419 : Jump the shark

Bon, eh ben on dirait que John Winchester se récolte pour la quatrième saison d’affilée l’award du meilleur père de l’année ! Wouhouh, comment qu’ça doit être trop bien d’être le fils du grand John ! Comment qu’on a tous envie d’avoir un super daron comme ça, wouhouh !

Bref… super sympaaaa !

Enfin d’abord, pour commencer, je vais dire une chose : je suis agacée. Agacée parce que ça fait des SEMAINES que le Kripke, il se paye notre poire en faisant « hinhin, z’allez voir, le troisième frangin, y a une intrigue là-dessous, uhuhuh ». En plus, il nous claque LE titre qui nous laisse tout de suite penser que le troisième frangin, mon cul que c’est le fils de John Weuh. Bref, on est prêts à le renvoyer en enfer les pieds devant, le petit imposteur, et plus vite que ça.
Sauf que… eh ben non ! C’est bien le fils de John ! Argh. Dégoûtée.

Mais hop, reprenons par le début, avec ça. J’ai adoré. Le monstre de dessous le lit. Arf.

(D’autant que c’est la copine de Phoebe dont Joey ne se souvient pas le prénom… moi non plus, d’ailleurs.)

Et là… révélation… le portrait de John sur la table de nuit. *suspense*

Au passage, c’est cool d’avoir un épisode où Jeffrey Dean Morgan est omniprésent sans même être là. On ne peut pas dire, je trouve qu’ils se démerdent super bien pour parler de John sans qu’on le voie jamais.

Et pendant ce temps, les Weuh se réveillent au milieu de nulle-part. Ah ça, on n’y avait jamais eu droit. Le grand truc, la mèche au vent, la brosse à dents au bec, humant l’air du petit matin genre j’suis le romantique du lot, moi, vous comprenez ?

En revanche, je crois pouvoir affirmer que Dean a connu des réveils meilleurs.

Et même pas un bon sandwich avec de la vraie bidoche à se mettre sous la dent. VDM, quoi.
Bref, son karma matinal va encore en prendre un sacré coup sur la calebasse. Le téléphone de John sonne. Et à l’autre bout du fil…

Dean : Who is this ?
Adam : I’m his son.

Uh. What ? Comment ça ? Serais-je en train de me parler à moi-même ? Le vrai, l’unique, le pur FILS de John Winchester que forcément il a été produit par division cellulaire tellement que c’est juste son double ?
Nullement.
Ce ne peut être qu’escroquerie, diablerie, rouerie. Alors à peine le téléphone raccroché et le rendez-vous pris que Dean nous déballe déjà tout l’arsenal. Le rince-bouche à base d’eau bénite, les couverts en argent… et si ça ça marche pas, eh ben il compte bien le rectifier à l’ancienne, le blanc-bec. Non mais alors. Tout le monde sait très bien que John Winchester, une fois son épouse mise en terre, n’a jamais retouché femme. Mé bien sûr.

Ca, c’est vaguement ce que le grand truc, pas du tout troublé par la nouvelle (limite on se demande s’il ne la voyait pas venir), essaye d’expliquer à son grand frère. Mais il n’est pas simple, le grand frère.

Sam : Dad would be gone for weeks at a time and he wasn’t exactly a monk. I mean a hunter rolls in to town… kills a monster, saves the girl, sometimes the girl’s grateful.
Dean : Well now I’m thinking about Dad sex. Stop talking.

Sérieux, Dean, quel âge as-tu ? C’est ahurissant de voir à quel point il peut redevenir bébé aussitôt qu’il est question de son père.
En même temps, sa réaction est plutôt mignonne. Déjà que Sammy avec qui John ne s’entendait pas du tout était quand même le petit chouchou, bah merde alors, si en plus y a un concurrent de plus, laisse tomber !
Malgré ça, il est quand même super curieux de voir débarquer ce nouveau Winchester. Arf, la gueule qu’il tire au moment où Adam entre dans le bistro…

Bon, à première vue, il ne fait pas très Winchester, ce garçon.
En même temps, enlevez la chasse aux Weuh et ils ne font plus très Winchester non plus.
En plus, au fil de l’épisode, je ne sais pas si c’est juste moi, mais j’ai trouvé qu’il leur ressemblait de plus en plus…
(Je crois que c’est sur EW que j’ai lu que la ressemblance avec Jensen et Jared est tellement frappante qu’il pourrait être leur « magical gay offspring ». )

Donc première nouvelle : le pied tendre a toujours cru que John était mécanicien, et il ne se met pas à glouglouter et à fumer de partout en avalant de l’eau bénite.
Pas plus qu’il ne se met à hoqueter et à siffler de rage en posant les mains sur de l’argent.
Non, l’individu porte sur tout ça un regard doux et un peu vide de jeune crétin moyen.

