112 : To kill the king

Grande nouveauté, aujourd’hui : un proche de nos amis se fait accuser à tort de sorcellerie et Uther décide de lui peler le cul à vif. Quelle originalité, hein ? De toute la saison, jamais on n’avait vu tel scénario !

Oui, mais attention Jean-Claude. Effectivement, ça commence comme ça et on se met à ronfler copieusement au bout de quelques minutes tellement on a l’impression d’avoir déjà vu cet épisode. Sauf que non. Sauf qu’évidemment, quand on est un scénariste un peu soigneux, on va t’endormir comme une grosse merde et te réveiller au moment où l’innocent se fait embrocher par les soldats d’Arthur.

Euh, Céline ? Wouhouh ! Cééééééliiiiiiine ? Ce n’était qu’un rêve ? Nan ? NAN ?

Donc Uther fait exécuter Tom. Le père de Gwen. (Pauvre Gwen, snif.) Elle-même dame de compagnie de sa pupille Morgana. Je vous laisse faire le calcul.

Morgana : You execute Gwen’s father and I will never forgive you ! Never !

Dont acte.
L’ennui, quelque part, c’est qu’à force de vouloir bien faire, c’est un peu Morgana qui a jeté Tom contre les lances des gardes de Camelot. En dérobant la clé de sa cellule chez Arthur et la glissant au prisonnier. Alors qu’il allait être jugé. Evidemment, ayant « conspiré » avec « l’ennemi », Tom était sans doute bon pour le feu de joie, mais quand même.
Petite chose un peu gênante aux entournures, Gwen qui ne s’explique pas l’évasion de son père ne saura jamais que c’est Morgana qui lui a donné un coup de main. La pupille royale avait déjà un dossier assez chargé de base, autant dire que plus ça va et plus l’ardoise s’alourdit dangereusement.

Je pense que son personnage va glisser tout doucement dans une sorte de no man’s land et va se retrouver plus isolé que jamais. A voir.
En même temps, j’adore sa fureur contre Uther, le fait qu’elle soit la seule à aller lui cracher ses quatre vérités à la figure. C’est un personnage chez qui tout est dicté par l’émotion, ça me cause. Autant dans certains domaines, elle ne la ramène pas, autant dans d’autres et surtout quand il est question de vie ou de mort, elle l’ouvre.
Chose qu’une petite femelle soumise bien contente d’avoir été recueillie par le roi du coin ne ferait jamais. Morgana, elle te traverse la salle du trône à solides enjambées sur ses escarpins vertigineux et elle te le met tout de suite à l’aise, le royal pain in the ass.

Morgana : You have blood on your hand, Uther Pendragon, blood that will never wash off !

Voilà, voilà.
Je ne vous cache pas que moi-même, à sa place, j’aurais souvent envie de lui claquer le baigneur, à Uther, mais bon.
De toute façon, j’adore les relations hyper complexes de la miss avec les Pendragon. Le père qui la fait mettre aux fers (c’est violent, quand même, vous avouerez), le fils qui l’en fait sortir mais en desserrant à peine les dents. Je veux bien que ce soit une famille un peu spéciale, mais c’est rude.

Uther : And you will remain here until you’ve learned your lesson.
Morgana : Then release me, because I have learned it already. That you care not for me, or anyone but yourself. That you are driven mad with power. That you are a tyrant !

Family drama. Love it.

Arthur : Morgana ?
Morgana : Yes ?
Arthur : I swore to him you’d never challenge his authority again. I swore that you’d learned your lesson. Tread carefully. Next time, I may not be able to help you.
Morgana : Thank you. You’re a better man than your father. Always were.

D’ailleurs, c’est pas souvent que je le dis, mais Arthur est impeccable, dans cet épisode. Il fait son job sans trop la ramener, avec une sobriété de circonstance. Evidemment, il ne doit pas être super fier d’avoir fait arrêter le père de Gwen et tout ça, et c’est un mec doublé d’un prince donc on se doute bien qu’il ne va pas se rouler aux pieds de ses dames en pleurant comme une lopette, mais j’ai trouvé très chouette le fait qu’il aille plaider pour Morgana auprès de son père et qu’il vienne en personne dire à Gwen qu’elle peut garder la baraque et rester la bonniche de Morgana.

Arthur : I know that, under the circumstances, it’s not much, but… anything you want, anything you need, all you have to do is ask. I’m sorry.

Bravo, gamin.
Malheureusement, si la douce Gwen ne représente guère de danger pour la famille royale et qu’elle accepte la mort de son père avec résignation, il n’en va pas de même pour Morgana qui s’empresse d’aller comploter avec le fameux sorcier qui faisait bosser (à son insu) Tom pour lui.

C’est que Morgana, on lui a déjà fait le coup avec son père à elle, Gorlois, un sire bien proche d’Uther et que celui-ci a fait envoyer en guerroiement sans jamais lui pourvoir les renforts promis. Mine de rien, Morgana lui en a gardé une rancoeur tenace, ce qui n’est même pas contradictoire avec le fait d’aimer profondément son tuteur.

