Où que l’hiver vient à Toronto

Donc j’ai fait une virée à Toronto.

Eh ben oui, que voulez-vous, quand on a son permis balai, on peut se permettre de faire des virées à Toronto comme ça, hop. Bien pratique.

Donc j’ai fait une virée à Toronto.

Je me promène dans ma rue (j’ai une capacité hors du commun à m’approprier les choses), et là, je tombe devant le centre du Festival du Film de cette belle ville. Le TIFF. Je fais des « oh » et des « ah », et puis  d’un coup la vitrine m’attire l’œil. C’est rempli de machins de Game of Thrones, là-dedans. Ah tiens, c’est drôle, non ?
J’avance jusqu’à l’entrée du truc, et là… mon sang ne fait qu’un tour : l’exposition Game of Thrones est là ! Pour quatre jours ! C’est-y pas un heureux zazard, dites ??? Siiiiii !
Après tout, moi j’étais juste là pour stalker Tom Hiddleston en tournage avec Guillermo del Toro. (Je blaaaaague, craquez pas votre slip !)

Allez, je vous fais un bout de visite guidée.

Attention tout de même : ça spoile à mort les saisons 3 et 4. Je vous conseille d’être à jour sur la diff’. A vos risques et périls.

Bon, je me dois de vous prévenir : comme j’avais juste prévu de traîner les bras ballants, je n’avais pas d’appareil photo digne de ce nom. En outre, la luminosité était… comment dire… tout à fait relative ! (Pour ne pas dire pourrie.)
Bien sympa pour l’ambiance, mais hyper moisie pour les photos. D’autant qu’il faut se battre avec des tas d’autres fans hystériques. D’où les cadrages hasardeux.

Alors voilà, pour continuer mon histoire, le jour même, je découvre que l’expo n’est ouverte qu’à la presse. Et que je n’ai point de carte de presse sur moi. C’est bien ballot. Il faudra reviendre le lendemain.
Seulement le site internet de l’expo m’annonce que tous les billets sont vendus depuis des mois. Sans blague ??
Je me repointe au truc, prête à donner de ma personne s’il le faut, d’autant que le jour de l’ouverture presse, j’ai cru apercevoir le fucking Throne en question, et qu’il n’est évidemment pas possible que je reparte de Toronto sans y avoir posé mon auguste séant.

J’apprends donc qu’on peut faire la queue, et que peut-être, on vous laisse entrer si des gens ne viennent pas. Seulement là, y a déjà au moins soixante pékins qui patientent. Et la patience n’est pas mon fort.

Je reviens le lendemain à un horaire de merde (11h du matin), prête à planter ma tente s’il le faut. Et là, seulement dix lourdauds font la queue. Ah ah ! Voilà ma chance !
J’ai attendu, allez… cinq minutes ? Boum, nous voilà tous dedans !

Et là, la magie commence… Rah, les costumes ! Rah, les bijoux ! Raaaaaaah, les épééééééééeees mirifiques !!!

Vous n’imaginez pas le temps que j’ai passé devant ce truc. Les détails des costumes. De pures merveilles. Et moi qui voulais tant admirer de près la traîne de la robe de mariée de Marjorie !

Mais zyeutez-moi un peu ces jolies épines au milieu des petites roses mignonnettes ! Gnnnn, je veux, je veux ! *grabbyhands*

Bon, là, pareil, vous avez juste envie de vous jeter sur le mannequin, parce que bon, Oberyn petit coquinou, quoi.

Reluquez un peu cette splendeur ! Et je vous assure que les photos ne rendent pas justice aux détails et à la richesse des tissus. A tomber à la renverse.

Là, je me retourne, et boum !

Ça se complique : on doit avoir là une épée de White Walker, Glace, l’épée de Ned Stark, dans le lot, il y a l’épée de la Montagne (plus haute que Glace, j’en étais sur le derche, mais je crois qu’on ne la voit pas bien, là), l’arbalète de cette petite merde de Joffrey Baratheon, Féale-Oathkeeper, l’épée forgée de Glace offerte par Jaime à Brienne (c’est celle qui est bien rougeaude, avec une tête de lion, je vous dis pas les détails de dingo… merci la vitrine, on voit que dalle !) et aussi Illumination, l’épée flamboyante de Stannis Baratheon. Qui fait un peu misère à côté de Glace, mais bon, Glace c’est la classe, que voulez-vous.

Et puisqu’on parle du Régicide et de la Fillette…

C’est mignon, non ? J’aime beaucoup le moignon ! C’est du plus bel effet. Et vous admirerez également la mise en scène très réussie.
Et pour compléter ce charmant tableau…

Et parce que le tout ne serait complet sans…

Donc voilà. La main tranchée du gaillard en question (qu’on l’oblige à porter autour du cou parce que c’est plus choupi), le tranchoir responsable, et les entraves qui vont bien. Hi hi hi, qu’est-ce qu’on s’marre, dites !

Bon, histoire de se détendre le string, allons admirer les guenilles de Daenerys.

On remarquera les bottes de hipster grave copiées sur celles de Merlin. Vivienne Westwood aurait-elle encore frappé ?

Alors là, pareil, dans la série, c’est joli mais pas de quoi se taper le cul par terre. En vrai… c’est tout simplement sublime. Le tissu épais et brillant, les broderies qui scintillent, le plissé glorieux, les finitions, le tombé, les découpes. Non mais je vous jure, j’ai bien manqué de m’en évanouir de ravissement.

