La fin de saison ’13 du Dark Side : retour sur les comédies
Alors je sais, ça fait un moment que vous ne m’avez pas vue, et je suis bien obligée de vous avouer avoir été submergée depuis le début du printemps dernier. Ce qui explique le manque de mensuelles ces derniers temps. Mais disons que ça fait jamais de mal de regarder un peu dans le rétroviseur pour voir où en sont les séries avant le redémarrage automnal. Que peut-on attendre de la rentrée télévisuelle ? Quels regrets pouvons-nous porter sur la saison achevée ? Quelques éléments de réponse dans les lignes ci-dessous, pour les quelques séries que j’ai réussi à finir -ou presque-, en commençant par les petits comiques…
– Community 4×08 4×09 4×10 4×11 4×12 4×13 : Je reste globalement perplexe devant cette saison 4 de Community. Il faut pourtant dire que la deuxième moitié m’a laissé une bien meilleure impression que la première, qui était fort décousue. Si le 4×08 ne mérite aucun commentaire tant il était mou, le suite a été plus avenante.
Le traditionnel épisode animé est cette fois-ci sous la forme de marionnettes. L’idée est habilement amenée par le biais d’une « puppet therapy » nécessaire au groupe pour exorciser de malencontreux évènements survenus lors d’une ballade en montgolfière (oui, c’est toujours autant n’imp les scénars de Community). Ce n’est pas le meilleur des épisodes animés, mais il est correctement équilibré et surtout nous permet de revenir à l’essence de la série : les personnages du study group, leurs manies, leurs angoisses.
Comme promis, l’épisode de Noël débarque en mai grâce à la programmation débile de NBC. Un petit bijou de huis clos dans lequel Chang revient au premier plan, au milieu d’une prise d’otage d’un professeur de Greendale par le study group.
C’est l’occasion de voir que Chang complote encore et toujours contre le study group, et qu’il sombre de plus en plus dans une folie haineuse. Au moins on est fixés sur la Changnesia !
On apprend surtout que dans la Darkest Timeline, DarkJeff et DarkAnnie ont décidé de passer en mode expansionniste : « We’ve got a prime timeline to destroy. » Voilà de quoi anticiper le final de la saison, on sent bien que ces petits rigolos vont revenir assez rapidement.
Après un épisode 11 fort raté montrant bien que cette idée de mettre ensemble Britta et Troy était délétère depuis le début (en particulier sur la relation entre Troy et Abed), les deux derniers épisodes reprennent du poil de la bête. Mention spéciale à l’épisode « préquel » façon comics, dans lequel on retrouve l’origine de toutes les caractéristiques des différents personnages lors de leur arrivée à Greendale. J’aime toujours avoir des infos sur les origines des gimmicks d’une série, et cette fois-ci n’a pas dérogé à cette règle.
On y réalise également qu’un destin semble les avoir fait tous converger vers Greendale, et qu’ils sont liés les uns aux autres : Abed fait arrêter Annie pour vol d’ordonnances, Jeff détruit le mariage de Shirley en conseillant une cliente, Annie provoque la décision de Troy de simuler une blessure pour ne pas aller à l’université, les enfants de Shirley dénoncent Abed et provoquent son suivi psychologique, bref chacun a, de près ou de loin, déclenché les évènements ayant conduit l’un d’entre eux à Greendale. La décision d’aller à Greendale survient lorsque, leur existence ainsi bouleversée, le professeur Chang passe parmi eux leur délivrer des flyers. Ce lien originel qu’ils ont tous avec Chang va convaincre celui-ci de changer de camp et d’abandonner le doyen de City College dans son complot contre Greendale.
Comme de bien entendu, l’épisode final va voir la confrontation entre le study group et son équivalent tout droit sorti de la Darkest Timeline. On voit donc débarquer des espèce de copies « jeu vidéo » des personnages, qui ont pour objectif de détruire la Timeline originelle.
C’est là qu’est la grosse déception : monter toute cette histoire de Darkest Timeline, qui dans son concept est tout à fait réjouissante, depuis la saison 3, en y faisait référence régulièrement dans des épisodes réussis (ah EvilAbed !!), c’était franchement une superbe idée. Qui plus est, la mise en œuvre de cette idée avait jusque là a été fort réussie. Et là, ça fait « sproutch », trois petites scènes et hop tout le monde est zigouillé et on se retrouve à la cérémonie craignos de remise de diplôme de Jeff.
