513 : The best thing that ever could have happened
Vous me pardonnerez de faire l’impasse sur la review de l’épisode précédent, mais je ne l’ai pas beaucoup apprécié et je l’ai vu il y a déjà au moins deux semaines.
(Le blog de la Sorcière, sponsorisé par la Suisse et ses fromages à trous.)
Bref, je voulais surtout reviewer cet épisode-ci à chaud, parce que… pfouah. Truc de fou. J’ai pleuré devant un épisodes des Wives. Ah ben ça alors, j’aurais jamais cru !
C’est que ce centième épisode, il a une saveur tout à fait à part. Pour une fois, nos pauvres épouses et mères au foyer passent au second plan (c’est dire) et on raconte la vie d’un personnage qui a toujours été là, et qui curieusement, ne prend corps qu’au moment où il s’en va. Redoutable.
Ce personnage, donc, c’est Eli Scruggs. Qui a les traits bien connus d’un général du SGC.
J’ignore qui est allé chercher Beau Bridges pour ce rôle de brave bonhomme généreux et souriant, mais cette personne mérite l’Oscar du meilleur casteur.
Faut dire que Bridges, il est pas mauvais, dans le genre acteur. Seulement voilà, il lui fallait un rôle comme celui-ci pour s’avérer génial.
Eli Scruggs, donc, l’homme à tout faire de nos feignasses de Wives qui ne savent même pas à quoi ressemble un tournevis et un marteau, s’en va d’une crise cardiaque le jour où il décide de se retirer du business. Ironie du sort, mais on ne le sait pas encore : c’est précisément quand il renonce à aider les gens que son coeur le lâche, comme si c’était la seule chose qui le maintenait en vie.
Il faut quelques heures aux femmes de Wisteria Lane pour se rendre compte à quel point Eli, tout homme à tout faire qu’il était, les a aidées à avancer dans la vie. C’est l’occasion d’un joli portrait de chacune d’elle, à commencer par Gaby.
Qui nous offre ma foi ici sa première rencontre avec les copines.
Gabrielle se la pète comme pas possible et surtout est très malheureuse avec son mari qui veut l’acheter à coups de stilettos. Alors Eli, qui n’en manque pas une miette, lui suggère d’organiser un petit poker avec son nouveau voisinage. L’occasion de revoir la très regrettée Yao Lin qui a trois répliques mais les assène avec un cynisme magnifique.
Yao Lin : Mrs Solis will be right down. She likes to make an entrance.
Forcément, ça ne se passe pas tout seul et d’ailleurs, c’est bien normal. On ne comprend déjà pas pourquoi Carlos a traîné la copine de Kate Moss et Bon Jovi dans pareil trou à rat donc on ne voit pas pourquoi elle s’entendrait instantanément avec des meufs qui se roulent dans la confection bon marché.
Mais grâce aux gentilles remontrances d’Eli, Gaby se rattrape très vite au moyen d’une jolie tirade accompagnée de muffins. (L’histoire ne dit pas si elle récupérera le panier.)
Gabrielle : I brought muffins.
Lynette : That’s so nice. We were just…
Gabrielle : … playing poker, and I wasn’t invited. I know, I get it. I just wanted to tell you guys, I know I made a terrible first impression. Now you know why models don’t usually talk. Because we say a lot of stupid patronising things that make people avoid us. What I should have said was : my husband is never home… I miss the city… I miss my life… I’m lonely all the time… and I could really use some friends.
La suite, on la connaît.
En revanche, c’est avec surprise qu’on se rend compte que c’est Eli qui est à l’origine du livre de cuisine de…
Flashback, et… Rex est là. Et il est à claquer !
Super brunch où les coups bas volent entre ceux qui trouvent que la bourgeoise se plaint un peu trop de son four qui ne marche pas et ceux qui se plaignent que la bourgeoise qui pond un chiard tous les ans (voire deux !) ne s’active pas assez derrière ledit four.
