J’vous raconte (Part 1 : Parade’s End)
Enfin, j’vous raconte, j’vous raconte, non, j’vous raconte pas.
Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’à la façon du Dark Side, je vais tenter de vous parler des choses que j’ai regardées au cours de ces dernières semaines. À commencer par… une chose, diffusée cet été sur votre chaîne préférée (Arte, dois-je le préciser)… sur laquelle l’une d’entre vous à attiré mon attention.
« Dis-moi donc, je me demandais prestement dernièrement, si tu avais eu l’ineffable envie de regarder Parades End, avec le merveilleux Benedict au nom imprononçable… »
Ni une ni deux, étant justement fort en mal de Downton, j’enfourchai mon balai magique et partis donc à l’assaut de Parade’s End. Sur laquelle je me cassai les roquets.
Ah bordigaille, la chose est-elle indigeste ! C’est bien simple, j’ai regardé le premier épisode et passé les quatre suivants en avance rapide tellement je me suis ennuyée. Et pourtant, je suis fort friande de britonneries d’époque, mais là, même Benny Face-de-Concombre n’a pas réussi à me tenir devant.
Il faut dire qu’il est blond et qu’il tire un peu tout le temps la tronche, le héros.
Par contre, si on aime les rousses, il y a de quoi faire, ouiche !
Cela s’appelle Rebecca Hall, sachez-le, et c’est de la bombe sur papattes !
Ca tombe bien, c’est avec elle que ça commence.
Bon, alors Sylvia est canon, jeune, et elle a bien envie de s’éclater dans la vie. D’autant qu’attention, ceci étant une coprod’ HBO, on a droit à de la cuisse.
L’ennui, c’est que dans les années 1910, quand on s’éclate et qu’on est une jeune dame, on a toutes les chances de tomber en cloque. Ce qui lui arrive. Sauf que comme elle s’éclate, ben elle ne sait pas bien de qui est le marmot.
Il se trouve qu’un peu avant, au hasard d’une carriole, voilà qu’elle a rencontré Christopher. Qui est hyper coincé dans son genre. Mais fort aisé et pas mal de sa personne. Bref, type sérieux et bon parti. Red alert, red alert, do I hear wedding bells ??
A peine ont-il le temps d’échanger leurs noms et de se sourire que VLAN ! L’affaire est dans le sac ! Et le polich’, peut-être, dans le tiroir. (Non mais écoutez, c’est cool, les années 1910 : « Bonjour, ça va ? On baise ? »)
L’ennui, c’est que ça marche moyen, cette affaire. Et notre jeune épousée de faire des coups pendables genre je danse avec tout ce qui passe sous le nez de mon mari.
Oh et puis salut, je m’enfuis en France avec mon amoureux du moment, le temps de le faire tourner en bourrique trois secondes.
Et de lui rire à la gueule quand il ne prend pas très bien le fait que c’est juste pour rigoler. Dans la foulée, je rentre en grande dame et mon mari me reprend parce qu’il est bien con et que de divorce, il n’est point question.
Bon, là, je vous avoue que déjà, ça commence à me les briser menues.
Parce que voilà, notre ami Christopher est de la vieille école. Je vous jure que sa seigneurie Robert comte de Grantham, c’est RIEN à côté ! Donc en plus, il passe pour hyper ringard déjà qu’il a une demi-douzaine de balais dans le slip.
Mais ce n’est pas tout. Figurez-vous que le malheureux qui est donc hyper-conservateur et qui a une morale qui n’appartient clairement plus à son époque tombe amoureux d’une… une suffragette, mes pauvres amis ! Ah ben voilà qui est commode, tiens !
(Bon là, pareil, j’ai du mal à y croire, perso. Cherchez le souffle épique là-dedans, moi je n’en vois point.)
Alors ils passent des moments délicieux à se regarder, à s’asseoir dans l’herbe et à essayer de ne pas se croiser de trop près.