Au passage on se débarrasse rapidos du personnage de Pierce (puisque l’acteur ne reviendra pas) ni vu ni connu. Un final un peu faible donc, et surtout qui gâche une des meilleures idées de la série.
Qu’attendre de Community pour sa saison 5 ? Difficile à dire, vu les allers-retours de « je t’aime moi non plus » entre Dan Harmon et la prod. Revient, revient pas, aux commandes, en consultant, tout ceci n’est pas fort clair et peut encore tourner en eau de boudin. Je vous avoue ne pas être très optimiste, et craindre que toute cette instabilité ne se voie à l’écran. Dans le meilleurs des cas, souhaitons à Community de:
1- savoir écarter les idées se révélant être de vrais sables mouvants (genre Britta et Troy)
2- savoir finir les bonnes idées en prenant le temps de les développer (genre la Darkest Timeline misérablement sacrifiée)
3- épaissir le personnage de Jeff Winger, clairement en perte de vitesse et trop limité à sa définition d’avocat du grand monde qui souhaite absolument s’extraire de Greendale et de ses losers
4- revenir à une narration sous forme de références et de sous-entendus, après tout c’est une série de nerds et les personnages ne sont pas là pour nous expliquer le scénar et les références, merci bien !
– Happy Endings 3×14 3×15 3×16 3×17 3×18 3×19 3×20 3×21 3×22 3×23 : Cette saison 3, elle était vraiment bien. Un peu inégale comme souvent avec Happy Endings, mais avec beaucoup plus de stabilité et vraiment moins de roulis que les saisons précédentes. Tout ça grâce à une vraie bonne exploitation de chaque personnage : chacun est poussé dans ses folies les plus étranges, les caractères établis en début de série sont exacerbés, tout en restant parfaitement cohérents avec les développements des épisodes précédents et en ne laissant aucune impression de surenchère gratuite. Bref, de la comédie nawak réjouissante.
Déjà, du point de vue de l’exploitation des folies des personnages, c’est hyper bien géré :
On retrouve Jane la « control freek »…
…pas du tout flippante
On retrouve un Dave complètement bêta jusqu’à des profondeurs insondables…
Une Penny en perdition, esclave de son entourage et de ses pulsions…
qui nous provoque une belle réaction synchro chez le couple Brad et Jane…
Et bien sûr un Max égérie du mauvais goût…
Du côté des interactions, c’est également tout à fait réussi, puisque l’on voit chaque personnage s’adapter à la relation au sein de laquelle il évolue dans l’épisode. Contrairement à des sitcoms classiques comme Friends où Rachel est toujours la fille gâtée et Joey toujours le lourd dragueur, ici les personnages développent des facettes différentes d’eux-mêmes dans les relations qu’ils entretiennent avec les différents membres du groupe.
Et bien sûr nous avons la grande joie de rencontrer Brooke, la grande sœur clone de Jane, dont la simple présence renverse toute la structure du groupe et en particulier la positions dominante de Jane.
Qu’attendre de Happy Endings la saison prochaine ? Rien, puisque la série a été annulée. Bien injustement, si vous voulez mon avis, surtout vu le nombre de séries médiocres qui sont encore et toujours à l’écran. Du coup je boude.
– Modern Family 4×18 4×19 4×20 4×21 4×22 4×23 4×24 : Cette fin de saison n’a pas vraiment tenu ses promesses. Malgré de bonnes idées et de bonnes situations comiques de départ, les épisodes manquent de rythme et de verve pour être vraiment drôles. Même l’épisode montrant à Phil et Claire ce qu’allait devenir leur famille semblait peu crédible et n’apportait pas vraiment le moment d’émotion promis. Heureusement que durant cet épisode, Mitchell nous fait un festival de commentaires fort peu à propos et parfaitement hilarants. Seul le 4×21 m’a laissé quelques souvenirs, tout simplement parce qu’il apporte de -très- légères évolutions aux relations entre les générations.
Mais ce que j’en retiens au final, c’est surtout que décidément Lily est ultra bitchy. Et que la série n’a rien trouvé de nouveau comme ressort comique depuis que ce joli bébé est devenue une biatch de première catégorie. Et quand une série comique repose à 80 % sur un personnage d’enfant exaspérant (mais formidablement drôle, il faut l’avouer), moi ça m’attriste un peu.