Tom : If you’re looking for a stove, we’ve got one that’s hardly ever been used.
Lynette : I wish I could say the same for my uterus !
Bref, histoire de gagner un peu de sous, Bree envisage alors de compiler ses meilleures recettes en un über-bouquin de couisine, vite découragée par ce porc de Rex qui voit déjà disparaître les bons petits plats et les pieds sous la table quand il rentre du boulot.
Bree balance donc toutes ses notes. Mais Eli, lui, a tout vu et tout entendu, comme toujours.
Et il attendra le jour de l’enterrement de Rex pour rendre à Bree ses recettes précieusement notées.
De quoi donner, il espère, une nouvelle raison de vivre à Mrs V.. Il ne le sait pas, mais cette raison de vivre, Bree n’en aura pas besoin tout de suite. Mais dans bien plus longtemps, lorsqu’elle perdra un autre être cher, son petit-fils Benjamin.
J’ai ma foi bien rigolé en constatant que la pauvre Edie s’est elle aussi coltiné un mari homo. Ah ça, Umberto, clairement, c’est pas la virilité qui l’étouffe.
Oh, cette pauvre Edie, dans ses plus belles fanfreluches, persuadée qu’elle n’est plus désirable…
… et qui s’empresse de demande à Eli ce qu’il pense de ses fesses…
… et de ses nibards.
Très très zolis, miss Brit, oh voui !
Et c’est Eli, toujours, qui la trouve vautrée à fêter seule son divorce.
Seule, pas très longtemps. Eh oui, le premier homme qui lui remontre un peu de respect et un peu d’admiration. Voilà de quoi remettre Edie sur les rails.
Eli : Ms. Britt, what are you doing ?
Edie : You put the mirror over my bed. You know exactly what I’m doing.
Eli : Are you sure about this ? I don’t want to take advantage over you, unless I have to.
Edie : Oh, I’m sure you’ll be gentle.
Edie !
Du côté de Lynette, purée. Evidemment, cette tarée qui accouche à moitié pendant un entretien de boulot et qui retourne bosser au bout de trois semaines parce qu’elle en a ras le fer à friser de torcher sa marmaille.
Lynette : We agreed I could go back to work after I gave birth.
Tom : After, Lynette, not during !
Et qui, voulant tout concilier, oublie une Penny de quelques semaines dans la voiture.
Putain, la gueule de Lynette quand Eli se pointe avec la gosse dans les bras…
… et qui la lui tend sans la moindre accusation dans le regard. Juste tout va bien, quoi. Elle n’est restée que quelques secondes dans la voiture en plein soleil. Et ça ne se reproduira plus.
Déjà, là, j’ai bien failli chialer tellement c’est juste… incroyable, quoi.
Susan, c’est évidemment ses mecs, toujours ses mecs. Et il faut changer les serrures après.
N’empêche, la voir aussi effondrée après la rupture avec Mike, ça calme.
Et encore une fois, Eli trouve les bons mots pour calmer la fontaine, l’admire d’être aussi courageuse, lui qui n’est pas très doué en amour…
Et plus ça va, et plus on se demande ce qu’elles auraient fait sans Eli, les filles.
C’est ça, qui est génial. Qu’on arrive, en un épisode, à nous raconter la vie de ce bonhomme, et à nous faire croire dur comme fer à tout ça.
Le gros pincement débarque quand on se rend compte qu’Eli est mort sur le toit de Susan alors que celle-ci, en paix avec sa décision de rompre avec Jackson, allait chercher une bouteille de son vin préféré pour fêter ça avec lui.
Et puis enfin, il y a Mary-Alice. Mary-Alice qui est la première personne qu’Eli rencontre lorsqu’il arrive à Wisteria Lane. Mais non, Mary-Alice n’a rien à faire réparer, merci, mon brave homme. Lui tendant sa carte, Eli fait tomber le paquet et Mary-Alice repère le gros trou dans la chaussure du pauvre homme. Ah si, il y a bien ce vase qu’il faudrait recoller.
