Dans les salles obscures (ou pas) #2
Salutations, chers sorcinautes et bienvenue dans cette deuxième édition !
Alors, voyez-vous, le Hobbit et moi, nous n’avons pas toujours été très potes. À vrai dire, je crois m’être assoupie pendant chaque film au ciné. La sieste a été particulièrement longue pendant le troisième que j’ai vu lors d’un marathon… soit à une ou deux heures du mat’ après avoir sifflé les deux premiers. Ce qui fait que j’ai fini à peu près comme ça.
Honnêtement, ces films, je ne les ai pas trouvés terribles terribles, sur le coup, surtout que j’ai quand même été marquée à vie par l’expérience Trilogie de l’Anneau. Mais je me suis dit que j’allais leur redonner une chance, par loyauté envers Peter Jackson et par amour pour tous ces acteurs mirifiques. (Même Cumberbatch.)
Du coup, je me suis procuré les trois versions longues. Avec leurs bonus. (Je les ai achetés, oui monsieur-dame.)
J’ai regardé les trois films un peu comme une série, en coupant de temps en temps parce que franchement, bon… c’est un peu longuet. Eh bien ça passe beaucoup mieux comme ça !
Pour tout vous dire, j’ai même chialé à gros bouillons, avec les sanglots et tout. (Euh, c’est quand même un putain de massacre, leur affaire, tous les beaux y passent, y pouvaient pas tuer un peu des moches ?)
Mais le meilleur, ce sont les bonus. Et là, je vous en parle en tant que meuf ayant épluché absolument tous les bonus des versions longues de la trilogie du Seigneur des Anneaux, et écouté toutes les pistes de commentaires. Donc bon.
Là, en préambule, Peter Jackson nous annonce neuf heures d’extras rien que pour le premier film. Je me suis levée et j’ai crié : « BRING IT ON, DADDY ! »
Bref, je vais vous parler de quelques unes des choses merveilleuses que j’ai vues et apprises dans ces bonus et qui m’ont rendu le film, ses personnages et ses acteurs nettement plus attachants.
Mais je peux vous dire que ces près de trente heures de vidéo (pas tout à fait finies, d’ailleurs), c’était pour ainsi dire mon Everest.
Cliquez, mes précieux !
Avant toute chose, je dirais que j’ai enfin compris pourquoi ces films sont aussi étranges.
J’ai parfois eu du mal à suivre et je n’ai pas toujours compris pourquoi, alors que tous les ingrédients semblaient réunis. Il y manquait comme un truc.
OK, c’est hyper délayé, mais en fin de compte, énormément des éléments ajoutés sont soit carrément dans le bouquin (parfois, c’est une simple phrase), soit dans les appendices très très fournis du Seigneur des Anneaux. En somme, à part la petite amourette qui suggère que Nains et Elfes peuvent faire du business ensemble et le traîneau tiré par des lapins (!), peu de choses sont totalement inventées.
(Et finalement je trouve drôle que Legolas se fasse doubler par un Nain, lui qui finira meilleur tepo avec Gimli… lui-même tombé amoureux de dame Galadriel ! On comprend presque que Legolas soit un poil énervé chez le Seigneur Elrond dans la Communauté.)
En réalité, ce qui a manqué à ces films, ce sont les trois années de préparation que Peter Jackson s’était octroyées pour le Seigneur des Anneaux.
Ces bonus ont été l’occasion de découvrir la pression sous laquelle il a filmé cette trilogie.
Pendant deux ans, Guillermo del Toro, censé tenir la barre, a bossé sur les visuels avec les différentes équipes… puis, par un fâcheux coup du sort, il a dû abandonner le navire. Et là, PéJi a dû reprendre le truc et repartir de zéro, sauf que le temps perdu était bien perdu et que la date de sortie était fixée.
En clair, le truc le plus fou de la Terre, c’est que sur la Bataille des Cinq Armées en particulier, il est souvent arrivé sur le plateau sans savoir comment il allait tourner les scènes. Je suis quasiment hantée par la vision de ce bonhomme assis, bras croisés, dans le décor démesuré d’Erebor, hirsute, le regard en berne, en train de se demander comment il va s’y prendre, tandis que les acteurs débarquent et que la peinture des accessoires est à peine sèche. Mais c’est des coups à claquer, ça !
C’était infaisable et il l’a fait. Donc immense admiration pour lui. Il a dû y laisser un paquet de plumes, le pauvre. Et dans les bonus du troisième opus, il fait preuve d’une grande sincérité. Re-admiration. Je ne suis pas sûre que beaucoup de cinéastes oseraient avouer que sur une grosse machine telle que le Hobbit, ils ont passé la moitié de leur temps à improviser.