Et même pas il savait qu’il avait des frères.

Autant dire que Dean, ça lui court assez rapidement sur le haricot, toute cette histoire.

D’ailleurs, c’est un peu à travers ses yeux à lui qu’on va vivre toute cette histoire. Franchement, on n’a pas très envie qu’Adam soit le fils de John. C’est beaucoup plus simple de se dire que c’est un piège tendu aux Weuh pour les affaiblir encore un peu plus.
Et nous aussi, on en prend un sérieux coup sur la tête quand on découvre que… ben avec Adam, en tout cas, John avait tout d’un père normal. Soucieux, sans doute, de ne pas répéter avec lui les erreurs commises avec ses deux grands. Ou soucieux, du moins, d’épargner à Adam ce qu’ont vécu Sam et Dean en perdant leur mère aussi jeune.
Ca fait donc sacrément mal au coeur de voir la tête de Dean, qui a si longtemps idéalisé son père avant de le faire tomber de son piédestal. Et il doit bien se demander pourquoi Adam a eu tout ce que lui n’a pas eu. Pourquoi ce gamin lui a volé sa place. Pourquoi en plus Sammy semble tellement empressé de le prendre sous son (immense) aile.

Et il doit bien être dégouté de se rendre compte que John a eu une vie parallèle qu’il lui a toujours cachée…

Pauvre Dean. Ca l’atteint tellement que ça me rend malade pour lui.
En même temps, il peut sans doute se consoler en se disant que lui a connu le VRAI John Winchester, et que le père d’Adam, c’était un John Winchester de passage, venant sans doute de temps en temps jouer les types normaux auprès de sa famille normale.

J’avoue que j’ai adoré le fait que malgré tous les efforts de John pour épargner Adam, la malédiction de la famille Winchester le rattrape lui aussi. Et je me suis amusée à voir Dean imiter instantanément le comportement de son père en voulant tenir le petit frère à l’écart de leurs affaires. Mais comme le dit si bien Sam, « he’s a Winchester, he’s already cursed ».
La perte de la mère et le plongeon dans des histoires pas très claires, et puis l’apprentissage, bien sûr.
Et c’est là qu’on se rend compte à quel point Sam et Dean sont les deux côtés de la même médaille. Pas la peine de chercher lequel ressemble le plus au père, ils lui ressemblent tous les deux, ils sont chacun une partie de John Winchester.
C’est comme ça que Sam prend en charge l’entraînement du gamin, lui qui a tellement souffert de ça étant gamin.

Sam : Being a hunter isn’t a job, Adam. It’s life. You’re pre-med, you’ve got a girlfriend, friends ? Not anymore, you don’t. If you’re really gonna do this, you can’t have those kinds of connections. Ever. They’re weaknesses. You’ll just put those people in danger, get them killed. It’s the price we pay. You cut ’em out and you don’t look back. There’s only one thing we can count on. Family.

Et c’est comme ça que Dean, lui, va freiner des quatre fers, souhaitant respecter la volonté de John de ne pas mêler Adam à tout ça.

Dean : Why do you think Dad never told us about this kid, Sam ? Why do you think he ripped out the pages ? Because he was protecting him. He didn’t want Adam to have our lives and we’re gonna respect his wishes.

Exactement comme il l’a fait aussi longtemps que possible pour Sam quand il était petit, ce qui est à vous faire chialer.
Malheureusement sans comprendre que c’est le fait même d’être le fils de John qui va entraîner la perte d’Adam.

Au point bien sûr que les Weuh se prennent encore copieusement le chou sur le sujet. Il faudra découvrir qu’Adam est mort, et qu’il a bien été leur frère pour leur fermer enfin le clapet. Enfin si on veut.

Ben j’avoue que ça, ça m’a brisé le coeur. J’avais tout envisagé sauf ce genre de chose. Mais j’aurais dû me douter que ce serait une occasion de plus de semer la dévastation dans la vie des Weuh. Et ça ne pouvait pas être mieux le cas qu’en faisant un truc aussi inutile que leur apprendre qu’ils ont eu un petit frère et qu’il est mort parce que des goules voulaient se venger d’une crasse faite par John. Inutile, d’ailleurs, puisque les goules sont des charognards, elles ne tuent pas. Seulement lorsqu’elles sont agacées.

Goule : He really was your brother. You should know that.

