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105 : There is another sky

Eh ben voilà. Depuis le temps que je devais finir la saison 1.0 de Caprica, cette fois, je ne peux plus vraiment reculer.

Et pour commencer : non mais dites donc. C’est quoi ces mioches ???
Ah bravo, les jeunes Adama, ça promet pour la suite ! Entre le petit qui caillasse la gueule des copains et la grande qui se prend pour Trinity, wouhouh !
En parlant du coup des caillasses, est-ce que vous aussi, ça vous a rappelé ça ? Moi, grave. Hi hi. Notre petit amiral en culottes courtes, est-ce qu’il est pas trop mimi à râlocher parce que son vieux lui fait honte avec son fromage blanc sur la tête et ses hameçons accrochés dessus ? C’est l’âge bête, que voulez-vous.

Bref, Joseph Adama a des problèmes avec ses zonfants. Cet épisode, c’est donc un bon complément au précédent, très centré sur les Graystone. On ne zappe pas pour autant la suite de leurs petites aventures télévisuelles, mais ils sont plutôt au second plan. Même si chaque scène qui leur est consacrée est évidemment d’une force incroyable.
Non, cette fois, on va davantage s’attacher à suivre les errances des Adama. Mon pauvre Joseph, sérieux, tu commences à être un beau loser. Moi qui admirais tant ta dignité, là, elle commence à joliment foutre le camp.

On peut difficilement t’en vouloir, cela dit.

On continue aussi à explorer la mésentente des deux frères Adama, ce qui me plaît beaucoup parce que décidément, Sam Adama est super décoratif et ses yeux gris me font chavirer.

Sam : You’re a Tauron Youssif, remember that ?
Joseph : No, I’m a Caprican, isn’t that what you always tell me.
Sam : You call yourself whatever you want but first, you be a father. And when you can manage that, maybe I’ll introduce you to your son.

En attendant, ça n’arrange pas Adama Junior qui sèche les cours, joue les caïds à Little Tauron et est insolent comme c’est pas permis.

Guère étonnant étant donné le peu d’attention que lui porte son paternel depuis la mort de l’aînée.
Tellement morte, l’aînée, qu’elle n’a jamais été aussi vivante à travers son avatar et qu’elle fait la révolution dans le V-World.
Si j’ai évidemment adoré voir les frères Adama se prendre le chou dans la réalité et mon cher Sam proférer des menaces déguisées à son frangin à la dérive (très joli, le « You lose something in the desert, someone else finds it, it belongs to them. »), j’ai trouvé formidable l’élargissement soudain du V-World avec pour guide un personnage jusque là très secondaire : Tamara Adama. (Ca fait beaucoup de A.)
Les limites de la série volent en éclat et le V-World gagne incroyablement en profondeur, ce qui est hyper tripant. En plus, on sent que derrière la caméra, ça se fait très plaisir en explorant Gotham New Cap City. Bravo, Michael Nankin, tout ça est très beau. (Maelstrom et Sometimes a great notion, notamment, dans BSG. Remember?)

En tout cas, si au début, j’étais un peu sceptique quant au devenir de Tamara Adama et que je ne trouvais pas l’actrice très convaincante…

(Bouhouh, snif snif.)

… hop, sa métamorphose en femme fatale bardée de flingues m’a conquise. C’est bon, petite, on te garde.

Je trouve en plus qu’on lui colle un partenaire d’un jour tout à fait satisfaisant. Pourtant, pareil, en voyant débarquer Heracles, j’ai fait la moue. Comme si on n’avait pas assez d’adolescents à problèmes, dans cette série.

Finalement, de manière surprenante, leur duo de bébés bandits de film noir fonctionne très très bien.

Visuellement, c’est superbe et ils sont limite très mignons.