Quelle belle personne, cette Mary-Alice, quand elle ne tue pas d’anciennes droguées.
Terrible, cinq saisons après, de rencontrer la dernière personne ayant vu notre narratrice avant son suicide. Peut-être Eli lui a-t-il offert un petit sursis car lorsqu’il arrive, elle semble sur le point de se faire péter le caisson.
Eli est désormais un homme très occupé, grâce à Mary-Alice. Les affaires tournent. En souvenir, elle lui offre le vase qu’il lui a réparé, le tout premier objet d’une longue liste.
Le pauvre Eli ne se doute pas que le mot écrit sur le papier à lettres lavande est la condamnation à mort de sa bienfaitrice.
Le pire, c’est qu’on sait comment cela se termine. On revit donc une énième fois le suicide de Mary-Alice.
Mais cette fois, on le voit à travers les yeux d’Eli qui ne se remettra jamais de ne pas avoir compris sa détresse.
Et qui fait à ce moment-là le serment d’aider les gens autant qu’il le pourra, tout comme Mary-Alice l’a aidé, tout comme lui n’a pas été capable de le faire pour elle.
Mary Alice : Eli Scruggs sat in his truck for almost an hour, devastated that he had done nothing to save me. He then made a quiet vow to God. From that moment forward, he would do what he could to help people. To help them fix their lives. And for the rest of his life, that’s exactly what he did.
Et là, ben moi, j’ai pleuré.
C’est vraiment une très belle histoire, divinement bien écrite et racontée, pertinente, avec un début et une fin. Une histoire dans l’histoire. Eli Scruggs a fait un passage tout en grâce à Wisteria Lane et dans la vie des Wives. Un personnage tout simple qui a marqué leurs vies pour un tas de raison. Et leur adieu est tout simple aussi, à l’image de la rose que Bree remet en place, un dernier geste pour Eli, cette fois.
Mary-Alice : And somewhere in a place reserved for the very best of us, Eli Scruggs smiled and said « thank you ».
Voilà ! Pareil !
Sauf que moi j’ai poussé un "Trop mignon !" après chaque flash (Sauf celui d’Edie bien sur). en tout cas c’est un très bel épisode qui ne fait résolument pas tâche dans la série et qui a le mérite d’être touchant et complet, comme un petit film.
Une réussite de plus pour cette saison 5.
L’épisode suivant devrait tout autant te plaire, une révélation importante y est faite à quelqu’un…
J’ai moi aussi adoré cet épisode… qui est un vrai bijou, tendre, touchant, drôle, elles sont tellement "elles’ dans toutes ces scènes. C’est un beau cadeau pour les fidèles, et je partage ton avis sur le casting !
?EUR? ta review est à la hauteur de l’épisode : elle m’a également fait verser ma p’tite larme 🙂
Normal, mes yeux se sont remouillés en l’écrivant. C’est vraiment pour ça qu’il fallait que j’en parle tout de suite, pour ne pas perdre ça en route. 😉
T’as fait une super review.
Une de celles qui donnent envie de voir l’épisode illico presto, même si on a 2 saisons de retard !
Je vais être la seule rabat-joie ? J’ai détesté cet épisode ! Je trouve qu’il arrive comme un cheveu sur la soupe, centré sur un perso dont on n’avait jamais entendu parler, ça me semble complètement artificiel, du remplissage qui aurait pu arriver n’importe quand mais PAS L?EUR ! pas quand j’attends avec impatience le dénouement de cette histoire de blondinet psychopathe et de gamin Scavo en danger de tôle ou pire, pitié ! J’ai été tellement frustrée que j’ai passé tout l’épisode à pousser des cris d’indignation ! 😉
Roh, la sans-coeeeeeeur !!! LOL
Oué d’abord ! 😀
Mon p’tit mari a détesté mais j’ai passé mon temps à renifler !