massacre : idem avec des spectateurs qui pensent que lorsqu’il y a un silence — en fait un gros moment de tension — c’est qu’ils peuvent parler normalement pour commenter (des gamins sûrement trop habitués aux blockbusters, ou qui se croient à la maison devant un DivX ?), et j’ai eu aussi ceux qui rigolent alors qu’à l’écran ça fightait ou ça crevait sévère, et évidemment ceux qui font un bruit pas possible avec leur pop-corn, ou ceux qui allument leur smartphone (avec luminosité à fond)… D’où film gâché pour moi ; ça devient vraiment insupportable les salles de cinéma aujourd’hui. 🙁

  7. Aaaaaaahh, mais donc on est suivies par le même troupeau de greluches insupportables et bêtes à manger du foin… ??a me rassurerait presque, j’y suis abonnée (ça et l’option siège qui bouge…). Dingue le nombre de gens qui n’arrivent pas à gérer les scènes romantiques/intenses/émouvantes sans partir d’un rire nerveux ou carrément hystérique.

  8. Spéciale dédicace à une très grande amie, qui lorsqu’elle a vu le film était derrière deux groupies qui commentaient TOUT : "Oooh il lui touche le bras…haaaan t’as vu ses yeux…", jusqu’à ce qu’elle dise, bien fort : "Oui, j’ai vu". Et ça les a calmées.
    J’avais aussi le modèle au dessus : deux copines de 40 ans, qui vont au ciné comme elles vont au salon de thé. Elles parlaient encore alors que le film avait commencé (pendant la PREMI?^RE scène, celle où on percute que le film va être vraiment, vraiment exceptionnel). Pour ce genre de personne, ça donne vraiment envie d’une séance privée.
    Mais malgré des conditions de visionnage douteuses, c’est un très, très bon film.

  9. Heureusement que j’ai pas eu droit à ça pendant ma séance sinon la réalité aurait sans doute dépassé la fiction. Et une omelette de cervelle de poufiasses, une !
    Pourtant, en entrant dans la salle, vu le ramassis de niaiseux et de têtes patibulaires qu’il y avait, j’ai eu comme un instant de frayeur. Pas de panique, vu que je n’avais pas la moindre idée d’à quoi pouvait bien ressembler Drive et que je croyais être sur le point de me farcir un énième blockbuster poussif durant lequel je comptais tenter un roupillon discret mais tout de même. M’enfin, bonne surprise, le peuple a vite compris que devant un tel monument il valait mieux la fermer et se contenter de rigoler aux moments opportuns. Bons petits.
    Cela dit, je ne me suis pas forcément extasiée en silence devant la performance de ce cher Ryan et j’ai couiné comme une andouille après la scène de l’ascenseur. J’ai parfois tendance à me laisser emporter donc je vais éviter de trop jeter la pierre aux trouble-fête. La brindille dans l’oeil du voisin, la poutre chez soi, toussa. Mea culpa.

  10. Mais que les gens sont débiles!!! Rah je ne supporte pas ça, les sans-gêne décérébrés qui pourrissent le visionnage de tout un film en n’arrêtant pas de parler à voix haute (je n’ai pas vu ni entendu une seule minute de Spiderman 3 à cause de ça, à titre d’exemple…)! Je compatis sincèrement sorcière, c’est rageant de se faire gâcher un film-culte, surtout quand il s’agit d’une pépite comme Drive avec un acteur remarquable comme Ryan Gosling.

  11. Pas eu ce genre de problème au MK2…

    Sinon le film est sympa mais n’est pas non plus le chef-d’oeuvre annoncé par ci ou par là. Il n’y a pas vrmt d’originalité dans le scénario, c’est une histoire de gangsters assez classique, mais c’est vrai que c’est super bien filmé, stylé (presque trop parfois peut-être, mais bon…), il y a une belle BO, et il faut bien le dire Carey est toujours aussi choup’mimi ^^

  12. C’est un billet signé par le Dark Side !

  13. @Maiky désolée désolée de te réinfliger cette anecdote, mais il fallait vraiment que mon pic de misanthropie trouve un exutoire…. 😉
    Pendant la scène de l?EUR(TM)ascenseur elles nous ont gratifié d’un gros rire hystérique et très haut perché, c’était complètement insupportable et parfaitement hors propos. Difficile de rentrer dans l’ambiance d’un film justement d’ambiance avec ça et le reste (parce que je vous ai pas tout dit!): le mec juste à côté et ses 30 kilos de pops-corns mangés bouche ouverte du générique de début jusqu’au générique de fin, celui de l’autre côté qui renifle des gros glaviots pendant 1h40 parce qu’apparemment sur sa planète on a pas inventé le kleenex. Bref, le cinéma, je vais garder ça pour les films Khirgizes et les docus où je suis sûre d’être seule! Moi qui espérait que la VO nous épargnerait un peu de tout ça…

  14. Comme le Tauri, moi je calcule toujours les séances de 22h30, les jours les moins fréquentés de la semaine. Mais même comme ça, on n’est effectivement pas à l’abri de ce genre d’énergumènes.

