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[DOWNTON ABBEY] 102 : Episode two

C’est fou comme il est facile de retomber amoureux de Downton, même après avoir gobé si vite la saison 1 et avoir entre temps regardé autant de trucs que j’en ai regardés. A la base, je redoutais un tout petit peu ce deuxième visionnage, j’avais peur d’être obligée de devoir convenir je m’étais emballée trop vite. Fille de peu de foi que je suis. C’est encore meilleur la deuxième fois !

Il faut dire que là, attention, nous avons du lourd arrive. C’est l’emménagement de Cousin Matthew et de sa daronne, l’inénarrable Mrs Crawley : ils vont s’établir à « Crawley House », une petite masure du village, pas trop loin de Downton.

(Cousin Matthew aurait-il des origines fremens ?)

Eh ben. Heureusement qu’elle est là, Cousine Isobel, parce que Matthew ne se lasse pas d’avoir l’air d’un peigne-cul ! Elle, en revanche, s’adapte à une vitesse record, là où son fils arrive en clamant : « I won’t let them change me. »

Ca commence très fort, non ? Et puis désolé de vouloir faire de lui un comte, hein ?
Et vas-y que Matthew se voit déjà maqué de force avec une des filles de Lord Grantham et qu’il n’en est pas question et que… oh bonjour !

Oups.

Bon, je ne sais pas pour les autres, mais moi, à voir Matthew bugger comme ça devant l’aplomb, l’élégance et la répartie de sa cousine, j’ai senti mon petit coeur faire « shiiiiiiip » quasi-instantanément.

Pauvre Matthew. Quelque part, je le comprends de se montrer aussi rétif. Ce doit être terrifiant d’être tiré de chez soi pour s’entendre annoncer qu’on va devenir comte, un de ces quatre, et que c’est pas tout ça mais ce serait bien de quitter Tatooine pour venir commencer l’entraînement sur Dagoba auprès de maître Yoda parce que bon.
Sauf que, ok, Downton, ce n’est peut-être pas un marais puant et Lord Grantham un nabot à grandes oreilles, mais il y a du public. Le genre de public qui fait que s’il y a une connerie à dire, ben vous la dites.

Matthew : What a reception committee !

Et j’adore Isobel qui fait tout pour garder le sourire et se montrer gracieuse… mais n’en met pas moins direct les pieds dans le plat !

Robert : Mama, may I present Matthew Crawley and Mrs. Crawley ? My mother, Lady Grantham.
Isobel : What should we call each other ?
Violet : Well, we could always start with Mrs. Crawley and Lady Grantham !

On devine que Mrs Crawley et la vieille Lady Grantham vont être de grandes copines ! (Si Cora n’est pas trop conne, elle va profiter de l’occase pour devenir la best-friend de la vioque.)
C’est en tout cas ce que laisse à penser le premier des deux dîners tout à fait épiques de cet épisode.
D’abord, Thomas se sent obligé d’expliquer à Cousin Matthew qu’il va tenir le plat le temps qu’il se serve. Au cas, sans doute, où en plus d’être un pue-la-sueur, il serait également légèrement débile.

Ensuite, la comtesse douairière s’exclame que… pfiou, ça doit les changer, la campagne, eux qui sont si habitués à la ville. Enfin… même s’ils ne viennent QUE de Manchester. Ben ouais. Ils n’ont même pas la classe de venir de Londres, quoi. Ah, les rince-pintes que voilà !
Puis, scandale. Mrs Crawley se renseigne sur l’hosto, ayant été infirmière pendant la guerre. Elle a l’aplomb de demander qui le finance.

Violet : Oh good ! Let’s talk about money !

Pour conclure cette soirée haute en rebondissements, l’héritier lâche l’équivalent d’une bombe H sur la tablée : il prétend continuer à exercer son métier d’avocat.

Robert : You do know I mean to involve you in the running of the estate ?
Matthew : Oh don’t worry, there are plenty of hours in the day and, of course, I’ll have the weekend.
Robert : We’ll discuss this later, we mustn’t bore the ladies.
Violet : What is a weekend ?

