L’automne ’12 du Dark Side : la fringale
Comme promis, voilà la solution pour passer un automne décent dans ce troisième volet. Parce que figurez-vous qu’un Dark Side, ça a besoin de fictions sympathiques en grandes quantités lorsque la durée du jour baisse dangereusement. Et je vous parle même pas des quantités astronomiques de bouquins engloutis à mesure que les feuilles tombent des arbres.
Et franchement, ce début de saison sériesque n’a pas été tout à fait suffisant pour me remonter un moral très entamé par les journées passées sans voir la lumière du jour. Il a fallu trouver des solutions de repli…
Voilà donc ce qu’il a fallu pour tenir pendant ce long automne. Un peu de qualité dans ce monde de médiocrité, ça fait du bien quand même.
Du côté des démarrages tellement fulgurants qu’on a déjà fini :
– The Thick of It saison 4 : ça, y a pas à dire, c’était une idée de génie. Je sais plus du tout qui m’a envoyée regarder ça, mais ça glisse comme des petits pains chauds un soir de réveillon. Je suis devenue une inconditionnelle des petites phrases assassines de mon très cher Malcolm.
Regardez-moi ça comme il se régale. On dirait un gros matou avec la langue sur les babines. Il est tout fou, avec ce public attentif prêt à l’écouter et surtout à subir ses analogies insultantes et méprisantes. On croit voir la version trash et encore plus libre du Gregory House de la saison 1. Ce qui est génial, ce n’est pas simplement qu’il élève la vexation au rang d’art, c’est surtout qu’il le fait de manière scientifique, froide, logique et démonstrative. Le Malcolm, il vous explique pourquoi vous êtes une truite avec le QI d’un bigorneau. Il vous démontre l’étendue de votre nullité crasse. Et ça devient dur de lui donner tort, il faut l’avouer. En tant que spectateur, on serait assez d’accord avec lui (faut dire que c’est des gros débilos ses petits politiques). Et si nous on n’oserait pas le dire aussi franchement que lui, c’est qu’on a pas sa liberté, sa franchise, et son insoumission à la politesse sociale moyenne requise.
Les péripéties sont en plus merveilleusement menées, avec des raisons toujours plus ridicules et minables de générer un maxi scandale médiatique et politique. Le coup des bat people
était particulièrement hilarant.
– QI series A series B series C series F series G series H: Bon, j’en ai déjà parlé il y a quelque temps, mais quand même il faut bien le dire c’est fort sympathique. Je me suis énormément amusée lors de ces saisons de British Comedy, même si j’ai été dans l’incapacité de trouver les saisons 4 et 5. Papa Noël, si tu m’entends….
En plus de tout le reste, chaque saison nous apporte son petit gimmick amusant. La saison pendant laquelle une des questions n’avait aucune réponse (le Nobody Knows
) était une excellente façon de discuter de façon ludique de nos croyances populaires et de l’étendue de notre ignorance générale. Très très bon.
Du côté des re-démarrages tout comme une première fois
– Et hop, un deuxième tour d’Arrested Development saison 1! Parce que figurez-vous qu’à ma grande surprise, Mr Dark trouve ça hilarant. C’est quand même pas un humour très facile facile, et je pense que cette série peut déclencher de la répulsion chez certains. En tous cas, ça ne laisse pas indifférent : on adore ou on déteste.
Je crois que l’on peut dire que le I’ve made a huge mistake
de GOB est devenu une phrase culte, et permet moult contre-blagues sur Tumblr.
Visuellement, ça reste du n’importe quoi, mais je me rends compte qu’un deuxième visionnage n’est pas du luxe. On est en effet tellement concentré la première fois sur le contenu des dialogues afin de trouver tous les degrés de blagues que l’aspect visuel passe un peu au second plan.
