[SUPERNATURAL] 710 : Death’s door
Je n’avais pas vraiment l’intention d’écrire un billet sur cet épisode, mais finalement, ce que j’avais à en dire dépassait un peu le cadre de la WitchWeek, donc allons-y pour un billet.
Eh bien voilà un épisode centré sur Bobby, et si la forme m’a un peu barbée (des épisodes comme ça, j’ai l’impression d’en avoir vu quarante, dans cette série) et que je trouve ça frustrant de parler de Death sans le voir une seule fois, j’ai trouvé son thème vraiment bien amené et très pertinent à l’échelle de la série. En effet, ce Bobby-centric est très largement axé sur la paternité, un angle hyper intéressant pour ce personnage, figure paternelle malgré lui de deux grands enfants.
L’ironie de la chose, c’est qu’on découvre ici que Bobby fut lui-même un gamin martyrisé par son soiffard de père. Comme qui dirait que cela explique la piètre opinion que le bonhomme a de lui-même et la relation haine/amour qu’il semble entretenir avec la boutanche.
J’ai d’ailleurs adoré le petit plus ultra-glauque de la mère qui se fait battre comme plâtre mais qui reproche au fils de provoquer son père.
Et évidemment, j’ai eu un grand soupir d’extase lorsque, voyant sa vie – de merde – défiler devant ses yeux, Bobby se fend devant son père de cette réplique mirifique et délivrée avec une rage splendide par Jim Beaver : « I adopted two boys, and they grew up great, they grew up heroes. »
Car nous apprenons également (et j’avoue que cela ne m’a pas étonnée car je me demandais justement pourquoi il n’y avait pas d’enfants Singer) que le cher Bobby, traumatisé d’avoir été élevé par le père Thénardier et redoutant sans doute d’être un aussi piteux paternel, a refusé à Madame de lui faire des enfants. Ce à quoi visiblement elle tenait beaucoup.
La suite, on la connaît : Karen Singer se fait posséder par un démon et Bobby est forcé de s’en débarrasser. Il n’aura jamais eu l’occasion de se réconcilier avec sa femme.
A l’époque, il ne se rendait pas compte qu’il était déjà un père modèle, un père de substitution auprès des jeunes Weuh.
Surtout de Dean, d’ailleurs, qui après avoir été la copie quasi conforme de John Winchester semble désormais glisser lui-même sur la pente Bobby Singer. Assez flagrant, ces deux voire trois dernières saisons. Et on en profite une fois de plus pour flanquer un grand coup de tatane dans la carcasse déjà bien amochée de Papa Winchester. Ca faisait longtemps qu’on ne l’avait pas accusé d’être un père merdique, vous ne trouvez pas ?
Tout ce cheminement se fait en la compagnie de Rufus, toujours incarné par l’épatant Steven Williams.
Rufus : No, I really want to know, man… why no kids ?
Bobby : Ain’t that deep. Dad was a mean drunk. I figured I’d be just like him. And, hey, look, I was right. No sense passing on the legacy.
Rufus : You’re too hard on yourself. You’re more of a cranky drunk.
Et c’est avec lui qu’on découvre la terrible vérité : en fait, Bobby, son père, il l’a tué alors qu’il n’était encore qu’un gosse.
D’une balle dans le citron, tout comme celle qu’il vient de se prendre.
C’est sans doute ce jour-là le Bobby Singer que nous connaissons est né. Logique de remonter jusqu’à cet instant au moment de sa mort.
Car Bobby se meurt, bien sûr. Après l’avoir vu se prendre une balle dans la tête, on ne s’attend pas vraiment à le voir ressortir de l’hosto en dansant la bourrée !
Malgré ça, il aura encore le temps de passer aux Weuh un message qu’il juge, pour une raison que j’ignore, crucial, une série de chiffres. Et de leur faire un petit au revoir tout à fait poignant et mignon.
Bobby : Idgits.
Idgits = idiots = love you
Honnêtement, cela aurait pu être la mort de Bobby.
Mais apparemment, vu le cliff dégueulasse qu’ils nous balancent, ce ne sera pas le cas, ce qui m’ennuie un peu. Ce serait sévèrement burné de le faire caner pour de bon, mais curieusement, je ne crois pas que la série oserait se passer de Jim Beaver comme ça, surtout si on a l’occasion de le transformer en Casper-le-gentil-fantôme-qui-a-un-faible-pour-le-pique-rate.
A voir. En tout cas, c’était chouette d’en apprendre autant sur ce personnage, je suis très friande de background, même chez des personnages qu’on connaît depuis aussi longtemps et là, je n’ai pas été déçue. Et puis toujours ce fil rouge de la malédiction familiale, cette peur de l’héritage reçu ou laissé… se rendre compte que c’est pareil chez tous les personnages qui entourent les Weuh, comme ce fut le cas des Harvelle, comme on le découvre maintenant chez Bobby… ça me touche beaucoup, je le reconnais.
Merci de l’avoir reviewé celui-là ;))
"I adopted two boys, and they grew up great, they grew up heroes."
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et c’est vrai qu’il les avait adopté depuis longtemps nos deux boys. Qu’est-ce qu’ils seraient devenus ces deux là sans Bobby ?!
Ah Steven Williams. A chaque fois que je le vois, je pense à Mr. X dans X-files. Même si je l’ai vu dans d’autres séries depuis, ça reste son rôle qui m’a le plus marqué (ou est-ce la série ?)
Bel épisode, c’est vrai.
Pas parfait, mais révélateur de plein de trucs et profondément touchant.
Merci pour la review!
Franchement, j’ai hâte de lire ton avis sur la suite de la saison. Parce que pour ma part je suis partagée entre le ‘roulage d’yeux au ciel’ et le ‘ouais la suite, vite !’
Malgré tout -pour moi- la série a vraiment pris fin avec la saison cinq, depuis ce ne sont que des bonus.