Rien de tel qu’une bonne tranche de rigolade ! Qui croirait qu’on puisse autant se poiler devant ce genre de fiction, hein ?
Moins drôle, forcément, c’est le traitement qu’inflige le pauvre Matthew à son valet, Molesley, bien urbainement détaché à Crawley House par Downton.
J’adore Matthew, c’est vraiment un gars en or ; je trouve chouette qu’on n’en fasse pas le vrai prince charmant et qu’il soit pris ici en flagrant délit de muflerie à l’égard d’un brave type qui ne fait que son travail, sous prétexte qu’il trouve ridicule qu’on l’aide à s’habiller.

La petite phrase qu’il sort au pauvre Molesley… aaaaw, Matthew. Toujours tourner sa langue sept fois dans sa bouche (ou dans la mienne, c’est comme tu veux) avant de parler.

Matthew : It seems like a silly occupation for a grown man.

C’est pas sympa.
Le pauvre gus, d’ailleurs, s’en confie à Bates et ça fait bien de la peine de l’entendre dire qu’il se sent inutile.

Il ne faudra pas grand-chose pour que Matthew se rende compte qu’il s’est un peu égaré. OK, c’est un grand garçon qui sait s’habiller tout seul, mais voilà, ici c’est comme ça. Et on ne va pas laisser sur le carreau des gens qui bossent dans la maison depuis parfois plusieurs générations.

Robert : Is that quite fair to deprive a man of his livelihood when he’s done nothing wrong ?

Voilà. Maître Yoda a prodigué au futur comte sa première leçon.

Robert : We all have different parts to play, Matthew. And we must all be allowed to play them.

J’aime beaucoup les moments que partagent ces deux-là. Je pense qu’ils ont beaucoup de choses en commun et qu’ils ont beaucoup à s’apprendre mutuellement. C’était très joli, cette première visite de Downton que fait Robert à son héritier.

Car si Matthew ne voit encore en Downton qu’un tas d’ennuis, il en va bien différemment pour Lord Grantham.

Robert : I see my life’s work.

Bon. Et puis… que c’est beau et bien filmé, que les couleurs sont chouettes. Comme on s’y sent bien, dans ce petit coin du monde.

Hélas, Matthew a encore bien du chemin à parcourir s’il compte se faire une petite place au soleil de Downton. Car comme le souligne de façon définitive Lady Mary : « He isn’t one of us. » Et point barre.

Mary n’en est donc que plus choquée d’apprendre que sa bonne mémé – celle-même qui s’emploie à faire tourner en bourrique les deux prolos débarqués de Manchester – trouverait fort commode qu’elle épousât Cousin Matthew.

Et de balancer à sa mère que de toute façon, celle-ci ne peut pas comprendre vu qu’elle est Américaine ! Mais quelle connasse, cette Mary !

Du coup, bien échauffée comme elle l’est (on saluera le sens du timing de Cora : venir lui en parler juste avant le dîner, c’était brillant), Mary se livre à un duel absolument mémorable avec Cousin Matthew, réduisant les petits échanges acides des deux vieilles au rang de pathétique escarmouche. Même si Tatie Danielle tente dans un premier temps de rester à la hauteur.

Mary : And do you hunt ?
Matthew : I don’t hunt.
Violet : I dare say there’s not much opportunity in Manchester !

Bien essayé.
Histoire d’enfoncer tout le monde, Lady Mary va donc piocher dans la mythologie grecque.

Mary : I’ve been studying the story of Andromeda, do you know it ?
Matthew : Why ?
Mary : Her father was king Cepheus, whose country was being ravaged by storms. And in the end, he decided the only way to appease the gods was to sacrifice his eldest daughter to a hideous sea monster. So they chained her naked to a rock.

Matthew : But the sea monster didn’t get her, did he ?
Mary : No. Just when it seemed he was the only solution to her father’s problems, she was rescued.
Matthew : By Perseus.
Mary : That’s right. Perseus. Son of a god. Rather more fitting, wouldn’t you say ?

Matthew : That depends. I’d have to know more about the princess and the sea monster in question.

Ooooh, franchement. Comme si Cousin Matthew ressemblait à une baleine (ou au kraken), de près ou de loin !

Bref, ambiance !
Et vous savez ce qui me fait encore plus kiffer cette série que cette flambée de haine tout à fait prometteuse entre Matthew et Mary ? Eh bien c’est que pendant qu’en haut, tout le monde tire une tronche de dix pieds de long, en bas, William pianote et Thomas – presque agréable, pour une fois – improvise la danse dite de l’ours avec la pauvre Daisy qui aimerait tant savoir guincher.

