305 : The creepy candy coating corollary

Ah mon Dieu ! Ah le bon épisode bien cathartique pour le bon trekkie de base !

Bon, alors pour toi, lecteur non-trekkie, procédons au déchiffrage et replaçons le contexte.
Tu n’as pas tout à fait quitté l’adolescence, tu rêves de paix, de grandeur d’âme, d’évasion et de vaisseaux spatiaux, bref, tu regardes Star Trek:The next generation. Tu as parfois envie de tirer la queue de cheval de Deanna Troi, de faire un croche-pied à Will Riker et de faire bouffer son tricordeur au docteur Crusher, tu fermes les yeux en criant « lalalalalala » à chaque épisode avec des Ferengi et tu balancerais bien la télé de ta communion par la fenêtre à chaque apparition de Q sauf que tu es en première année de fac, que tu vis dans 8 mètres carrés et que les fenêtres n’ont de fenêtres que le nom.
Mais crois-moi, lecteur-non-trekkie. Tout ça n’est rien à côté des mille morts que tu endures chaque fois que l’infâme Wesley Crusher débarque. Wesley Crusher, c’est l’ennemi juré de toute une génération de trekkies. C’est l’horreur adolescente absolue. C’est la facilité scénaristique portée à son paroxysme. Ce n’est pas Satan, mais pas loin.
Qui n’a pas rêvé d’étrangler cette espèce de petit lèche-cul à deux balles, même pas encore sorti de l’académie, qui faisait la nique à tous les plus grands scientifiques et tacticiens (à bord, rappelons-le, du fleuron de Starfleet) en trouvant toujours la solution au problème du jour avec une facilité absolument improbable ? Hein ? Personne. C’est bien simple, on l’a tous haï. D’ailleurs, ça n’a pas porté bonheur à l’acteur qui a incarné l’ignoble Monsieur-je-sais-tout de douze ans et demi. Parce que s’il y en a bien un qui n’est jamais parvenu à se recaser à la fin de la série, c’est bien lui. Oh, je ne dis pas que les autres ont tous eu les rôles les plus flatteurs depuis, loin s’en faut. N’est pas Patrick Stewart qui veut. Mais bon. Le pauvre Wil Wheaton, puisque c’est bien de lui qu’il s’agit, la traversée du désert, il connaît. Sa loose a même fait de lui une légende, c’est dire. C’est lui qui a inventé le concept. D’ailleurs, à chaque série aimée qui se termine, je me demande qui sera le Wil Wheaton de la bande.

Du coup, je trouve ça génial qu’on le retrouve ici, jouant les quidams retombés dans l’oubli, et ressuscité par la vengeance d’un ancien fan. D’ailleurs, probablement son seul fan. Ce n’est pas pour dire, mais si le jeune Sheldon Cooper a été fan de Wil Wheaton, ça en dit long sur l’ignominie de Wesley Crusher !

En outre, faire de Wil Wheaton un si bel enfoiré à l’écran, alors qu’en plus il incarne son propre rôle, c’est doublement génial. Non seulement il ne s’est pas pointé à la convention de Jackson, Mississipi, en 1995, faisant ainsi le désespoir de son unique supporter, mais en plus, il se sert de ce qui est l’une des rares faiblesses désormais connues de Sheldon, son adversaire, pour remporter la victoire. Alors ça, c’est en dessous de tout, c’est indigne d’un officier de Starfleet, mon petit Wesley. Ton père, ce héros, aurait honte de toi.

Bon, on ne va pas se mentir, quinze ans après, j’ai toujours envie de lui faire bouffer ma télécommande à Wil Wheaton, je le trouve toujours aussi débectant, mauvais acteur et… eeeeeew, mou, là, siiii, regardez, il est MOU !

Yuck.

Mais… je reconnais que c’est bien ouej ! Aussi bien que la Hilton dans Supernatural, par exemple.

Et puis Sheldon, quoi. Déchaîné. Citant Khan Noonien Singh à toutes les sauces. Bon, là, par contre, je ne vais pas vous refaire toute La colère de Khan parce que j’ai pas toute la nuit devant moi, mais entendre Sheldon évoquer les lunes de Nibia et reprendre le parler super-pompeux de I-shall-avenge-you-Khan, c’est magique !

L’épisode est génialement construit, parce qu’on fait déjà « hihihi » en écoutant Sheldon parler de sa petite mamie, et on a tout juste le temps de se demander si Wil Wheaton ne serait pas un petit peu un gros judas de sa race que paf. Sheldon commet l’irréparable.

Raj : Nooooo ! Not enchanted bunny !

La fin fait évidemment encore référence au deuxième film Star Trek puisque dans La Colère de Khan, c’est Kirk qui hurle le nom de Khan de cette manière. Perso, j’ai eu du mal à m’en remettre tellement j’ai ri et tellement Jim Parsons est excellent. Plus vrai que nature, j’ai vraiment du mal à imaginer qu’il ne soit pas comme ça dans la vraie vie.

« KHAAAAAAAN !!! KHAAAAAAAN !!! » (Comprendrai jamais pourquoi Shatner n’a pas eu l’Oscar.)

Rah, nan, merde. « WHEATOOOOON !!! »

*s’essuie les yeux*

Enorme.

Et puis Sheldon au magasin de bédés, Sheldon qui parle klingon, Sheldon qui rumine sa vengeance, Sheldon, quoi. Festival.

Sinon, j’ai été la seule à me la jouer commass’ quand… ?

Sheldon : The year was 1995. The place : …

BABYLON FIVE !!!

Pardon, je crois que mon degré de compréhension de cette série commence à devenir légèrement inquiétant.

Bon, histoire de se détendre tout doucement les maxillaires avant de se remettre à tirer la tronche…

Penny : Wow. You really are a genius.
Leonard : Not really. I Googled how to do that.

Roh putain !

Et aussitôt que j’ai vu Bernadette (non, je n’ai pas perdu la tête, merci Dany), j’ai su que ça allait accrocher avec Howard. Non parce que bon. S’il avait fallu qu’il se mange un râteau de plus, ça aurait été beaucoup moins drôle.
Evidemment, la surprise, c’est le fait que ça accroche grâce au handicap number one de Wolowitz : sa reum. Alors ça, c’est quand même fortiche.

Bernadette : I know how you feel. My mother makes me crazy.
Howard : Not as crazy as my mother makes me.
Bernadette : Oh, yeah, does your mother call you every day at work to see if you’ve had a healthy lunch ?
Howard : My mother calls me at work to see if I had a healthy bowel movement.

Hé bé dites donc, c’était de la rigolade de haut vol, ça. Je serais curieuse de savoir si les non-initiés ont autant rigolé que moi. J’imagine que oui parce que Jim Parsons est tellement irrésistible dans ses mimiques et ses attitudes que même sans le son, je suis sûre qu’il trouverait le moyen de rester hilarant.