Donc voilà, par vengeance (on appréciera l’ironie de la situation), ces goules ont tué Adam et sa mère et endossé leurs identités. Et là, elles s’apprêtent à faire un festin du grand truc qui a, voyez-vous ça, un sang au goût tout drôle !
D’ailleurs, ben dites donc, le grand crétin manque de peu de se faire saigner à blanc, et c’est pas désagréable de voir Dean venir le sauver en lui envoyant du « buddy ».
Mais bon, toute sordide que soit cette histoire, elle ne va même pas tellement permettre d’établir un semblant de dialogue entre les deux… et ça me désole.
Impossible de les mettre d’accord. Et Sam qui envisage de faire revenir Adam en ayant recours à Castiel, non mais n’importe quoi…

Dean : Y’know, I finally get why you and Dad butted heads so much. You two are practically the same person. I mean, I worshiped the guy, I dressed like him, I acted like him. I listened to the same music. But you are more like him than I will ever be. And I see that now.
Sam : I’ll take that as a compliment.
Dean : You take it any way you want.

Oué. Je ne suis vraiment pas sûre que ce soit un compliment, au final. Parce que Dean ne cesse d’aller de désillusion en désillusion, au sujet de son père. Exactement comme c’est le cas au sujet de Sammy.
D’ailleurs, nous aussi, on est de plus en plus déçus, quelque part. Oh, pas parce que John s’est reproduit en dehors des liens du mariage, mais plutôt parce qu’on sait qu’il laissait les garçons seuls pendant des jours, parfois des semaines. Et découvrir que c’était parfois pour aller pêcher avec son autre fils, celui qui avait la chance d’avoir un mécanicien pour père et une mère blonde et bien vivante, ben c’est juste trop. Imaginer Sam et Dean tout seuls, livrés à eux-mêmes pendant que leur père passait du bon temps avec sa deuxième famille, oubliait temporairement sa vie de chasseur, chose que ses deux fils aînés n’ont jamais pu faire… c’est trop laid.
Même si quelque part, c’était parce qu’il voulait donner à Adam la vie qu’il n’a pas pu donner à Sam et Dean. Ca partait d’un bon sentiment. Mais c’est juste laid. Parce qu’on s’en fout un peu, d’Adam. Il est crevé, Adam. Et les deux autres, eh ben ils sont toujours là, et ils en chient. Surtout Dean, vu que l’autre, il plane à douze mille avec son sang de démon.
Franchement, le « he took you to a ballgame » de Dean, il me reste grave en travers de la gorge. Un match, quoi. Il n’a jamais emmené ses fils à un match !

Alors non, ce n’est pas franchement un compliment. Parce que oui, Sam est devenu une copie conforme de John Winchester, entraînant Adam sans même se soucier de ce que veut ou ne veut pas le gamin, de ce qu’il est ou n’est pas, de ce que ça va signifier pour lui plus tard.
Sam, il a soif de vengeance, alors il avance, droit devant, sans regarder ce qu’il se passe autour… exactement comme John.
Evidemment, j’adore John Winchester, et je crève d’envie de le revoir. C’est toujours un grand moment quand on revient sur lui. Mais ça n’empêche. Il s’est rendu compte trop tard de ce qu’il avait fait subir à ses gamins, et j’avoue que je n’en reviens pas qu’on continue à en découvrir autant à ce sujet.
Enfin, c’est intéressant. Très intéressant de voir les garçons grandir… l’un en devenant celui qu’il a longtemps détesté, l’autre en se détachant de plus en plus de celui qu’il a idolâtré.

Bref… Tiens, à noter qu’une fois de plus, c’est un ange qui offre à Dean son salut, dans cet épisode. J’ai trouvé ça très mignon. Et que Dean est toujours aussi nul à pierre-ciseau-papier !

Everytime !

Pour finir, non, je ne crois pas que SPN ait sauté le requin. J’ai trouvé une fois de plus très intelligente la manière dont la série se moque un peu d’elle-même, en sous-entendant que rameuter un troisième frangin, c’est forcément par désespoir, pour attirer l’attention d’un public en désamour. Mais s’il y a bien une série qui n’a pas besoin de faire ça cette année, c’est Supernatural. Qui parvient une fois de plus à convaincre en dépit de toutes nos craintes, et sans se trahir.
Si vous n’êtes pas certains d’avoir bien compris ce que ça signifie, de sauter le requin, en terme de télévision, il y a cet article Wikipédia.
Nope… en tout cas, en ce qui me concerne, toujours pas de requin à l’horizon, du côté des frères Winchester !