Vous avez vu ce qui ressemble fort à des écailles de dragon ?? Comme c’est beau, comme c’est ravissant et bien pensé ? Mes sels, vite.

Rebelote les jolies écailles. Je vais vous dire un truc : si vous trouvez le moyen de jouer comme un pied revêtue de ce genre de frusque, c’est que vraiment vous méritez d’être donnée à bouffer aux chiens. Vous avouerez que ça doit aider, d’être fringuée comme ça, non ??
Et puis il y a les accessoires qui vont bien.

Autre accessoire sympathique…

Et puis…

Dommage, il n’y en avait pas plus.

Après, il commence à cailler, alors on sort les fourrures.

Et d’un seul coup, il pèle encore plus !

Eh ben je peux vous dire qu’elle a pas l’air bien haute, Rose Leslie !

Ça pourrait faire gros nounours gentil. En fait pas du tout ! J’aime bien le côté saucisson et épaisseurs diverses ficelées à la va-comme-je-te-pousse.
Mais attention, tout est dans l’accessoirisation, quand on est une sauvageonne élégante.

Jon Snow n’y connaît rien, on est d’accord. Mais il n’est pas en reste, je vous rassure.

Roulades par terre, cris hystériques, sanglots irrépressibles etc etc.

Et ce n’est pas fini.

Et à gauche, nous avons naturellement…

Nouvelle crise de nerfs.
Histoire de reprendre mes esprits, je passe un petit moment devant la vitrine à jouets.

Je les veux tous, naturellement. Certains sont vraiment très réussis.
Puis, j’admire la vitrine à bijoux et autres accessoires fort seyants.

Nous avons donc là le collier *ahem* que porte Sansa Stark lors du mariage royal, le collier de mariée de Margaery Tyrell, la coiffe de Mamie Olenna, le manteau de mariage de Cersei offert à cette petite merde de Joffrey et la coupe de mariage offerte par Bopapa à la même petite merde, le collier lion de cette connasse de Cersei, la couronne de mariage de Joffrey, crois-je, ainsi que celle que porte Margaery, la broche de Ser Loras Tyrell, le pendentif offert par Joffrey à Sansa dans la saison 1, le geai moqueur de Littlefinger, et bien sûr, vous aurez repéré la main en or de Jaime-prends-moi-tout-entière-Lannister.

Puis, rendons-nous je vous prie à Peyredragon.

Bien beau, bien rugueux, avec tout de même de chouettes détails pour rappeler que Ser Davos, s’il ne prête guère d’attention à l’usure de ses frusques ni au délavage dû aux éléments et à l’eau de mer, n’en est pas moins chevalier. Vous noterez la petite bourse avec ses phalanges coupées par Stannis dedans. Et à titre personnel, je kiffe la guenille portée en écharpe. Ça vous pose un bonhomme, ça !

Pareil, c’est simple, sans fioritures, mais la cote de mailles est d’une finesse extraordinaire et le blason du cerf sur fond de flammes fait son petit effet. Le reste est gris et austère, à l’image du King, mais la cape est assez classieuse dans son genre.

Le tissu fait très exotique et ne ressemble à rien de ce qu’on peut voir chez les dames de Westeros. J’aime bien cette tentative de différencier sa tenue de celles des autres personnages féminins. Vu qu’elle est étrangère.
Pis quand on sait ce qu’elle planque là-dessous… hinhin !

Aussi, il y a les couleurs de chaque grande famille, un peu partout.

Alors, après, je suis désolée de vous informer que j’ai réalisé l’ascension du Mur. Pardon, je sais, c’est dégueulasse.

On vous enferme dans une de ces cabines, on vous colle des lunettes et un casque sur les oreilles, et là, vous pouvez vous retourner dans tous les sens, vous avez une vision panoramique du Mur et de ce qui l’entoure, vent glacial qui vous souffle dessus compris. Vous grimpez dans la cage, on vous hisse, vous arrivez en haut… et là, attaque de Sauvageons, une flèche enflammée vous touche et vous voilà en train de dégringoler de plus de deux cents mètres de haut. Assez dingue, comme expérience, et criant de vérité !

Ensuite, il est déjà temps de partir. Mais pas sans se recueillir devant le monument aux morts.

Agréable, non ? La vidéo diffusée en boucle qui recense tous les décès est assez émouvante, surtout quand on voit Drogo crever, ou bien la tête de Ned tomber, mais également hilarante avec les « Lannister Soldier number 258 ».

Et là, le clou du spectacle, mes amis. On vous a gardé le meilleur pour la fin.

Bon, là, j’avoue, j’ai eu les larmes aux yeux. Et j’ai bien failli gifler la nana de l’expo qui me demande tout excitée si je veux qu’elle me prenne en photo à côté. Non mais ça va pas bien, c’est quoi vot’ problème ??? Et la lourdingue d’ajouter avec un clin d’œil : « Et vous savez sur le corps de qui elle a été cousue, hein ?? »
OK. Et ma main dans ta figure, ça te dit ??

Enfin, moyennant trois minutes d’attente, tout le monde a le droit de venir poser son fessier sur ceci.

Voilà, c’est bon. J’ai vu Leonard Nimoy et je me suis assise sur le Trône de Fer. Je puis mourir, maintenant !

Enfin, quel cul, mes amis, quel cul ! Sachant que cette expo tourne dans six villes seulement (dont Rio de Janeiro et Mexico, ça nous avance bien), quelles étaient les chances que je tombe dessus au pif, je vous le demande ?? THIS IS SORCERY !