Christmas special 2008 : The next Doctor
Bon. Ca y est. Dix jours après, je me sens enfin d’attaque pour reviewer ce gros morceau de bûche. Croyez-moi, valait mieux pas que je m’y mette juste après le visionnage. Pourquoi ? Parce qu’encore une fois, j’ai eu envie de flanquer des tartes à RTD. Ce monsieur est un génie. Mais il a un défaut : la précipitation. Son histoire, pour cet épisode, est très bonne. Le concept est là, les personnages sont solides, l’ambiance est excellente. Mais voilà, ça manque de finitions. Il y a de grosses lacunes. C’est fini à la hache. Et ça, c’est un truc que je ne supporte pas chez lui. C’est du gâchis et ça m’énerve, mais comme pas possible. Qui suis-je pour juger, me direz-vous ? Personne. Juste une fan acharnée, quoi.
Malgré ça, il y a de grands moments, dans ce Christmas Special. L’arrivée de Ten en est un. J’ai été comblée de le revoir débarquer à Londres en 1882, tout content, parce que bon, la dernière fois qu’on l’a vu, c’était quand même pas la joie.
(Cheveux : check. Vraie neige : check aussi. Perfection.)
Et lorsque retentit le « DOCTOOOOORRRR ! » de Rosita, son étonnement m’a fait éclater de rire.
The Doctor : Who, me ?
Puis la bonne tronche ravie de David fondre de tendresse. Ben oui, toi, patate !
Eh ben non ! Pas du tout. Un autre Docteur lui vole la vedette dans ce Londres victorien. Et voilà l’un des gros plus de cet épisode : David Morrissey.
David Morrissey eût fait un bon Docteur. Il a le panache, l’enthousiasme, l’émotion… et l’arrogance. A l’évidence, il enfile avec une belle aisance le rôle du Time Lord.
Il suffit de voir la gueule de Ten qui gobe tout de suite l’affaire : ce ne peut-être qu’une version antérieure de lui-même.
Et là, la Sorcière, elle fronce méchamment le sourcil. Ah, c’était bien vu de nous dévoiler le départ de David Tennant AVANT de nous coller ce Christmas Special dans les pattes. Parce que du coup – et vous apprécierez la cruauté de ce fourbe de RTD – on en vient à se demander si ce ne serait pas la future régénération de Ten qu’on est en train de nous vendre !!! Et là, ben merde, alors. Ce serait franchement trop abusé ! Pour nous ET pour le Docteur. Parce que bon, lui non plus n’est pas supposé connaître son avenir. Il ne manquerait plus qu’il puisse cocher la date sur son petit calendrier de Time Lord !!!
Enfin, notre rat musqué est plus futé que ça. Alors au début, oui, il gobe, mais vite, il se rend compte qu’il y a une petite couille dans le potage.
Pareil, là, c’est plutôt bien amené. Parce que franchement, on pensait tous ou presque que cet épisode parlerait de quelque imposteur tirant parti de la gloire du Docteur et le singeant allègrement pour se faire une petite place au soleil. Point, mes bons amis, point.
Il a pourtant tout pour faire un Time Lord. Le vocabulaire.
The Doctor(s) : Allons-y !
Le goût du grand n’importe quoi.
Une assistante qui fait du bruit.
Les accessoires. Et un côté très liant.
De quoi faire déballer à Ten son oeil de velours. Je vous jure, y a qu’un Time Lord pour se regarder avec autant de tendresse. Weirdo, va.
Sauf que donc, il y a couille.
Tiens, en passant, j’ai été soufflée de voir que… ptain, Rose est toujours là, quoi. « Timorous beastie », qu’il dit, le Next Doctor ! Et Rosita, quoi ! Le regard du Docteur devant Rosita ! (En train de penser, sans doute, que Rose est en train de se faire faire des chiards par douzaines par son double, ah ah ah, c’est toi qui l’a voulu, mon petit Ten !)
The next Doctor : Oh, I should introduce Rosita. My faithful companion, always telling me off.
The Doctor : Well, they do, don’t they ? Rosita ? Good name. Hello, Rosita.
Sans compter le speech de la fin, naturellement. Bref, tout ça pour dire que les Christmas Special se suivent… et se ressemblent de ce point de vue là. Pauvre Ten, qui ne cesse de la perdre, sa Rose. Et qui en chie, mais sévère.
Alors forcément, ça le fait tiquer de se dire que son futur lui-même se dégote une Rosita à large capacité pulmonaire.
En parlant de Rosita, dieux du ciel que cette enfant m’a gonflée. Pour moi, l’une des faiblesses de cet épisode. D’abord, sa voix m’a rappelé celle de Martha. Très mauvais point, donc. Ensuite… ben on en sait tellement peu sur elle qu’elle n’a guère d’intérêt. 3615MaPotiche, quoi. A part raconter à Ten tout ce qu’elle sait sur son « Docteur », ça va pas chier loin. Pourtant, on sent une volonté d’en faire un mix des différentes assistantes. Pas super réussi, à mon avis.
Et de manière générale, les personnages, hormis celui du Next Doctor, sont bien trop peu fouillés. Ceux du précédent Christmas Special, pourtant très nombreux, bénéficiaient d’un CV aux petits oignons. Prenons Miss Hartigan. Les boules, quoi. La seule personne capable d’enrouler les Cybermen autour de son petit doigt et on ne sait rien d’elle. Pourtant, il a bien fallu qu’elle souffre, cette femme, pour en arriver à mépriser autant la race humaine ? Non ?
