519 : Locked-in
Ceci était un très bon épisode. Malheureusement, il est mal tombé, je venais de regarder le pilote de Virtuality, j’étais encore en plein dedans, et je n’avais PAS DU TOUT envie de regarder un épisode de House ni un épisode de rien du tout après ça. (D’ailleurs, je n’ai toujours pas envie.)
En plus, le complot continue : cette fois, c’était la télécommande qui n’avait pas du tout envie que le Dark Side et moi regardions cet épisode de House.
Moralité, je me suis peu investie dedans. Néanmoins, je l’ai trouvé franchement bon, et j’ai trouvé sa réalisation très efficace et d’une grande virtuosité.
Les premières minutes, très très longues, où on est enfermés dans le corps de Lee (très joli prénom !), où on regarde l’épisode à travers ses yeux, où on ne voit que quelques visages flous, où on n’entend que des bribes de phrases étouffées, c’est terrifiant. C’est atroce.
On est obligés de se mettre à la place de ce patient frappé de syndrome d’enfermement, on n’a pas le choix. Et entendre, dès les premières secondes, le médecin qui annonce que « Miamy ! Y a bon coeur, là-dedans, ouvrons ce monsieur tout juste bon pour refiler son palpitant à un cardiaque ! » alors que le pauvre Lee est parfaitement conscient de ce qui se passe et qu’il hurle, le malheureux, sans pouvoir bouger ni se faire entendre, c’est atroce.
Lee, donc, que nous ne verrons pas avant de longues minutes, a eu un accident de vélo. Une bête portière qui s’est ouverte, le cauchemar (croyez-moi) de tout cycliste urbain. Et il s’est réveillé à l’hôpital.
Par chance, il s’est réveillé (enfin si l’on veut) à côté d’un autre patient, un ours qui flambe avec sa bécane, et qui à trop faire le con s’est ramassé la gueule d’importance : le gars House. Genre il est pas assez éclopé, cet abruti, faut encore qu’il aille se finir sur le bitume.
Et notre bon House, lui, trouve que c’est un peu tôt pour priver ce patient de son coeur, voyez donc, mon brave, ces petites ondes cérébrales, là. Et ces yeux qui vous regardent. M’enfin, it’s aliiive !
House : Hey, genius. I think it violates certain ethical laws to rip the organs out of a guy who’s still alive. Certain law laws, too.
C’est là que Lee commence à faire ses petites réflexions trop marrantes sur ce qui l’entoure dans sa tête. Et ça, c’est à se pisser dessus.
Quand Wilson et House se livrent à un petit duo d’amour sous ses yeux, il se demande bien comment c’est possible que ces deux-là soient amis.
Et quand Cuddy arrive pour la grande scène du IV :
Lee : Is he hitting on her ? If she turns around she’s into him too. (Et elle se retourne lorsque House ne la regarde pas… ) And there it is.
Excellent.
En tout cas, le temps paraît bien long avant qu’on ne découvre réellement le potentiel de notre client, grâce à une petite hallu très, très sympa, lors de laquelle je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que ça a l’air de meuler sévère, au bord de la flotte.
Très, très chouette alchimie entre les deux acteurs, au passage. C’est rare qu’on ait droit à ce genre de scènes entre House et un patient. De plus en plus rare, d’ailleurs.
Donc au bout d’un certain temps (difficile de dire combien), on alterne les vues de dehors et les vues de dedans. Et c’est très troublant. Très émouvant aussi car notre patient se retrouve à pleurer sans s’en rendre compte quand ses enfants débarquent et n’arrive pas à dire à sa femme qu’il est désolé et qu’il l’aime.
Et comme tout bon client de House, Lee a menti. Et c’est bien entendu ce mensonge qui est la clé du diagnostic. J’ai adoré l’exploration du passé récent du bonhomme, le changement de décor et la rotation qui permet de découvrir où il a attrapé la maladie qui l’a empêché de freiner quand la portière de la voiture s’est ouverte.
