[MAD MEN] 104 : New Amsterdam
Le Dark Side et moi-même avons encore passé un moment bienheureux devant cet épisode de « Mad Men », ma foi. Et centré sur Pete Campbell, c’est dire le degré de félicité ! Oui, j’adore Pete Campbell, moi. Enfin j’adore le détester… à moins que je ne déteste l’adorer, je ne sais pas trop. Toujours est-il que c’est le bon-heur !
Aussitôt qu’il apparaît, avec ce gros rire de troll imbécile, j’ai envie de lui arracher les yeux et de les lui faire bouffer pour le faire taire.
Et puis surtout, ENFIN nous rencontrons sa bourgeoise, Mrs Pete Campbell en personne, la Trudy que j’attendais tant et qui est parfaitement à la hauteur de mes espérances. Merveilleuse, il n’y a pas d’autre mot.
Débarquant à l’improviste – ce qui ne plaît guère au chef de famille -, avec un sourire, une parole, un geste agréable pour tout le monde, on sent la femme du monde rompue à l’exercice de la société. Evidemment, on se demande comment elle réagirait si elle savait qu’elle vient de saluer la maîtresse de son mari, mais bon.
(Oups !)
Et alors le meilleur, c’est sans doute…
Nous atteignons des sommets en matière d’hypocrisie !
Enfin, si Mrs Campbell vient extraire son tendre époux de son bureau où il travaille d’arrache-pied, c’est pour lui montrer le fââââbuleux appartement qu’elle a trouvé pour eux, 140 mètres carrés sur Park Avenue (avec vue sur Central Park, on s’en doute), 32 000 dollars, c’est beaucoup… perso, j’achète !
Et Trudy est très douée. Avec ses sourires à 4 euros 95 et sa voix de miel, elle sait ce qu’elle veut. Elle envoie donc sa moitié taxer du blé à ses vieux qui visiblement n’en manquent pas. Et les vieux, alors là, effectivement, c’est tout un poème ! Visez plutôt.
J’adore. J’adore la maman qui se lève quand on commence à parler oseille, j’adore l’aplomb avec lequel le fils réclame son dû. J’adore la réponse du père qui lui balance dans la figure qu’il lui a déjà tout donné.
Dad : We gave you everything. We gave you your name and what have you done with it ?
Le plan A ayant échoué, c’est une Trudy tout en fanfreluches et bisous mouillés qui met en place le plan B. Eh bien il n’y a qu’à demander à ses parents à elle.
Mais Pete Campbell a sa fierté (forcément mal placée chez un morveux mal mouché comme lui) donc non. Sauf que si. Purée, je vous jure, cette Trudy, c’est la Scarlett O’Hara des années 60, quoi ! Hi hi hi, ah ah ah, mon bon papa chéri, besoin de sous, hi hi hi !
Moralité, au retour, c’est la soupe à la grimace. En voilà deux qui se préparent un avenir radieux ! Oui… mais avec vue sur le Parc, sivouplé.
Car Pete Campbell est un personnage perclus de dépit et de frustration et plus encore que se faire marcher sur les pieds par sa bonne femme, eh bien au boulot, outre le fait de trousser les secrétaires, il faut bien le dire, on le prend un peu pour un charlot.
Pete : I have ideas.
Don : I’m sure you do. Sterling Cooper has more failed artists and intellectuals than the Third Reich.
Pete décide donc de prendre le taureau par la bite les cornes et de sortir un des clients qui vient de rejeter une proposition de campagne ; entre téquila et ptites pépées, le voilà qui déballe SON idée à lui qu’il a pour Bethlehem Steel.
Idée qui ne manque pas de refaire surface au meeting suivant…
(J’ai fait mes recherches, d’ailleurs, et pour la petite histoire, cette boîte est à l’origine de constructions « new-amsterdamoises » telles que le Chrysler Building et Madison Square Garden.)
Voilà comment Don Draper, excédé par l’outrage que vient de lui faire ce petit rien-du-tout, le fout dehors. Et comment on retrouve ledit rien-du-tout quelques instants plus tard en train de pleurer comme un bébé qu’il est en serrant dans ses mains un verre de tord-boyaux.
Pathétique.
La scène qui suit m’a bien requinquée. D’abord, le déchaussage avant d’entrer chez le Big Boss et Roger qui perd dans cet exercice un bon cinq centimètres, j’ai cru que je n’allais pas m’en remettre.
J’en ris, j’en pleure !
Et la visite chez le vénérable Bert Cooper est édifiante. Ce magnat en chaussettes et au sourire de bon-papa délivre son oracle avec une jovialité formidable et remet tout son petit monde à sa place en moins de trois minutes : non, mes petits, on ne va pas flanquer le jeune Campbell à la porte parce que bon, vu la famille qu’il a, ce serait mal vu. Voilà notre Draper bien refait, d’autant que son pedigree à lui est proche de celui d’un chat de gouttière. (Souvenons-nous qu’il n’a pas eu de gouvernante.)
Quant au grand patron, après cet effort monstrueux, le voilà de nouveau tranquille à se faire les ongles tout en haut de son Olympe. Ces gens sont formidables.
J’aime de plus en plus Roger, aussi, qui s’amuse à repêcher Pete avec de grandes envolées lyriques, prétendant que c’est Don qui a supplié Cooper de le garder. Fort amusant, tout cela !