Et à essayer de ne pas s’écrire ni rien.
Seulement forcément ça se met à jaser. Alors que soyons clairs, je pense qu’il se met des claques en douce à chaque fois qu’il fantasme sur le fait de lui effleurer le bout des doigts.
Et puis c’est la guerre. Bon ben c’est un peu là qu’ils m’ont perdue. Comme je voulais quand même savoir s’il y aurait un peu de tagada-tsoin-tsoin, j’ai regardé en accéléré jusqu’au bout. (Je vous rassure, j’ai été récompensée. Mais CINQ épisodes pour ça ??)
Alors, j’avoue que Benny en uniforme est pas mal. Ça cache cette blondeur infâme qui lui donne un teint de lavabo anglais.
La relation avec madame est intéressante dans la mesure où le sentant lui échapper, elle lui remet sauvagement le grappin dessus.
Et là, j’en arrive aux décors qui sont époustouflants. Et comme j’adore le côté contemplatif des fictions d’époque d’Outre-Manche, ça, c’est quelque chose qui m’a vraiment plu.
Sincèrement, si les personnages avaient été un peu plus enthousiasmants, j’aurais peut-être pu passer cinq épisodes à les regarder soupirer de désespoir dans ces magnifiques décors. Mais non.
Par contre, les personnages secondaires sont plutôt rigolos. La belle-doche est très bien et en plus, c’est la mother des petites Dashwood dans la version Beeb de Raison et Sentiments.
Stephen Graham, notre ami Al CaponE, est assez chouette. Et lui, au moins, il chope !
Il y a aussi mon cher Prospero de la Tempête vue au Globe cet été, bien caché !
Et le type aux yeux trop bizarres que j’ai vu dans plein de trucs mais je ne sais plus trop quoi.
(Sérieux, ils sont zarbs, non ?)
Bon, mais alors, en somme, c’est quoi le problème de Parade’s end ?
Il se trouve qu’avec le Dark Side, on en a parlé. Et on pense que c’est tout simplement une adaptation ratée d’un roman censé dépeindre la fin d’une ère, un peu à la façon de Downton. Seulement dans cette adaptation, les personnages peinent trop à nous rallier à leur cause pour qu’on ait envie de passer autant de temps avec eux. Je suis peut-être dure, mais ils sont exaspérants, il faut dire. Et pourtant, la suffragette, mais on devrait rooter pour elle à fond ! Et Sherlock, alors ! Mais non. On ne ressent aucune empathie pour eux. Ou si peu. Du coup, concentrer l’essentiel de l’intrigue sur ce triangle amoureux hyper bancal, ça tombe à plat. Il n’y a, à mon sens, aucun enjeu : on sait très bien qu’il finira par quitter la belle et manipulatrice Sylvia pour s’envoyer la douce Valentine et qu’il faudra qu’il en passe par les affres de la guerre pour percuter que le monde tel qu’il le comprend est à jamais enterré et que son code de conduite est résolument obsolète.
Au final, on n’aura jamais vraiment compris pourquoi tout cela lui tenait tellement à cœur, ce qui est bien regrettable.
Bref, j’ai le sentiment qu’ils sont un peu passés à côté de leur sujet. Dommage.
Dans la foulée, le Dark Side m’a proposé Birdsong. Dont je vous parlerai dans un prochain billet.
Je suis vraiment d’accord avec ta review, c’est un peu mou et on comprend pas trop Christopher, ça devrait être bourré de tension et en fait ben non… J’ai suivi jusqu’au bout en entier parce que c’est quand même très joli tout ça, les décors/costumes/cast ! Rebecca Hall est sublime, et j’ai regretté la blondeur de Benny ausi.
En parlant de casting qui fait regarder des trucs, tu as regardé Broadchurch avec Tennant ? Parce que ça par contre, super surprise, j’ai adoré et pourtant les shows d’enquêtes c’est pas mon truc, mais là, l’ambiance et les émotions sont juste waouh !