Qu’attendre de Modern Family la saison prochaine ? Difficile à dire, le final n’ayant rien apporté comme pistes d’un éventuel renouveau. La série patauge dans ses codes malgré quelques fulgurances ponctuelles. Je crois que c’est un peu le problème de séries très formatées dans lesquelles il y a beaucoup d’enfants et que ceux-ci grandissent. Il faut faire évoluer rapidement le caractère et surtout la position de ces enfants au sein de leur famille, quitte -et justement c’est souhaitable- à s’éloigner du rôle initial de chaque personnage. C’est d’autant plus étonnant qu’ils l’ont fait brillamment avec le personnage de Lily, qui est passée du statut de bébé miracle et mignon à celui de petite peste haute en couleurs avec beaucoup de facilité. Les adultes semblant beaucoup trop enfermés dans leurs rôles, espérons que Modern Family saura trouver un nouveau souffle grâce à ses petits personnages.
– Parks and Recreation 5×18 5×19 5×20 5×21 5×22 : J’aime toujours voir une comédie embrasser pleinement sa personnalité. Parks&Rec n’est jamais aussi bonne que quand elle joue l’absurde et la démesure, et de temps en temps elle arrive à s’en souvenir. C’est dans ces cas-là que la série devient formidable. Nous avons eu droit à quelques-uns de ces moments de fulgurance en cette fin de saison. Alors bien sûr, comme toujours dans les comédies (et comme expliqué à plusieurs reprises dans ce billet), c’est la surexploitation maîtrisée des folies des différents personnages qui déclenche le rire. Le secret, c’est toujours d’aller jusqu’au bout des exagérations dont sont capables les différents caractères mis à l’écran, afin de créer des situations drolatiques, tout en maintenant un équilibre fin avec la narration pour ne pas tomber dans la surenchère et la platitude. Le plus de Park&Rec, c’est qu’elle arrive par instants à parachever des situations absurdes tout en conservant ce qui fait sa particularité d’origine et sa marque de fabrique : une tendresse gluante et cotonneuse exprimée via l’attachement des personnages les uns aux autres.
On retrouve ainsi une succession de situations cocasses qui sont toujours soit motivées par la volonté d’un personnage d’en aider d’autres,
soit se concluent par un personnage en couvrant un autre.
Mais ces bon moments ne seraient rien s’ils avaient continué leur lente destruction du personnage principal, Leslie. La saison précédente m’avait fait complètement désespérer de Leslie, et avait rendu son mec parfaitement insupportable. Finalement, Leslie avec des vrais idéaux pertinents, dans une vraie course électorale plus ou moins réaliste, et des enjeux presque importants, ça ne passait pas. Maintenant qu’elle est enfin élue au conseil municipal et qu’elle peut revenir à ses fondamentaux, on respire beaucoup mieux !
Parce que, voyez-vous, Leslie ce n’est pas Hillary Clinton, et il faut bien s’y faire. Quand elle fait un discours sur l’avenir de Pawnee sur un podium derrière un pupitre, on s’ennuie ferme. Mais quand elle se prend des œufs dans la figure, faut bien avouer qu’on rigole.
Pareillement, on est ravis de la voir dépenser une énergie folle juste pour sauver un mini-golf ou prouver à un inutile que les 18° siècle c’était pas si bien que ça. C’est ça le sel de ce personnage : cette flamme intérieure, cette passion qu’elle met à faire aboutir des projets grotesques.
Qu’attendre de Parks and Recreation la saison prochaine ? Plein de choses, puisque le net bruisse de rumeurs à son sujet ! La saison 6 aura bien lieu, déjà, mais surtout Chris et Ann sont annoncés en partance à la mi-saison ! Cela veut-il dire plus de temps d’antenne pour Donna Meagle ? Voilà qui serait un bonne nouvelle. D’autant que Chris et Ann ont toujours été des personnages inutiles (enfin sauf en saison 1 pour Ann), et que leur projet bébé de fin de saison ne m’a pas fait ouvrir une seule paupière.
– The Big Bang Theory 6×20 6×21 6×22 6×23 6×24 : Vraiment, cette sixième saison à fait du bien à nos geeks préférés. Je me félicite d’avoir réussi à ne pas lâcher la série lors des deux dernières -et catastrophiques- saisons. J’étais sûre que TBBT me le rendrait bien, et me voilà récompensée. Le mérite en revient quasiment exclusivement au personnage de Howard, très en forme dans ces derniers épisodes.