Le voyage de l’avatar de Tamara Adama m’a donc vraiment plu. J’ai beaucoup apprécié le fil rouge de cet épisode qui nous emmène d’un point A à un point B, en ce qui concerne ce personnage. C’est un peu une première, dans la série de raconter une histoire du début à la fin dans un seul épisode. Peu importe à quoi cela va aboutir par la suite, finalement, en constatant la transformation de Tamara, limite on s’en fiche. C’était une belle histoire que celle de cette petite fille qui découvre qu’elle est morte et bloquée dans la Matrice.

Vesta : What are you ?
Tamara : I’m awake.

Tamara-A découvre que ce statut unique fait d’elle un être à part, un être supérieur, dans cette réalité. Limite une divinité, tout au moins une Elue.
Et ce plan d’elle en train de déambuler sur ses talons immenses dans la solitude de New Cap City, vers une nouvelle vie, m’a trop fait penser à Caprica Six sur Cylon-Occupied-Caprica.

L’ironie de la chose, c’est que juste au moment où à nos yeux, Tamara est plus vivante qu’elle ne l’a jamais été, de son côté le reste de sa famille s’efforce de lui dire adieu au moyen d’une cérémonie très solennelle. Un petit plongeon dans la culture tauronne tout à fait intéressant. Joseph et William donnent chacun une pièce représentant l’épouse et la soeur disparues afin de leur faciliter le passage vers l’autre monde et reçoivent un tatouage symbolisant leur deuil. (Le petit, j’ai un doute, cela dit.)

Et c’était sympa d’assister à la reconnexion des deux frères.

Sans que cela ne règle totalement leurs différends. Joseph suit tout de même les conseils de son frère : après avoir récupéré son patronyme, il ouvre encore un peu plus la porte à son fils vers ses origines. Je m’interroge sur l’impact que cela a pu avoir sur notre amiral, quand même. Il n’a jamais été question de Tauron dans BSG, après tout, et c’est quelque chose qui semble prendre de l’ampleur dans la vie du jeune Willie. A voir, donc.

J’ai aimé aussi que la veillée donne lieu à quelques éclats de rire, ça la rend très réelle et sans doute encore plus touchante.
Malheureusement pour Joseph, ce n’est pas encore aujourd’hui qu’il va trouver le moyen de faire son deuil puisque le jeune Heracles vient l’informer que sa fille existe toujours dans le V-World. Avant de s’enfuir comme un lapin devant la réaction effarée de Beau-Papa.

Du côté des Graystone, après le passage à la télé, c’est la méga-crise. Daniel doit affronter les actionnaires de Graystone Industries qui ont bien envie de l’éjecter après qu’il a publiquement descendu en flammes sa propre invention, le Holoband.
Je ne sais pas si ça avait été évoqué avant, mais apprendre que les Graystone ont tellement galéré avant de devenir les bourgeois qu’on sait, ça m’a beaucoup plu.
L’ascension a été rapide pour Daniel : une quinzaine d’années et pouf. Et il n’est pas né avec une cuiller en argent dans la bouche.
Ce que j’ai adoré également, c’est que c’est le petit discours d’Amanda sur cette triste période, motivé par l’envie de remonter le moral à Daniel, qui va mener à la commercialisation du Cylon. Et à la destruction de l’humanité.

Elle est splendide, d’ailleurs, la démonstration que fait Daniel le lendemain devant ses actionnaires. Imparable. Et c’est lors de scènes de ce genre que le concept du prequel prend tout son sens. Si le discours est flamboyant, il glace aussi les os car c’est encore un tournant vers l’holocauste auquel on assiste dans la série-mère.

Daniel : This is our future. (Tu m’étonnes.)

(Excellent le regard tout fier de Zoe-A devant le talent d’orateur de Papa.)

Daniel : Are you seriously asking me about the practical applications of creating another race that will walk beside us ? (Applications pratiques ? Annihilation de l’espèce humaine, rien de plus simple !) Do you not understand the enormity of this creation ? It’s more than a machine. This Cylon will become a tireless worker, who won’t need to be paid. It won’t retire, or get sick. He won’t have rights, or objections, or complaints. It will do anything and everything we ask of it without question.

Oui, jusqu’à s’arracher le bras.

Voilà comment Daniel Graystone reste King of the World.