– Allez, commençons cette énumération de joyeuses anecdotes par la chose la plus délicieuse de la Terre (celle du Milieu, bien sûr) : le camp d’entraînement des Nains. HOLY MOTHER OF MELKOR. Je crois que c’est ce que j’ai préféré entre tout !
Vous noterez qu’il y en a UN qui est à fond dans ce qu’il fait, et c’est Richard Armitage, le bon élève de la classe, qui en réalité était très stressé d’incarner le chef de troupe. Les autres ? Tous des cornichons.
Je suis HYPER sympa : je vous mets un petit extrait de la chose.
Bon, y a quand même du Nain délicieux, là-dedans ! On voit qu’il y en a certains qui ont l’habitude de faire du sport.
On voit aussi qu’il y a des petits papys (quand même un de 65 piges) et au moins un qui a des muscles en spaghetti. (Adam Brown, qui joue l’adorable Ori.)
Ces braves garçons ont donc fait du sport ensemble pendant quatre mois, appris à marcher avec leurs gigantesques godasses et manié les armes en essayant de ne pas s’énucléer les uns les autres. Plutôt chouette et j’imagine que pour vous souder une équipe, c’est le top. Du coup, je crois que Martin Freeman a décidé de tout faire avec eux.
– Prenez donc cette douzaine de crétins, choisissez les plus dissipés, et mettez-les sur une broche. Faites tourner. Vite. Très vite. Et voyez lequel gerbe le premier. Honnêtement, c’était à mourir de rire. Ils les ont VRAIMENT ligotés sur une broche géante. Et il y en a même un qui a vomi. (Je balance, c’est Dori.)
– Fou rire de malade sur l’arrosage des Nains lors de l’orage. Les pauvres, ils ont vécu l’enfer.
James Nesbitt et Graham McTavish qui racontent ça… c’est eux qui bitchent le plus au passage. Ils sont impayables. (Ils ont surtout l’air complètement tarés, j’adore.)
– Selon Martin Freeman, Peter Jackson est un enfant de douze ans avec une barbe, ce que je crois volontiers. Selon lui toujours, Peter Jackson boit en moyenne 22 tasses de thé par jour. On murmure que le Kenya peine à fournir.
Après ça, effectivement, sur tous les plans ou presque, PJ dirige les acteurs en brandissant sa tasse. On sait donc à quoi il carbure, le petit père.
– Alors franchement, j’ai trouvé Martin Freeman très drôle et délicieusement con. Il est probablement complètement fondu, lui aussi. Il y a toute une collection de prises où il fait de fabuleux doigts d’honneur à la caméra du making off. Jusque sur le tapis rouge de la première.
– « Blunt the knives, bend the forks » vous connaissez la chanson. Eh bien sachez-le, c’est vraiment James Nesbitt – le monsieur de Jekyll – qui joue le solo à la flûte !
C’est aussi lui qui a trouvé la mélodie de la chanson qu’il interprète à Fondcombe. Bofur fait le show perché sur ce qui semble être une humble desserte.
En réalité, c’est le guéridon sacré sur lequel on posera avec révérence l’Anneau Unique lors de la formation de la Communauté de l’Anneau !
Ce petit détail cracra m’a trop fait marrer, gnirf gnirf gnirf. Je parie que les Nains se sont essuyé les moustaches dans la nappe vaporeuse et mouché dans les serviettes diaphanes. Et vu la tronche désespérée de Lindir, ils ont probablement aussi craché sur le sol en marbre et uriné à côté de la cuvette.
– En parlant de ce brave monsieur Nesbitt, ce sont ses deux filles ravissantes qui jouent les filles de Barde.
J’avais remarqué leur ressemblance frappante mais pas fait le rapprochement avec James Nesbitt. Et pourtant, ce sont bien les filles de leur père !
Petit détail qui croustille : lors du tournage, les gosses ne savaient pas que la fameuse flèche noire était planquée dans la maison de Barde, donc lorsqu’il la décroche, leur réaction est totalement spontanée.
– Et au passage, Luke Evans est trop chouette.
(Sir Ian, intenable. Lee Pace, toujours au sommet de la mignonnerie.)
– Leith McPherson, répétitrice de dialecte très comme il faut, très digne, très Miranda dans Sex and the City, qui parle de Sylvester McCoy, alias Radagast le Brun : « Sylvester is a wonderful man and an extraoooordinary performer… AND HE’S A TIME-LORD, UH UH UH UH !!!!! »
Au passage, cette brave dame a des petits cœurs plein les yeux quand elle parle de Benedict Cumberbatch.
– Sinon, Sylvester est totalement taré aussi : il parle aux oiseaux et joue des cuillères. Pour de vrai.
– En parlant de ça, Peter Jackson est évidemment fan de Doctor Who.
– Comme prévu, Aidan Turner est adorablement insupportable.