Bon, des fois on se dit qu’on ne peut que se réjouir de n’avoir pas repéré certaines images la première fois… Tobias devient de plus en plus creepy au fur et à mesure des visionnages…
Donc, voilà, quelques perles sympathiques ont permis de combler une partie de la fringale de l’automne. Mais comme ça n’a pas été suffisant pour faire toutes les réserves de gras en vue de l’hiver, il a fallu se rabattre sur le 7° art :
– Nous sommes allés voir Skyfall, et c’était très bien. Mais, comme par ici on ne fait pas les choses à moitié, on a regardé les deux précédents (Casino Royale et Quantum of Solace) avant d’y aller. Non, parce que quand même, on aime bien aller au ciné pleinement informés.
C’est fort satisfaisant, avec un Daniel Craig tout à fait pertinent dans ce rôle finalement. J’avais un peu tiqué dans Casino Royale, mais finalement j’aime bien ce côté mi-beau gosse mi-déglingué. Voilà qui donne un peu d’épaisseur au playboy Martini de Sean Connery.
Mais l’important, c’est de connaître cette information capitale: Mr Dark et moi-même sommes dans un putain de James Bond ! Ça vous la coupe, ça, hein ? Figurez-vous qu’ils ont filmé la scène d’intro de Quantum of Solace lors de la course du Palio à Sienne le jour où on y était, et qu’on est donc sur ces merveilleux plans larges de la place ! Vous remarquerez notre jeu subtil et fin, on crève l’écran c’est évident.
La tradition des environnement classieux et des évènements VIP only
fait toujours son petit effet, et reste la vraie marque de fabrique des James Bond pour moi. Ce n’est pas tellement la personnalité de James qui doit être le fil conducteur, mais plutôt le contraste permanent entre le velouté du milieu dans lequel évoluent les riches et les puissants, et la violence crasse qu’ils développent pour arriver à leurs fins.
Seul gros point noir de ces films, la présence d’un des acteurs que je déteste le plus au monde. Fort heureusement, il finit mal.
Ce deuxième visionnage m’a permis d’être moins happée par l’action et d’être plus apte à relever les divers développements des personnages, certes limités (ça reste un James Bond hein) mais tellement plus intéressants que dans les périodes précédentes de la franchise.
– Mais il faut aussi se préparer à Noël, et rentrer tout doucement dans l’hiver, en se faisant suffisamment de bien pour supporter cette saison pourrie. Voilà pourquoi il est indispensable de finir l’automne devant Love Actually.
Rien de tel pour retrouver votre foi en l’humanité. Bon, moi ça me dure que deux-trois heures après le film, mais c’est déjà ça de gagné !
Le traitement des relations familiales est particulièrement réussi et permet des moments d’émotions qui ne nous semblent à aucun moment artificiels.
Je vous parle même pas du plaisir simple lié à la présence de ce casting pléthorique. Lui, par exemple, ça fait toujours plaisir quoi qu’il fasse de le voir dans un film.
Pareil pour Martin, qui peut tout simplement tout jouer, être dans n’importe quel type de scène en gardant son air d’avoir 8 ans et son côté choupi.
Bien sûr, rien de tel qu’Hugh Grant bloqué par des tentacules de pieuvre en carton pour me faire hurler de rire. Sont forts ces britons.
Mon conseil déprimé de l’automne : Vous en avez marre qu’il fasse nuit tout le temps ? Le nez qui coule, la gorge qui racle, les sinus en feu, ça vous fatigue ? La perspective de subir tout ça pendant encore 4 mois vous fait sangloter sous votre plaid ? Pas de problème, voilà la solution : Arrested Development. D’abord, chez eux, c’est toujours l’été. Il ne pleut jamais, et il fait quasiment toujours un beau soleil. En plus, ils sont tous plus cracra et bêtes les uns que les autres, et vous avez donc toute latitude pour les tacler, dire du mal, vous moquer ouvertement et méchamment : ils sont là pour ça ! C’est moche mais je vous assure ça fait un bien fou.