Non, vraiment, Roger est formidable. Je ne donne pas cher de sa couenne vu son âge et ce qu’il ingurgite, mais s’il n’est pas omniprésent, chacune de ses apparitions est splendide de cynisme.
Roger : You don’t know how to drink. Your whole generation, you drink for the wrong reasons. My generation, we drink because it’s good, because it feels better than unbuttoning your collar, because we deserve it. We drink because it’s what men do.
Clap clap.
Betty de son côté est toujours aussi désolante. Déjà, elle pieute les mouflets puis part tranquillement faire pisser Mirza, normal, quoi.
Tandis que sa façon de fuir le ménage brisé de sa nouvelle voisine comme si c’était contagieux me donne envie de lui coller des claques !
Pas de chance, Helen est tenace. C’était très drôle de l’entendre raconter que son mari est un type bien qui bosse à Manhattan… où il a de nombreux amis qui se sont avérés être des amiEs. Ca ne nous rappelle personne.
Et comme Helen est carrément limite crampon, la voilà qui demande à Betty de surveiller ses chiards pendant qu’elle-même va faire campagne pour un certain…
… dont les partisans sont surtout des femmes, souligne-t-elle alors que Betty, elle, lui déclare qu’elle ne sait pas encore pour qui ILS vont voter. (Hurlements de part et d’autre du canapé.)
D’ailleurs, je trouve la caméra aussi peu tendre que moi à l’égard de Mrs Draper. Lorsque Helen l’appelle à la rescousse, Betty est bien embêtée, attendez, elle est en train d’égoutter une poignée de spaghetti, pensez donc ! (Plan accusateur sur la chose.)
Voilà comment cette nunuche-là se retrouve flanquée d’un marmot pas super équilibré (qui n’est autre que le fils de Matthew Weiner, me suis-je laissé entendre) qui ouvre la porte des chiottes quand elle est en train de pisser, qui la trouve jolie et finit par lui réclamer une mèche de cheveux… qu’elle lui accorde ! Vous avouerez que ça va pas bien, là-haut !
(On remarquera qu’au passage, elle ne se gêne pas pour zyeuter ce qu’Helen a dans ses tiroirs, uhuh.)
Le summum, c’est encore la séance chez le psy où elle se répand en « elle a l’air siiii fatiguée, et puis tous ces surgelés, pouah, elle est forcément jalouse de moi qui suis si heureuse, quand je pense comme j’ai déjà du mal alors que je ne travaille pas ». Oui, c’est vrai, épuisants les enfants super sages, les pâtes à faire cuire et la bonniche à superviser !
Ah, sacrée Betty !
Enfin, pour finir, très jolie scène de clôture où notre cher Pete Campbell contemple Manhattan à ses pieds au son de la voix de la grande Ella… et des commères de son nouvel immeuble.
Encore un épisode qui semble n’avoir duré que 25 minutes, pour moi. Etrange phénomène…
C’est chouette de lire tes reviews quand on a vu les autres saisons, parce qu’on remarque que la série est super bien foutue, qu’elle a une logique, une cohérence. Et je me dis que tu ne peux qu’aimer la suite. Du coup, c’est un vrai plaisir de te lire.
Si j’avais le temps, j’essaierais de revoir en même temps que toi les épisodes.
mais comment tu me redonnes envie de m’y remettre
MAIS COMMENT TU ME DONNES ENVIE DE M’Y REMETTRE!
cémal cémal cémal Sorcière, je te le dis
(ou alors je vais finir par apprécier Don, qui sait?)
Ah, n’est-elle pas morfidable, notre Allison Brie, hein ? 😉
(Oui, bon ça fait un moment aussi, j’ai trop peur de spoiler à chaque fous que je commente…)
LOL Maiky, ça me fait le même effet !
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>>Car Pete Campbell est un personnage perclus de dépit et de frustration et plus encore
>> que se faire marcher sur les pieds par sa bonne femme, eh bien au boulot, outre
>> le fait de trousser les secrétaires, il faut bien le dire, on le prend un peu pour un
>> charlot.
J’adore Pete et je le vois exactement comme toi !
Juste un Immense "Merci Sorci" dominical
Waou, merci pour ces 4 reviews! J’ai fini Mad Men il y a quelques années, mais tu m’as donné envie de m’y remettre. Sans doute l’une des meilleures séries pour moi.
Bon j’imagine que depuis 2011 tu es passée à autre chose, mais je me prends à rêver que tu continues tes chroniques de Mad Men… 🙁
Salut la Sorcière!!!
Fan tardif de « Mad Men », je suis assez en désaccord avec vos opinions cruelles.. Mais fondées!!
C’est vrai que les mecs sont des salauds dans ce monde,
et particulièrement Don Drapper qui est une brute et un tyran, avec sa femme, ses collègues, ses clients, ses subordonnés..
Pete Campbell est un petit con, mais a la fois il essaie de s’imposer comme il peut, et de se faire sa place..
Betty Drapper n’a pas spécialement une vie de rêve, 2 enfants à élever, un mari absent, pas tellement de vrais amis, une vie de « Desperate Housewife » peu valorisante.
J’aime bien votre blog, bien construit et illustré.
Mon personnage préféré est Peggy, elle n’est pas toujours parfaite, mais plutôt sympathique et intelligente.