Encore une fois, très émouvant de découvrir qu’il n’a pas su avouer à sa femme ses problèmes d’argent, qu’il a dû jouer les hommes d’entretien pour nourrir sa famille. Vraiment, un très beau patient, et un très bel acteur. Drôle mais humble, très attachant. Bravo, Mos Def.
D’ailleurs, on voit bien que tout le monde tient à le sauver, celui-là. Pour chacun, ce patient revêt quelque chose de symbolique. Tout le monde y va de ses petites confidences, même les plus chiantes, ce qui ne l’amuse guère mais a le mérite de continuer à faire marcher son intellect. Chiant, donc, mais salvateur.
Et heureusement que Taub a l’idée de le relier à un ordinateur pour qu’il puisse répondre oui ou non lorsque même ses paupières ne répondent plus.
Pauvre Lee.
Au final, c’est une pauvre coupure de papier qui est à l’origine de ce syndrome spectaculaire. Ca, et des rats.
(Et moi, je sens que je vais bientôt être obligée de désinfecter les boîtes de Coca du Dark Side à l’alcool à 90° si on continue à voir ce genre d’épisodes. )
A côté de ça, on a encore une très jolie partie de ping-pong entre House et Wilson qui se renvoient la balle de manière très habile tout au long de l’épisode.
Pris la main dans le sac à une distance étonnante de son domicile, House commence par renverser la question en accusant Wilson d’avoir une petite amie cachée. Mais Wilson, effondré dans un premier temps que le sick bastard ait découvert son secret…
… renverse à son tour la vapeur en découvrant, par des moyens très « housiens », que House est allé consulter un psy.
Une expérience unique et ratée, sans doute hautement traumatisante pour le pauvre praticien qui n’avait rien demandé !
Après cette kolossaleuh rigoladeuh, la fin laisse un petit goût amer.
House fait son mariole, mais lorsque la porte de l’ascenseur se referme, c’est un Wilson façon syndrome d’enfermement qui lui sort cette terrible sentence : « You’ll end up alone. »
Ca calme. Et c’est vrai que l’épisode n’insiste pas trop sur le côté solitaire et un peu renfermé sur lui-même de House tant il s’acharne à tirer son patient de sa prison de chair. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer à quel point dès le début il insiste pour faire participer Lee à l’enquête, lui montrant les scanners de son cerveau et tout ça. Bien entendu, aussitôt que son patient est guéri, il n’a plus aucun intérêt à ses yeux, mais quand même.
J’ai bien aimé, aussi, le bref échange entre House et Cameron, tirée de la cave meublée d’une paillasse et d’un bol d’eau où on semble la séquestrer depuis le début de la saison. C’était, comme toujours quand on nous les fait se croiser, tout à fait léger et charmant.
Il n’y a vraiment qu’avec elle qu’il arrive parfois à retenir la bête.
House : Why did I fire you again ?
Cameron : You didn’t. I quit.
Pour finir, thumbs up to Kutner qui sacrifie sa propre gloire au sauvetage de Taub. Franchement, je ne suis pas sûre que le petit casse-couille à tonsure le mérite. J’ai bien aimé sa manière de s’engager auprès du patient et ça prouve bien qu’il n’est pas totalement à côté de la plaque dans ce job, voire qu’il est un minimum à sa place, mais je le trouve gonflé, quelques épisodes après avoir envoyé Kutner se faire empapaouter chez les Kirghizes avec son amitié, d’accepter de recevoir les lauriers à sa place. Pas très classe. D’autant qu’il ne fait aucun doute que House va s’en rendre compte. Coup de chance, c’est ça qui le sauve.
Kutner : Don’t toy with him. If you’re going to fire him…
House : Fact that he stole your idea means that he cares enough to lie. That’s all I needed to know.