Mais quand même, comploter, c’est mal.
Par contre, je dois avouer qu’après une dizaine d’années de matage intensif de séries, je me suis dit bien tranquillement : « T’inquiète pas, poulette, of course Morgana ne veut pas la mort d’Uther, elle leur fait juste croire, à cette bande de manouches, qu’elle veut tuer Uther histoire de les endormir et de dédouaner Tom. »
Franchement, c’était complètement con de ma part de croire ça, au fond, est-il vraiment dans l’intérêt de Morgane, affligée depuis peu de phénomènes pour le moins légèrement surnaturels, de rester sous la coupe d’un type qui fait liquider tout ce qui ressemble de près ou de loin à un sorcier ? Nope. Pas vraiment. Alors forcément, étant donné que la coupe est pleine et qu’avec le chagrin de Gwen, Morgana revit son propre deuil, c’est décidé : il faut tuer le roi.
Et c’est là qu’on commence à retrouver la Morgane bien sombre, pas forcément mauvaise mais quand même un peu flippante de certaines interprétations de la légende arthurienne.
Comme je le disais dans un de mes commentaires, c’est une très grande manipulatrice, et bien entendu, elle n’hésite pas à jouer de ses talents d’entourloupeuse pour inciter Uther à aller visiter la tombe de son papa le sire Gorlois. D’autant que le souverain a vraiment un faible pour elle et qu’il admet bien vite, trop vite, même, détester être en bisbille avec elle.

Pendant ce temps, on a un jeune Merlin très emmerdé. Il a surpris Morgana en train d’ourdir ses plans funestes et bien sûr, c’est un peu compliqué d’aller raconter à Grand-papy que la pupille royale va faire assassiner le roi. D’autant que… entre nous… avec tous ces pauvres sorciers et assimilés qui ont tendance à la combustion spontanée, ça l’arrangerait bien, Merlin, que ce soit son pote Arthur qui monte sur le trône. Alors il tâte un peu le terrain. Et le brave Gaius, il a un peu le même discours que moi mais en mieux, donc je lui laisse la parole.

Gaius : It is not Uther’s job to be liked. (Exactement.) It is Uther’s job to protect the kingdom. Most of his methods are right. Sometimes he may go too far.
Merlin : Really ? You mean like executing anyone who even passes a sorcerer on the street ?
Gaius : Yes. Despite Uther’s failings, he has brought peace and prosperity to this kingdom.
Merlin : But at what cost ? At the cost of women and children, fathers and sons ! When will it end ?
Gaius : It will end when Arthur is king.
Merlin : Then why not let that time be now ? Why not let Arthur be king ? (Euh, c’est une blague, Choupichou ? On parle bien du même Arthur, là ?)

Gaius : Arthur’s not ready. The responsibility would be too great. Brave though he may be, he lacks experience, he lacks judgement.

Voilà. Seulement Merlin n’est pas trop convaincu. Faut dire que le Grand Dragon, lui, est super favorable à l’exécution d’Uther.

The Great Dragon : Only if Uther dies can magic return to the land. Only if Uther dies will you be free, Merlin. Uther’s reign is at an end. Let Arthur’s reign begin ! Fulfil your destiny !
Merlin : Wait ! Where does it say my destiny includes murder ?
The Great Dragon : Free this land from tyrrany, Merlin ! Free us all !

Moué. Heureusement que la douce et parfois un poil gnangnante Gwen vient lui faire comprendre sans le savoir que tuer, c’est mal, et que même elle, elle ne veut point de mal à Uther, que ça ramènera pas son père.
Là, Merlin il se dit que ouhla, faudrait peut-être aller empêcher Morgana de zigouicher le souverain. Qui est justement en grande conversation avec sa fille adoptive.

Uther : Your father was the greatest man I’ve ever known. He stood for everything this kingdom represents. Truth, justice, valour. A hundred times he saved my life on the battlefield. His courage and his honour were without equal. When Gorlois died, I lost the truest friend I ever had for he was as fearless in questioning my judgement as he was in defending my kingdom. That’s the mark of a true friend.
Morgana : I know how he respected you, my lord. But I don’t share these memories. How can I ? I was ten years old. I only know I loved him and he was taken from me.
Uther : When he died, and I took you into my care, you fought me from the beginning. Your will is as strong as my own. You challenge me as a friend must, as your father did in his time.
Morgana : But when I do, you clap me in irons !
Uther : I know I’m not an easy man. My temper blinds me sometimes. There are things that I regret.
Morgana : Gwen’s father ?
Uther : Yes.
Morgana : Are you saying you were wrong to have Tom killed ?
Uther : Yes.

Wow.
Ce bon roi arrive de temps en temps à me surprendre, un truc de malade. D’ailleurs, c’est ce rare élan de sincérité qui va lui sauver la vie, me sciant encore plus le derche alors que je réalise que Morgana voulait vraiment le tuer et qu’elle est en train de se raviser en réalisant combien cela coûte d’être roi.

Uther : I will strive to listen to you more and quarrel with you less. You have been a blessing to me, Morgana. You are the daughter I never had. Your counsel is invaluable, as is your friendship and your love. Without you, I cannot hope to be the king this land deserves. (Aaaaaaawwww… )

Ca tombe bien, Merlin se faisant momentanément étaler par le sorcier fatal, c’est à Morgana de faire le nécessaire.

La dernière scène est très belle. Elle laisse un goût amer et un certain malaise, mais on ne peut pas douter de l’amour qu’il y a entre ces deux-là. Malheureusement, quelque chose me dit que ça ne suffira pas.

Et bien sûr, Merlin est témoin de toute la scène et je me demande bien ce qui peut se passer dans sa petite tête.

Il faudrait vraiment envisager d’explorer un peu ses relations avec Morgana parce que leurs desseins ne cessent de se croiser et de se décroiser, un coup alliés, un coup ennemis… c’est très troublant.

Episode éprouvant, en tout cas. Je me suis sentie assez malmenée, sur ce coup-là. J’aime bien constater que cette série est plus qu’un gentil divertissement à deux balles, mais… fiou. J’aime bien les licornes, aussi !