Ecoute je n’en entends que du bien donc je vais être obligée de m’y mettre, je crois ! 😀
Contente de te lire !
Et je te remercie dans avoir pris une pour l’équipe (hinhin) parce que je n’ai pas dépassé les 30 premières minutes du premier épisode.
De rien, mais fiou, c’était dur, hein ! 😉
Pareil que tout le monde, ma mère a essayé de me planter devant (en cours de route, sois disant c’était sensas et tout), mais pas moyen c’est trop larmoyant. Héhé, Al Capone avec un E, voilà qui aurait pu me motiver à continuer ! Par contre les paysages, je le remarque seulement maintenant sur tes captures, c’est d’une beauté ! Ça me rappelle The Village (que j’ai jamais fini …).
Et oui, Broadchurch, j’allais demander à la Sorcière si elle avait vu. Quel délice l’accent de ce cher David Tennant, on ne s’en lasse jamais. Et une fois que t’as commencé, c’est simple, tu peux plus t’arrêter.
Ils se sont grave vautrés, c’est clair ! On dirait plein de petits morceaux du bouquin saucissonnés collés les uns aux autres à la va que j’te pousse… ça manque d’écriture, les gars, faut pas déconner, c’est pas parce qu’il y a un bouquin qu’il faut rien foutre. Tss tss…
J’avais vu les 2 premiers épisodes à Séries Mania ainsi que le débat avec Tom Stoppard qui avait suivi. J’ai trouvé le premier épisode super ardu à comprendre niveau introduction des personnages (ou peut-être étais-je simplement troublée de voir Sherlock s’allonger en train avec une dame au bout de 5 secondes). Enfin bon j’étais tellement obnubilée par le surréalisme de la crinière blond platine étalée en gros plan devant moi que j’en ai oublié beaucoup de choses. Ça ne m’avait pas autant déçue dans mes souvenirs.
Je trouve par contre que oui Parade’s End souffre beaucoup de la comparaison avec Downton et le croisé entre les petites histoires et la grande Histoire est complètement foiré de ce que j’en ai regardé. J’ai eu beaucoup de mal avec le perso de Benedict mais j’ai adoré celui de Rebecca ^^. Et la mini Carey Mulligan joue aussi l’ingénue dans Rectify.
Parade’s End m’avait également laissée de glace, trop froide, trop distante malgré ses beaux décors, sa photographie et un casting quand même très solide. Dommage, on a l’impression d’un superbe essai… qui rate le coche. :/
En britonneries d’époque récentes et qui méritent l’attention, il y a The Mill qui a été une chouette surprise cet été. Certains l’ont comparé à The Village, puisqu’elle aborde la vie d’ouvriers au XIXe (et plus précisément le quotidien d’enfants-ouvriers). Mais si elle a ses moments durs, elle reste moins larmoyante et éprouvante que The Village. On est loin du romanesque-soap en costume. Elle aborde des problématiques sociales/historiques, tout en mettant en scène des personnages auxquels on s’attache, et qui vont de l’avant et nous entraînent vers la possibilité d’un avenir meilleur alors qu’une première esquisse de conscience de classe, de revendications sociales, se fait jour. Bref une tonalité équilibrée, entre larmes et espoirs, et en plus c’est court (c’est une mini-série de C4),
Sinon, il faut jeter un oeil à Peaky Blinders en cette rentrée. C’est du period/gangster drama se réappropriant des codes du western le tout dans les rues de Birmingham. C’est une ambiance à part, une bande-son anachronique revendiqué. Et dans le rôle principal, Cillian Murphy est juste magnétique et grandiose à souhait. 🙂
Ah oui, effectivement, j’avais ouï parler de The Mill, tiens !
Bon mais maintenant me v’là partie avec les zombies, alors c’est fichu.
Sorcièèèèèèèèèreeeee quel bonheur que de te lire à nouveau!
(commentaire inutile, j’en conviens…)