  15. @Marge Alton – C’est pas forcément un bon plan non plus. Ca me rappelle la fois où j’étais allée voir Antichrist avec une amie et où on s’était retrouvés seules dans la salle. Vers le milieu du film, au moment où la tension était bien à son comble, ma pote s’est retournée je sais pas trop pourquoi et a capté qu’un type chelou était planqué au milieu des sièges derrière nous. On était tellement à fond dedans qu’on l’avait pas entendu entrer. Il a fini par nous expliquer qu’il était venu se réfugier là pour échapper à une bande de gars qui le poursuivait (très rassurant…). Ca nous a fait marrer après coup mais sur le moment -et surtout considérant ce qui se passait à l’écran- pas des masses. Si j’avais été seule, je crois que j’aurais frôlé la crise cardiaque. Depuis j’évite les séances trop peu fréquentées. On sait jamais.

  16. Mon bon plan à moi, c’est la petite salle du petit cinéma de la petite ville de province, 6 spectateurs les grands jours, pei-nard ! Bon, c’est sans 3-D, dolby surrond et tout et tout, mais on s’en fout en fait.

  17. aaah l’horreur, du coup je me dis que j’ai eu de la chance, trois jeunes derrière moi dont un qui avait l’air très content de venir au cinéma, il n’arrêtait pas de taper dans mon siège. Ils ont discuté toute la première scène, que j’ai loupé donc, je change de place. Le générique se termine, nouvelle scène de dialogue et ils continuent de jacasser, le truc c’est qu’en fait il pensaient que c’était un film d’action genre Fast and furious et leur gros problème : lire les sous-titres! Ils sont sortis, ouf 🙂

  18. J’aurais volontiers égorgé les gens dans ma salle, surtout les groupies qui commentaient chaque instant, et couinaient des "oooh il est trop beeeeaaaaaaau" a chaque demie-seconde.
    Moi j’avais arrêté de respirer depuis le début du film, j’ai mouru en silence jusqu’à la dernière scène. Mais quand même, mea culpa, la scène que tu décris, j’ai eu un rire nerveux à la fin. Purement nerveux hein, voir carrément un rire de malaise.

  19. C’est marrant, j’y vais souvent au ciné, mais ça m’est jamais arrivé ! Au contraire, je suis plutôt abonnée aux bonnes salles, j’ai même certains excellents souvenirs de séances. Je vais toujours au même ciné, et généralement aux mêmes horaires, alors j’imagine que ça dépend en grande partie de ça..

  20. ça fait des siècle que je ne suis pas allée au cinéma et la seul fois où j’ai eut ça, elles se sont fait insultées par la moitié de la salle. Il y avait aussi eut un gamin, qui après 1h d’Harry Potter #1, s’emmerdait un peu. Sinon ça allait. Le popcorn et les bonbons qui te pourrisse la première partie s’est presque un classique par contre. Mais ça ne me donne pas envie d’y retourner vos histoire (Pourtant le cinéma j’adore)

    Et du coup, je me demande soudain à quoi peut ressembler une salle de cinéma durant Twilight 4 … 😉

  21. C’est clair que les bavards et les agités c’est une calamité, par contre les ayatollahs de la bouffe ça me saoule aussi personnellement, y’a des gens super agressifs sur ce sujet, le ciné c’est aussi un peu ça, si on ne peut plus chialer dans son popcorn devant un film qui vous serre le gosier tout fout l’camp ma bonne dame… Entendons-nous, tant qu’on n’est pas en train de le balancer sur les rangs de devant ni de mâchouiller bruyamment tout le long du film 😀 Pour Twilight 4 je me le suis fait hier soir avec un sceau de popcorn mélange sucré-salé dans une salle pas super calme mais pas déchaînée non plus, et j’ai plutôt passé une bonne soirée 🙂 En même temps, et très étonnamment, y’avait pas mal de mecs et peu de glousseuses (et c’est pas non plus le genre de film qui nécessite une grande concentration)…

  22. Rhaaa, malheureusement ça fait parti des inconvénients du cinéma…moi je me suis fait pourrir un film : shrek 2, au lieu de rigoler, j’ai passer mon temps à faire la tête parce que mes voisins de ligne n’arraitaient pas de parler (et pas du film!!) et de jouer avec leurs portables et un briquet (oui oui)…et pourtant c’était une séance payante (je veux dire, sans carte illimité)…. dans ces cas là, je vois pas l’intérêt de se payer le cinéma plutôt que se prendre un coca à la terasse d’un café. L’avantage, c’est qu’ils sont partis 15 minutes avant la fin du film. J’ai aussi eu le cas de la séance de Harry poter 1 avec des enfants qui racontaient ce qui allaient se passer avant que la scène arrive. Très sympa aussi!

    Mais bon, je vais pas trop critiquer, j’ai déjà été le boulet de quelqu’un de la pire façon qui soit : pendant la fin d’un film à suspence. je suis rentrée et ja me suis instalée dans la salle avec mes sacs de shopping (qui, malgrès mes efforts, ont fait un peu de bruit dans le silence de la salle) en pensant être en retard pour le début de la séance!! Bref, le temps de m’en appercevoir, je me suis prise une bonne remarque (totalement justifiée) par mes voisins. J’étais pas fière! Finalement j’ai pas vu le film, vu qu’après discussion avec le gars qui s’occupait de ranger la salle, il m’a fortement conseillé d’aller dans une autre salle pour aller voir un autre film beaucoup plus interessant.

  23. "C’est un billet signé par le Dark Side !"

    Oups! Et oui, je n’ai encore pas été assez attentive… excuse-moi Sorcière et, bref, tout ça pour dire que je compatis au Dark Side!

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