Ainsi lors de la bataille pour le tenure, c’est Howard qui se régale le plus, étant hors de la compétition. Il devient la plaque tournante de toutes les blagues, même si les petits stratagèmes des autres personnages pour obtenir le poste m’ont bien fait sourire.
Ne parlons même pas de son imitation de Nicolas Cage pendant la partie de Dungeons and Dragons qui était succulente.
Même si Howard est clairement la vedette en ce moment, Sheldon conserve de très bons épisodes, en particulier grâce à son interaction avec Amy. Décidément, voilà un personnage qui nous a bien sauvés de la catastrophe.
Les multiples expériences qu’elle effectue sur Sheldon sont toutes très amusantes, avec en plus cette ambiguïté savoureuse qui fait passer l’arrogant Sheldon de petit copain adulé à rat de laboratoire en un clin d’œil. Et tout ça arrive bizarrement à ne pas être malsain et à ne pas mettre le public mal à l’aise. Au contraire, les expériences d’Amy nous semblent toujours dictées par le bon sens et surtout par le souci qu’elle a de la bonne santé mentale de Sheldon.
Qu’attendre de The Big Bang Theory la saison prochaine ?
1- Surtout qu’elle arrive à garder ce petit équilibre fragile installé cette année entre les folies des personnages, le comique de situation, et une narration fluide.
2- Qu’elle ne renouvelle pas ses erreurs du passé : Howard tient le haut du pavé, il faut veiller à ne pas l’épuiser et à ne pas le rendre imbuvable par une sur-exploitation. Rappelons-nous des mésaventures survenues au personnage de Sheldon.
3- Qu’elle règle enfin ce caillou dans sa chaussure : Raj. On ne sait toujours pas ce qu’il fait là, et ça commence à bien faire. Tout son arc final avec Lucy n’avait aucun intérêt, il faut bien le dire. Ce qui me donne de l’espoir, c’est que cette fin de saison se débarrasse enfin de son « handicap » de ne pas pouvoir parler à la gente féminine quand il est sobre. Il faut avouer que ça n’arrangeait pas la lourdeur de traitement du personnage, et peut faire penser que les scénaristes ont enfin conscience qu’il faut secouer ce bon Raj.
Sérieux, les gens, pas UNE SEULE réponse?
Bon, moi j’ai une excuse: je ne regarde aucune série comique. Ce que j’aime ce sont les séries qui sans être comiques font un peu d’humour par-dessus le drame, la sci-fi, le policier etc. De ce point de vue, Ally McBeal puis Desperate Housewives avaient trouvé la formule idéale (mais ça marche aussi avec House, Dr Who voire Supernatural…)
Mais ce n’est pas une raison pour infliger un vent à Marge!
Allez, Marge, moi je les aime tes mensuelles, et je suis prête à lire la prochaine dès que tu veux/peux.
C’est étonnant comme ils sont timides, hein ? On va dire que c’est la rentrée, hein. Je te rassure ça ne m’arrête pas la suite est en préparation, justement sur les policiers ! C’est vrai que la sitcom, c’est un genre assez limitatif et qui rend difficile de faire de la qualité toutes les semaines.
Alors faut dire que moi aussi je regarde peu de séries parmi celles sus-citées (j’adore ce mot !), seulement Community et BBT, et ça fait déjà un bail qu’on n’a plus rien à se mettre sous la dent en ce qui les concerne 😉
Six seasons and a movie AND a spin-of about Dean Pelton dans ce cas !!! 😀
C’est sûr que les dernières diffs datent de fin mai, mais bon ça empêche pas d’avoir un avis sur la saison et l’avenir de la série, surtout à proximité de la reprise ! Et c’est vrai que quand on en est à 50 séries en parallèle comme moi, c’est un peu dur d’être pile poil à jour au moment des diffs, même si ça a pas souvent pris autant de retard que cette année 😉 Un spin-of sur le Dean ? Me likey !
Grave à la bourre, je termine juste la saison de BBT et je me suis vraiment bien amusée cette saison.
J’attends désormais de voir un peu l’évolution de Raj, qui pour l’instant, ne bouge pas beaucoup.
La bonne nouvelle, c’est que la saison repart pas trop mal pour l’instant ! Croisons les doigts…
Ah oui, seulement un épisode chiant sur quatre, c’est une moyenne tout à fait correcte !
Exactement!! La preuve qu’on est bon public et même carrément sympas….