Et sinon, une réplique fabuleuse que je suis obligée de poster parce que franchement… c’est House, quoi…
Molly : I don’t know how God is going to get us through this. But He will.
House : Stop it, I’m blushing.
Oh, merci, House !
Merci beaucoup pour cette review, qui était vraiment bien sympas, à mourir de rire comme d’hab, malgré le fait que tu n’aies pas été motivée (que tu dis, mais qui peux résister à un épisode de House?^^)
Ca fait plaisir de retrouver des moments House et Wilson de haut niveau!
Merci la Sorcière, et bon courage pour le prochain…
…qui ne sera peut-être pas le plus facile…
Excellente Review pour un excellent épisode. J’adore quand il dit que Foreman est chiant alors qu’il parle de Thirteen !
J’ai bcp aimé cet épisode, l’un des meilleurs de la saison, d’après mon classement perso. La fin de la saison est vraiment mieux que le reste, de toute façon. Chouette review (comme d’hab, tu nous as mal habitués!!). Je confirme, la portière qui s’ouvre, c’est terrible, même sans morsure de rat préalable. J’ai adoré les techniques de prise de vue, que ce soit le point de vue flou et resserré du patient que le moment où la caméra tourne et que les décors changent.
Merci!
(sur ce, j’espère que Mon Oncle D’Amérique va bientôt me filer le pilot de Virtuality pour que je puisse déplorer qu’il ne débouche pas sur une série entière…)
Bon, bah du coup, je me fait celui-ci et les deux derniers !!! merci pour ce pti remontant, comme ça j’en aurais au moins vu quelques uns dans la saison ^^
(désolée pour le double post)
Autant pour moi, j’avais pas vu qu’il y en avais 24 ^^’ je suis à la masse moi ces jours-ci…(la fautes aux grosses chaleurs, j’en suis sûre -_-)’
Euh, c’est pas une bonne idée, je crois. Il faut voir celui qui vient juste après, sinon tu vas rien capter. Regarde les tous jusqu’à la fin, c’est complètement con, sinon… (Edit : Ah, tout s’explique. 😉 )
Mos Def is in da house !
(Je n’ai pas pu m’en empêcher)
Je ne me souviens plus bien des épisodes de House, mais celui-ci, en effet, il est marquant par sa mise en scène, vraiment bluffant ! D’une manière générale, j’ai vraiment apprécié la fin de saison.
je l’ai pas encore vu mais d’après ta review sorcière je me demande : la diagnostic c’est pas une leptospirose?
ha merde je risque de spoiler des gensses… sorcière je te laisse libre de dégager mon com, je voudrais juste savoir par oui ou par non si c’est ça ^^
sorry sorry sorry (pas encore bu mon café du coup mes neurones sont pas tous en route)
Si ça doit être ça, logiquement, mais sans prendre de notes, c’est trop difficile de se souvenir des termes médicaux. Et comme les diagnostics, la plupart du temps, c’est vraiment pas l’important pour moi, j’ai zappé mais je suis sûre que tu trouveras ça facilement ailleurs.
Je me souviens avoir détesté la mise en scène du cas médical, contrairement à toi 🙂
J’ai trouvé que c’était une solution de facilité que de nous mettre « dans la tête » du patient, à entendre ses moindres pensées. Alors d’accord, ils pouvaient pas engager Mos Def pour lui faire jouer un légume immobile pendant 90% de l’épisode, mais j’ai trouvé ce changement de point de vue inintéressant au possible?EUR? d’ailleurs j’ai du m’y reprendre à 2 fois pour finir l’épisode, j’avais fini par m’endormir devant 😀
Contente de voir que malgré ta démotivation, tu continues à nous pondre des reviews de House absolument délicieuses !
Un excellent épisode que celui-ci 😀
Et je suis totalement en accord avec ta review !
Vive les patients célèbres ! Mine de rien, ça fait toujours des épisodes qui dépotent 🙂