– Vous vous souvenez des tonnes de poisson qu’on verse sur les Nains dans la Désolation ? C’est du VRAI poisson. Peter Jackson trouvait que ça faisait trop chiqué, sinon. Et à chaque fois, il demandait à ce qu’ils en rajoutent.
Les mecs, tellement heureux de se faire balancer du poisson sur la gueule.
Ils ont failli perdre Adam Brown/Ori qui ne bougeait plus sous 180 kilos de poiscaille.
– Petit extrait d’Orlie Bloom qui s’entraîne à 25 ans dans les bonus du SDA. *sigh*
– John Howe et Alan Lee, les illustrateurs, sont dans la fanfare de Lacville, yup.
– Stephen Colbert joue dans la Désolation. La production lui offre une version de Dard, et ce geek invétéré s’écrit : « Forgée à Gondolin ! »
– Le caméo de Peter Jackson dans la Désolation était si pourri que Fran Walsh a mis son veto.
– Dans la Communauté de l’Anneau, la chose la plus délicieuse était sans doute Katie Jackson, quatre ans, fille de Peter. Eh bien elle revient entre autres en grande fille Hobbit pendant la fête du Vieux Touque.
Le Vieux Touque est d’ailleurs joué par Dan Hennah, chef décorateur du Seigneur des Anneaux et du Hobbit.
– Je n’ai pas de mots pour décrire la garde-robe de ce coquin de Thranduil…
Mais j’en ai encore assez pour vous dire que Lee Pace est probablement l’être humain le plus beau, le plus merveilleux et le plus gentil de toute la création. Pendant ses pauses, il allait bosser avec les équipes de Weta sur les accessoires. Il a peint des armures de Nains !
Au passage, vous n’avez pas pu ignorer le fait que Pushing Daisies avait prophétisé son avenir.
– En parlant de Lee Pace, sachez que le cheval qui joue le rôle de l’élan de Thranduil s’appelle… Moose. Ça ne s’invente pas. Et qu’il aimait bien faire d’énormes crottins aux moments les plus solennels du tournage.
Pour Thranduil, ils se sont beaucoup inspirés d’un autre roi elfique, Thingol, et de sa passion pour la joaillerie ainsi que de son contentieux avec les Nains qu’il accusait de lui voir piqué sa quincaille.
Pour le look et l’attitude, les designers se sont inspirés de cette photo de Tom Ford.
Y a de l’idée !
Il y a une belle continuité pour Thranduil entre le Hobbit et l’Anneau, parce que pendant la bataille finale du Retour du Roi, Thranduil de son côté accapare une bonne partie de l’armée orque du côté de la Forêt Noire, sans qu’on le voie évidemment. Donc le personnage a évolué pour le mieux. C’est assez sympa.
Dire qu’à la sortie du premier épisode de la trilogie, j’avais quitté la salle en disant aux Dark : « C’est drôle, j’ai pas vu Lee Pace ! »
Ahem.
– Pour que Cate Blanchett puisse soulever Gandalf blessé, un mannequin très léger a été fabriqué. Le truc, c’est qu’au lieu de ressembler à Ian McKellen, il ressemblait énormément à… Michael Gambon ! C’est-à-dire Dumbledore. Ils l’ont donc baptisé Mike Gambon.
Pour la petite histoire, les deux magiciens se connaissent hyper bien et paraît-il, on les confond souvent. Michael Gambon signe donc des autographes au nom de Ian Mckellen.
– Bon sinon, il y a eu un énorme coup de foudre entre Cate et Ian, sur le plateau. En fait, ces deux-là n’avaient jamais joué ensemble dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Et donc, on les voit là, en train de s’embrasser, de se faire des câlins, de dire qu’ils sont tombés amoureux instantanément.
Ils sont trop cons ! Heureusement, j’ai des preuves. Si vous voulez vous marrer, regardez cet extrait aux alentours de cinq minutes, c’est à se pisser dessus.
– Si vous vous interrogez sur les dimensions du dragon Smaug, c’est facile : l’équivalent de deux 747 côte à côte pour l’envergure et l’équivalent de deux 747 l’un derrière l’autre pour la longueur.
– La maman d’Orlie Bloom joue une habitante dans l’attaque de Lacville. Elle venait accompagner son adorable petit-fils venu admirer papa elfe.
Et elle s’est retrouvée à jouer les figurantes. Très choute, on voit qu’elle a à cœur de faire les choses correctement et de rendre son fils fier d’elle.
– Kiran Shah revient jouer les doublures. Après avoir été la version mini de Frodon, il joue Bilbon et pas mal d’autres rôles. Toujours très rigolo !
– La production est allée chercher des figurants dans une maison de retraite pour la charge des petits vieux sur les Orcs dans la bataille de Dale. Et hop, direct chez les costumiers et les maquilleurs ! Ils se sont donnés à fond, tout le monde était impressionné.