Et peut tranquillement continuer à couver l’outil de la destruction de son monde.

Voilà, c’était un bon épisode. Je trouve parfois un peu trop visible l’effort qui est fait pour glaner un public plus jeune. Tous ces ados, brrrrr. D’autant que je ne suis pas sûre qu’un public adolescent soit vraiment la cible parfaite pour ce genre de show, mais bon. Je suppose que c’est une des conditions de la chaîne pour que la série reste à l’écran.
Toutefois le potentiel reste impressionnant. Là, en limitant à trois intrigues, j’ai trouvé que ça rendait le tout beaucoup plus fluide. Qui plus est, New Cap City constitue vraiment une rupture bienvenue au niveau du visuel et de la narration ; de surcroît, c’est un formidable portail supplémentaire vers de nouvelles aventures possibles.
Et puis ce que je trouve toujours stupéfiant, c’est à quel point, tout comme dans BSG, les personnages se débattent dans des problèmes qui sont universels et permettent à tout le monde de s’y reconnaître. Daniel lutte pour garder son travail, Joseph pour rester en contact avec son fils, et Tamara, petite Alice au pays des Merveilles, pour rentrer chez elle. Plus basique, on ne fait pas.

Posted by on Fév 27, 2010 in Caprica | 6 comments

6 Comments

  1. Une agréable replongée dans Caprica… ça fait plaisir !
    Merci Sorci.

  2. Ah oui tiens ! caprica ! ??a reprend quand, déjà ?

    J’ai bien aimé cette plongée dans le v-world, très belle, très film noir en effet.

    Bon, le petit Adama, je lui flanquerais bien quelques baffes, mais son père aussi, alors ils font la paire ! 😀

  3. La suite, c’est pour janvier 2011. 😉

  4. Je m’interroge sur l’impact que cela a pu avoir sur notre amiral, quand même. Il n’a jamais été question de Tauron dans BSG, après tout, et c’est quelque chose qui semble prendre de l’ampleur dans la vie du jeune Willie.
    ————
    c’est une des choses qui me laisse perplexe. Dans BSG, je me souviens que l’amiral n’était pas un fervent supporter de son père okay (ni un certain Romo qui l’avait côtoyer …). Mais je le pensais Caprican. Je ne me souviens pas qu’il soit dit à un moment qu’il est d’origine Tauronne, ni qu’il ait des tatouages cérémoniels. Ses deux fils (bien blancs) non plus d’ailleurs. J’ai du mal à retrouver the old man la dedans.

    Je suis bluffer par les scène dans new cap city. Visuellement Caprica est déjà une série magnifique mais dans cette partie du V-World c’est impressionnant. L’atmosphère, les couleurs et les jeux d’ombres, les costumes façon vieux films policier américain : j’en veux plus ! J’ai trouvé ça original de faire un monde virtuel plus proche du "Faucon Maltais" que du "5ème élément"

    Sometimes a Great Notion … il faut que je vérifie sur wiki, mais je crois que cet épisode m’avait particulièrement choqué (la fin)

    Sinon j’ai lu quelques part qu’il y aurait un projet de second spin-off pour BSG et que cette série retournerait dans l’espace 🙂

  5. Rohlalala oui je me rapelle a quel point j’avais adoré cet épi en particulier la scène ou Zoé s’arrache le bras et le plan de fin sur Tamara j’étais juste absolument trop fan! Jolie replongée dans Caprica, vivement la suite du coup 😉

    Merci du rappel 😉

  6. Visuellement, cet épi était d’une beauté renversante ; je crois d’ailleurs que c’est un de mes préféré de Caprica !
    Après je tique pas mal tout en guettant la moindre scène sur la jeunesse de notre Bilou… On est d’accord, c’est une autre série, il a le droit d’avoir les yeux marrons et de se la jouer tradition tauronne à fond, mais please, un peu de cohérence quand même avec notre amiral ? ^^’
    Brefouille, à part ça, cet épi était génial. Merci pour la review sorci !

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