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721 : Institutional memory

J’adore, cet épisode. Vraiment. Quand je l’ai vu la première fois, j’ai été complètement sous le charme.
Je comprends tellement le désarroi de ceux qui sont encore en place, poussés vers la sortie par ceux qui piaffent d’impatience à l’idée de prendre la relève. Comme ça doit être dur de céder son bureau à un inconnu quand on aurait tellement de choses à faire, encore. Fucking transition.
Alors il y a ceux qui rêvent d’être repêchés par la nouvelle administration, comme Kate Harper. Et il y a ceux qui ne savent pas, comme CJ Cregg.
C’est justement autour d’elle que tourne cet épisode, et autour de sa décision : faut-il rester alors qu’elle tente justement de faire passer une nouvelle taxe improbable à quinze jours de l’investiture de Matt Santos ? Ou faut-il aller oeuvrer ailleurs, sachant qu’elle est désormais la personnalité la plus courue par les chasseurs de tête ?

C’est ce choix auquel CJ est confrontée ici, tout en continuant à faire tourner son administration car le business n’attend pas. Alors que dans la maison, tout le monde peaufine son CV, range son bureau, tente de se recaser à toute vitesse et enchaîne les entretiens professionnels, CJ, elle, peine à tout concilier, sans parler de sa relation avec son Danny qui a beau essayer de ne pas avoir l’air impatient, mais l’est un peu quand même. C’est qu’il compte bien lui fondre dessus aussitôt qu’elle aura quitté la Maison Blanche.
La bonne blague. Il ne s’attendait pas à ce que Matt Santos propose à CJ le poste de conseiller personnel. Offre alléchante, d’autant plus quand on sait que le secrétaire d’Etat va s’appeler Arnold Vinick et que CJ ne va pas manquer d’admirer l’intelligence du président-élu sur ce coup-là.
Mais CJ peut-elle accepter de travailler pour ce type qu’elle ne connaît pas ?

Il y a forcément l’envie de continuer l’oeuvre commencée sous Bartlet, la peur, peut-être, de l’inconnu, l’angoisse du vide quand on a passé huit ans à bosser quinze heures par jour. Et l’automatisme qu’on prend pour de l’envie. Surtout quand le futur président dit que le pays a besoin de vous.

Il faudra une bonne secousse à CJ pour réaliser ce dont ELLE a besoin. Et cette secousse, elle vient de Danny, bien sûr. Danny qui veut bien jouer les bouche-trous (hem) de 23 heures à 6 heures du mat’, mais qui a l’intelligence de savoir ce qu’il veut et qui explose lorsque CJ évoque la possibilité de rester à la Maison Blanche. Pas d’ultimatum à la façon de Donna, ici, mais une mise au point. Non, ce ne sera jamais le moment si CJ ne le décide pas. Il y aura toujours une bonne raison pour qu’ils ne passent pas la vitesse supérieure.

Car comme beaucoup de jeunes demoiselles (hem), elle est terrifiée à l’idée de s’engager dans cette relation qui lui tend les bras depuis un bon moment, déjà. Un homme ? Mais qu’est-ce qu’elle en ferait, donc, si ce n’est tout ruiner au plus vite ? Alors autant trouver toutes les excuses possibles pour que cela n’arrive pas.

Il faudra une petite visite à un vieil ami pour comprendre qu’il est temps de tourner la page Maison Blanche, d’autant qu’un richissime homme d’affaires lui propose de mettre à sa disposition dix milliards pour faire un monde meilleur.
Ce vieux copain, c’est Toby, bien sûr. Avec qui elle se dépêche de se prendre le chou parce que c’est comme ça.

CJ : You don’t need a pardon, you need a frying pan to the side of your head.

A ce moment de la série, sans avoir vu la fin, imaginer Toby en prison m’était intolérable. Il respire tellement la finesse et l’intelligence, derrière son masque bourru. Et la sensibilité, aussi. D’ailleurs, au bout d’un moment, elle finit par percer la muraille.

Toby : I missed you.

CJ est donc à point pour répondre à la question de Danny. Veut-elle vraiment travailler à la Maison Blanche ? Non, répond-elle de la tête.
La liberté, enfin. Elle l’a bien méritée. Et surtout de se reposer un peu sur l’homme qui lui propose une vraie vie de couple.

Danny : I want you to do what you want to do. Take the job at the White House. I just want you to talk to me about it. I want us to talk about what it will mean and we’ll make it work. I want us to talk like we’re gonna figure it out together. I want us to talk… because I like the sound of your voice. I just want to talk.

Ce ne sera donc pas la Maison Blanche. Et c’est le soulagement car je n’aimais plus cette CJ de la Maison Blanche.
Amusant, en parallèle, de voir les jeunes se dépétrer de ce changement d’administration. Will cherche un élu potentiel à placer en Oregon et ne trouve pas chaussure à son pied. En en parlant avec sa bonne amie Kate, l’évidence frappe soudain.

C’est évidemment à lui d’aller briguer ce mandat champêtre. Quitte à sacrifier sa relation avec Kate.

Joli parallèle avec le parcours de CJ, en passant. Elle, a suffisamment sacrifié.

Et voilà. Quel plaisir de revoir ça. Je comprends pourquoi je n’ai pas été capable de mettre un point final à cette rubrique. Je n’avais pas envie de finir. C’est trop bon, tout simplement.

Posted by on Fév 10, 2009 in The West Wing | 4 comments

4 Comments

  1. Rahlala, j’adore cette série.
    Revoir Matt Santos, grand moment, peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec Vousavéki.
    Et CJ et son leprechaun…
    Je gâtifie devant cette série, c’est inquiétant.

  2. Thank you, so much.

  3. J’ai récemment acheté le coffret intégral, et là je suis au milieu de la saison 3…
    Juste après la grosse engueulade entre Bartlet et Toby (quand Toby insiste sur le fait que le père du président le battait).
    Ca ne pouvait pas finir proprement entre ces deux là…

  4. Et ça finit d’ailleurs le mieux possible étant donné le passif. J’aime vraiment le fait que malgré son côté « pain in the ass », Toby soit un si précieux collaborateur et que Bartlet le sache.

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