Scènes coupées 401 (He that believeth in me)

Je ne devrais plus m’étonner à ce sujet, mais franchement, les scènes coupées de BSG, c’est extraordinaire. D’abord, il y en a foultitude. Huit minutes pour le premier épisode de la saison 4 (dont la review se trouve ici, pour mémoire). Et pas des moindres.

Tout d’abord, celle-ci, pas inintéressante. Une fois sortie de l’infirmerie, Kara retrouve les dirigeants de la Flotte et se rend compte qu’elle va en chier. Et que même si les résultats sont négatifs côté cylonitude (ah ah ah !), eh ben on la soupçonne un tout petit peu quand même.

Lee : Kara, nobody said you were a cylon.
Kara : But you were thinking it.

Rah.
J’adore ce regard et tout ce que Jamie arrive à faire passer là-dedans. Oui, Lee y pense, il y pense même tout le temps, mais que quelqu’en soit la réponse, il sait que ça n’a plus vraiment d’importance, maintenant. Et ça le fait grave flipper.
Et en retour…

Adama : We had to be sure, Kara.
Kara : Fair enough.

Evidemment, ce joli moment d’Adama Family est rompu par la vioque qui prend sa plus belle voix de poissonnière pour interroger Kara. Une scène qu’on voit dans la version finale de l’épisode. Puis, une petite scène inédite où Kara, en entendant Roslin parler de son traitement, comprend qu’elle est vraiment partie plus longtemps qu’elle le pensait.

Kara : Doloxan ?
Roslin : Yes. My cancer has come back. There’s a lot that’s happened since you were gone.

Oops.

Après ça, il y a la scène où Kara découvre sa photo sur le mur, toujours accrochée. Sam l’approche et là, elle lui fait comprendre que c’est quand même un peu compliqué, ce qui lui arrive.
Beaucoup plus que dans la scène finale, on sent à quel point Sam, lui, il n’a pas envie que ce soit compliqué, à quel point aussitôt qu’elle part dans ses délires métaphysiques, on le perd, le Sam.

Pour lui, justement, il faudrait que tout soit très simple, qu’elle soit un cylon, lui aussi, et qu’ils aient plein de petits bébés cylons aussi bêtes que lui et méchants qu’elle. Ca, ce serait le panard total.
C’est aussi dans cette scène que Kara confie ce qui lui est arrivé avant l’explosion de son viper. Le coup du lit de mort de sa mère et de Leoben. Flashbacks.

C’est vraiment intéressant qu’elle se souvienne de tout ça et qu’elle s’en souvienne aussi bien.

Et puis il y a ZE scène qui manque à l’épisode et qui jette un éclairage terrible sur l’antipathie que nourrit à présent Athéna à l’égard de Kara. Franchement, cette scène elle me paraît indispensable pour les deux personnages. Voir Kara trouver Athéna avec sa fille et improviser quelques excuses parce qu’enfin elle comprend ce qu’Athéna a pu traverser en débarquant sur le Galactica, c’est plutôt mignon et c’est très Kara. Et puis comme on espère qu’elles se rapprochent vu le bagage qu’elles ont en commun, on s’attendrirait presque…

Kara : I never appreciated how hard it was for you when you first came here. Everyone looks at you like you’re…
Athena : Like you’re a thing instead of a person.
Kara : I can see it on their faces. The fear… the doubt.

Sauf que non. Parce que cette expérience a tellement blindé Athéna qu’il n’est plus question de compromis avec personne. Surtout quand cela risque d’attirer le danger sur la flotte. Ce que Kara, naturellement, ne peut comprendre venant d’un compagnon d’armes.

Athena : Well they’re gonna be watching every move you make from now on. And no one’s gonna be watching more closely than I will.
Kara : Athena, we… we fought together. We pulled each other asses out of the fire ! I stood by you !

Et là, truc de dingue. Athéna, elle est pas croyable, des fois. Comment en jouant à la poupée avec sa fille, elle arrive à sortir des paroles d’une telle violence, je ne sais pas.

Athena : I know how devious our people can be. And how they look for emotional weak spots. Helo’s always trying to see the good in people so he wants to believe you but I think the president’s right. To me, I would’ve airlocked you as soon as you climbed out of that viper.

Par ma barbe !

Athena : Do you really care about Helo ?
Kara : You know that I do.
Athena : Then leave him alone.

Wow. Et voilà. Athéna sans concession. Droit devant, en bon petit soldat. Ne surtout pas laisser d’ambiguïté quant à son allégeance. Même si c’est pour lâcher des amis. Son mari, sa fille… peu importe le reste. Un comportement à la fois admirable et terrifiant. Finalement, Athéna est devenue presque plus humaine que les autres. Et pour cela, elle adopte les phrases dont elle a tellement été victime. Récemment encore, Cally lui tenait ce même langage.
En tant que contradiction vivante, c’est vraiment étonnant de constater qu’elle a si peu d’imagination, qu’elle refuse d’envisager que d’autres puissent lui ressembler, changer de camp, décider d’emprunter une autre route. En voyant cette scène, je me dis qu’Athéna va au-delà de grandes désillusions, surtout avec les Four encore dans l’ombre. Comment va-t-elle accepter leur présence ? Je me le demande bien.