D’ailleurs, cet épisode, c’est l’occasion de jeter un éclairage formidable sur le véritable pilier de Downton, Carson, le maître d’hôtel, avec qui il ne faut jamais que rien dépasse, pas plus un fil sur une couture qu’un mot plus haut que l’autre au sujet des maîtres.
Carson, terrifiant Cerbère de Downton, dont on se demande parfois s’il est bel et bien humain… eh bien oui, il l’est. Comme vont le découvrir Bates et Anna, puis Lord Grantham, lors de la visite de cet étrange personnage qui s’avère faire chanter Carson. Et n’est autre que son ancien partenaire artistique.

Carson : I stole. I’m a thief.

Pauvre Carson. Lui d’habitude si propret, si articulé. On dirait qu’il vient de passer sous un 38-tonnes.
Son crime est loin de mériter la corde, tout au plus a-t-il hébergé et nourri le type en douce aux frais de Downton, histoire de ne pas être dénoncé. Mais voilà. C’est le déshonneur absolu, pour un homme comme lui. Il n’a plus qu’à aller crever dans un fossé, il ne mérite plus la confiance de Lord Grantham.
Et comme tout le monde s’empresse de le soutenir, de prendre son parti, et de lui pardonner son passé un peu sulfureux (et tellement improbable !), jusqu’à la jeune Lady Sybil, la benjamine de la maison.
Il y en a tout de même deux qui ne peuvent s’empêcher de pouffer entre deux portes.

Il fallait évidemment que cet épisode se produise au moment où Anna et Bates se trouvaient seuls. Histoire de mettre un grand coup de projo sur la mignonne petite complicité qui s’installe entre eux.

Revenons un peu sur le petit duel entre Isobel Crawley et la comtesse douairière. Elles m’ont bien fait rigoler, toutes les deux, mais le contexte dans lequel est placé cette bataille de tempéraments n’était pas inintéressant. En sauvant un patient du petit hôpital dont Lady Grantham sénior est présidente, Mama Crawley assied d’un seul coup son influence, sa crédibilité et surtout sa ténacité.

Ce qui coupe bien la chique à la vieille.

Lord Grantham décide donc de la nommer co-présidente, au cours d’une cérémonie qu’on ne raterait pour rien au monde. Pas même Mrs Hughes qui nous sort une réplique aussi croustillante qu’inattendue.

Mrs Hughes : I want to see the old bat’s face when they announce it ! I must try not to look too cheerful.

On va dire que la comtesse, elle, ne se soucie guère de planquer son air réjoui !

Best. Bitch. Face. EVER !

Ah, que tout cela est plaisant. Vivement la suite !

Posted by on Juil 29, 2011 in Downton Abbey | 6 comments

6 Comments

  1. Maggie Smith I LOVE YOU! Non mais elle déchire tellement cette dame, franchement! Et cette série est g é n i a l e je n’ai pas d’autres mots, je l’ai avalée le temps de le dire, et je l’ai achetée dans la foulée parce que je savais qu’il faudrait que je puisse la regarder à nouveau, à loisir, pour bien capter tous les petits ressorts, et me réjouir à nouveau d’être introduite par la magie du petit écran dans ce microcosme haut en couleurs, et si passionnant…

  2. J’ai commencé à regarder Downton Abbey après ta review de l’épisode 01, et je me suis enfilé la saison 1 en une fois, merci Sorci !
    Ca fait à peine 2 jours, j’ose pas re-regarder déjà, mais tout ce que j’avais adoré qui est encore tout frais dans ma mémoire je le retrouve dans tes reviews.
    Tes captures de Dame Maggie Smith sont merveilleuses !

  3. çà y est j’ai sauté le pas grâce à tes reviews et je ne suis pas déçue !!! ils sont vraiment doués ces britons… j’adore la voix de Carson ! et Maggie Smith est magistrale!! Hate de voir la suite de cette très bonne série

  4. Contente que ça te plaise ! 🙂

  5. en plus c’est super de découvrir une série courte en attendant DW et Merlin^^

  6. Enfin, je me suis mise à Donwton Abbey et cette série est un oasis de bonheur ! Ces deux premiers épisodes sont délectables !

    Et Maggie, ah Maggie ! Ce petit air revêche de vieille comtesse anglaise lui va comme un gant ! 😀

    Merci Sorci pour les reviews 😉

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