– Séquence émotion avec Christopher Lee, 90 ans, qui tourne ses scènes à Londres, ne pouvant faire le voyage vers la Nouvelle-Zélande, sans doute en raison de son grand âge.
Quel grand bonhomme…
– C’est Benedict Cumberbatch qui fait la voix du Nécromancien. Histoire que son phrasé soit un peu étrange, il a été enregistré récitant le texte en Noir Parler à l’envers, et le tout a été inversé.
Honnêtement, il fait un boulot d’enfer. Il ne m’est pas plus sympathique, mais c’est un incroyable acteur.
C’est là que je me rends compte que sa voix n’a quasiment pas été travaillée en post-prod. C’est tel quel !
– Par contre, la grande surprise, c’est que j’ai trouvé Evangeline Lily vachement tolérable ! Plutôt très mignonne et très impressionnante dans ses cascades. Du coup, ben je déteste nettement moins Tauriel qu’avant.
Cela dit, j’avais adoré cette réplique, ah ah ah. Mouché, le Popol !
Tauriel signifie « fille de la forêt ». C’est elle qui a les plus longues oreilles des six films ! Et je me dois de parler de l’hilarant filet de morve entre son nez et les lèvres d’Aidan dans la scène la plus romantique de la trilogie.
(En même temps, on te demande de chialer, de te pencher sur l’imposant torse du gars et de l’embrasser, bah voilà, quoi.)
Et PJ a dit : « T’inquiète pas, on l’effacera en post-production ! »
Le plus drôle c’est que dans les bonus de la Bataille, Evangeline s’écrit : « Ah, ça faisait des années que j’attendais de pouvoir la raconter, celle-là ! » Bref, pas bégueule, la nana.
– À son départ, Stephen Fry s’est vu offrir son portrait à l’huile de Maître de Lacville.
Tous les bonus avec lui sont évidemment formidables. Je ne sais plus quel type de la prod se félicitait de récupérer toutes les boutanches à moitié pleines laissées par Stephen Fry. Apparemment, comme quelques uns des acteurs que je ne nommerai pas, il ne suce pas que de la glace !
– L’immense émotion de PJ au moment de filmer la toute dernière scène de sir Ian dans le rôle de Gandalf.
– Martin Freeman kiffe terriblement le ping-pong. Il se planquait de sa maquilleuse (le ping-pong fait transpirer et bousille les prothèses d’oreilles) et allait jouer en douce avec ses potes Nains ou sa doublure cascades.
– Graham McTavish (l’immense chauve écossais d’Outlander) a chialé après la dernière prise de Martin Freeman. Et après la sienne, une vraie fontaine, pauvre bichou.
(Pas forcément le genre de gaillard que tu t’attends à voir sangloter dans les bras de chacun de ses collègues, l’un après l’autre.)
– PJ a blogué la dernière journée de tournage sur sa page Facebook.
– En partant, chacun des membres de la compagnie de Thorin est reparti avec une superbe photo encadrée.
Voilà, c’est tout pour cette semaine !
En fin de compte, j’ai adoré passer tout ce temps en compagnie de tous ces braves gens et mes verrues se sont éclatées. (Euh, beurk ?)
À vendredi pour le billet pourri !
J’ai les versions longues mais je n’ai pas encore trouvé le temps de me les faire. Pourtant j’adore les anecdotes de tournages, surtout celles concernant de grands malades comme il semble tous l’être…
Je ne sais pas si tu as vu cette vidéo de dance fight entre nains et Elfes arbitrée par Sean Astin (pour promouvoir un jeu sur téléphone il me semble)je la trouve excellente!
Ah non, pas vue !
Tu vas te régaler avec les bonus ! (Et ouf, un commentaire, je commençais à me dire que mon billet n’intéressait personne. T_T)
Elle est facilement trouvable sur youtube (par ex sous le nom: « The Hobbit: Kingdoms of Middle-earth – Dance Battle » entre autre)
C’est hilarant de voir leur style de danse. ‘fin bref, c’est tout con mais ça m’a fait rire :/
Ah non, moi il m’a beaucoup intéressé et m’a vraiment donné envie de me refaire les trois films, sous ma couette en me bidonnant devant leurs âneries! Finalement, je ne sais pas si je dois te remercier ou te haïr… ^^
J’en suis bien désolée ! 😀
Si ça peut te rassurer, de mon côté ça m’a donné envie de me faire un marathon Seigneur des Anneaux !
Ce que j’adorerais, c’est aller au ciné-concert du seigneur des anneaux mi-octobre au Palais des Congrès, ça doit être juste magistral! ça sera pour une prochaine fois…
Ah ouais, j’aimerais bien faire un truc dans ce genre aussi…