[LIFE’S TOO SHORT] 101 : Episode 1

Autre petite pépite découverte aux Screenings d’Orange : « Life’s too short ». Mais qu’est-ce donc que cette série, te demandes-tu éperdument, mon bon lecteur. Eh bien c’est une coprod’ BBC/HBO créée par Ricky -The Office- Gervais (« ouhla », te dis-tu car tu es perspicace, je le sais) et son complice Stephen Merchant. Le tout est filmé sous forme de faux documentaire et dépeint la vraie/fausse vie de Warwick Davis, ici en version mytho, péteux, pathétique. Ce petit monsieur que tout le monde connaît sous les traits du vaillant Willow a tendance à patiner dans le fish and chips, que ce soit professionnellement ou dans sa vie privée, sans parler de ses petits problèmes avec le fisc. Du coup, il décide de tourner un documentaire sur lui-même histoire de refaire un peu parler de lui. Et c’est horriblement drôle.

On laisse donc notre « héros » se présenter lui-même, ce qui n’est pas un souci parce qu’il faut bien l’avouer, il est très fier de ses différents travaux. (Même s’il ne parle même pas de son apparition dans « Merlin », pffff.)

Il souligne être d’ailleurs resté très ami avec George Lucas (ah ?) même s’il trouve un peu con d’avoir payé Warwick Davis pour apparaître dans le Retour du Jedi, et qu’on ne l’ait finalement jamais vraiment vu.

Eh ouais, ce nain devrait être classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO rien que pour avoir joué le rôle de l’Ewok Wicket !
Maintenant, je vous mets au défi de ne pas être déjà plié en douze à ce moment de l’épisode.
Bref, notre « nain de référence » au Royaume-Uni, ainsi qu’il se définit lui-même, a monté une boîte où il joue les agents pour d’autres nains. (Arrêtez de rire, ce n’est pas drôle. Quoique… )

(Nains à louer, donc.)

Non parce que vous comprenez bien que le racisme à l’égard des nains, au bout d’un moment, ça va bien. Ce qui ne l’empêche pas de se montrer très homophobe par moments, au passage.

Warwick : Oh no, it?EUR(TM)s not the same but then I?EUR(TM)ve never seen a black man being fired from a cannon. Every weekday and twice on Saturdays.

Warwick, lui, veut montrer, notamment grâce à son documentaire, qu’un nain peut être sophistiqué et se comporter de façon digne.

Purée, je ne veux pas rire… nan mais sérieux, vous ne VOULEZ PAS rire devant ce genre de trucs. Mais c’est juste trop drôle.

Je me dois vraiment de louer le jeu d’acteur de Warwick Davis. Il a un talent tragicomique hors du commun et incarne à merveille le comédien ringard qui se croit encore au top du top, avec ce petit côté désespéré qui le rend quand même touchant même si pour rien au monde il n’avouerait devant les caméras qu’il y a de quoi se flinguer, entre son divorce qu’il refuse d’accepter, le fait qu’il se fasse virer de chez lui et l’absence de boulot. J’adore l’optimisme un peu forcé que le vrai Warwick insuffle à son double, ça le rend attachant à force d’être pathétique. On se sent d’autant plus horribles de rire à des gags visuels tels que…

Voilà, donc ce n’est pas exactement politiquement correct.
Mais l’autodérision qu’il faut pour faire ça, tout de même… waouh. Je suis hyper admirative.
Sans parler du Terre-Neuve qui doit faire trois fois le poids de son maître et qui répond au doux nom de… Chewbacca. Fucking genius.

Je crois que le pire (ou le meilleur, je n’arrive pas à me décider), ce sont sans doute les scènes qui se passent dans le bureau de Ricky Gervais et Stephen Merchant, les deux compères qui reçoivent – bien malgré eux – les fréquentes visites de notre héros.

Car il en faut, de la ténacité, pour venir à bout de la fameuse sonnette… et aussi pour ignorer le pourtant limpide : « Ah mince, on pensait avoir mis la sonnette assez haut. » GOSH !

Rire ? Pleurer ? Les deux ?
Sans parler des tronches toujours plus gênées et lassées des deux lascars qui ne peuvent plus cacher à Warwick que non, ils n’ont pas de rôle pour lui, qu’ils n’en peuvent plus de l’entendre parler de ses problèmes de couple et qu’ils ont d’autres chats à fouetter.

Et qui ne se gênent pas pour éclater de rire une fois l’importun dégagé.

Et ce n’est pas tout. Notre Martin Luther King des nains a visiblement un talent inouï pour s’entourer des bonnes personnes si j’en juge par l’assistante qu’il s’apprête à recruter.

Et par la touche de son comptable qui entrepose dans sa poubelle des carcasses de poulet faisandé.

Et est incapable de calculer des pourcentages.

Je veux dire HELLO ! Même moi je sais le faire, quoi !

Et comme se serait un peu mesquin de se contenter de se payer la fiole du nain de service, déboulonnons un peu quelques grandes stars… à commencer par Liam Neeson qui se pointe chez les deux charlots parce qu’il a décidé de se lancer dans l’humour de stand-up. Hum.

Liam : I’m a funny guy, right ?
Ricky : Yeah definately.

Oui, tout à fait.
Et je crois que la meilleure blagounette de tout l’épisode, c’est l’impro au cours de laquelle Liam Neeson s’escrime à vouloir prouver qu’il est drôle tout en torpillant chaque tentative d’alléger le truc… et balance le nom d’un acteur très célèbre pas sorti du placard et qui lui aurait refilé le SIDA, sous les regards effarés des trois autres bonshommes qui regardent la caméra d’un air gêné.

Si je ne m’abuse, le nom qu’il sort et qui est bipé, c’est « LIP READER ». Fabuleux !
Et histoire de ne pas oublier pourquoi nous sommes là…

Voilà, voilà !
Non mais ça a l’air con, comme ça, mais je vous jure que c’est à se pisser dessus tellement c’est méchant et irrévérencieux ! Un délice !

(Et vous savez à quel point je suis difficile en séries drôles !)