Au final, on se retrouve avec un personnage un peu unidimensionnel. Bien dommage parce qu’elle en valait la peine, cette Mercy (!) à robe rouge.
Malgré ça, il y a du bon, donc. Il y a Ten et ses âneries. Genre déballer un parapluie pour se battre contre les cybermen. C’est bien, celle-là, il ne nous l’avait jamais faite.
Il y a l’adorable sonic screwdriver…
Et l’adorable Tardis du Next Doctor.
The next Doctor : Tardis. T.A.R.D.I.S. It stands for Tethered Arial Release Developed In Style.
Et puis surtout, il y a la petite enquête interne de Ten qui mine de rien, se pose des questions. Et qui découvre assez vite la vérité. Ici, probablement.
One heart, my dear.
Encore faut-il que le Next Doctor comprenne lui aussi qu’il n’est pas une créature de légende, juste un homme comme les autres. Et il n’y a que le vrai Docteur pour faire passer tout doucement une pilule aussi amère. Surtout lorsqu’on découvre ce qui se cache derrière ce Next Doctor. Pauvre Jackson Lake. Et quelle jolie métaphore. C’est un peu lourdement exprimé parce qu’il n’était pas nécessaire, à mon sens, de s’appesantir sur ce qui les rapproche, mais oui… comme le vrai Docteur, ce Docteur-là fuit sa vie réduite à néant. Et s’enferme dans un statut de héros fictif pour éviter de se souvenir qu’il a tout perdu.
Et ironie suprême, c’est sa montre qui le trahit.
JL. Jackson Lake, donc, l’une des premières victimes des cybermen. Qui s’est accidentellement pris dans la tête toutes les infos concernant le Docteur. Et qui dès lors a tout mélangé. Et dites voir. Ca vous a pas fait un pincement au coeur de voir tous ces Docteurs ?
Oh si. Et en revoyant le visage de Chris Eccleston, j’ai eu une bouffée de nostalgie sans pareille. Pas de doute, mon Docteur à moi, c’est lui. Malgré tout.
Donc voilà. Dur de redevenir personne quand on s’est cru le Docteur.
Mais comme le dit si bien Ten, les souvenirs, ce ne sont pas les siens. Mais le courage, il appartient bien à Jackson Lake.
Jackson : I am nothing but a lie.
The Doctor : No, no, no, no, no. Infostamps are just facts and figures. All that bravery, saving Rosita, defending London town. Hmm ? And the invention, building a TARDIS. That’s all you.
Jackson : And what else ? Tell me what else ?
The Doctor : There’s still something missing, isn’t there ?
Jackson : I demand you tell me, sir. Tell me what they took.
The Doctor : Sorry. Really, I am so sorry. But that’s an awful lot of luggage for one man. Cos an infostamp is plain technology. It’s not enough to make a man lose his mind. What you suffered is called a fugue. A fugue state. Where the mind just runs away, because it can’t bear to look back. You wanted to become someone else, because Jackson Lake had lost so much.
*snirfl*
Bon, j’ai presque été déçue que l’énigme soit résolue aussi vite. C’était assez bizarre. Après ça, il y a eu flottement. Mais heureusement. Heureusement… on nous sort… UN ROBOT GEANT !!! J’ADORE LES ROBOTS GEANTS !!!
YAY !!!
Robot géant, d’ailleurs, que Ten, le seul de la bande qui n’a absolument plus rien à perdre (bouhouh) va nous réduire à néant à bord d’un pauvre Tardis en toile de parachute, alors là, c’est très Doctor Who, pas à dire.
Arf.
Sous les yeux du fanclub au grand complet, Lake ayant retrouvé son fils disparu. Terrifiant, le môme, d’ailleurs ! Un film d’horreur à lui tout seul ! Ptain, vous êtes sûrs que Jackson ne l’a pas donné exprès aux cybermen, cet affreux gamin ???
Tiens, d’ailleurs, le coup des mouflets prisonniers, c’était pas indispensable, mais bon. Il faut bien qu’on puisse les menacer de quelque chose quand ils ne sont pas sages, les petits rosbeefs. (« Mange tes tomato-beans où j’appellent le CyberKing ! All hail the CyberKing « )
Enfin, très Doctor Who aussi la manière qu’a Ten d’être désolé de devoir tuer Miss Hartigan, un esprit immense. Et sa tête de Time Lord, à ce moment-là, aurait très bien pu se passer de « I’m sorry ».
(David, tu as euh… une balayette sur la tête.)
(Oui, bon, il est très beau, très très, dans cette scène. Balayette ou pas.)
Adieu donc mon joli robot. Vivement qu’ils le sortent en made in China, d’ailleurs, parce que celui-ci, je veux bien être pendue s’il ne rejoint pas ma collection !
Et mon bon Ten, lui, salue son fanclub, presque étonné d’un tel succès.
Jackson: I know that man… That Doctor on high. And I know that he has done this deed a thousand times! But not once. No, sir, not once, not ever, has he ever been thanked ! But no more ! For I say to you, on this Christmas morn, « Bravo, sir ! Bravo ! »
(So cute… )
M’enfin il va quand même s’en aller déprimer comme un couillon à côté de son Tardis vu que cette tentative de suicide plus ou moins déguisée n’a pas marché. Tardis qu’il présente quand même officiellement à Jackson.
Jackson : I take it this is goodbye.
The Doctor : Onwards and upwards.
Jackson : Tell me one thing. All those facts and figures I saw of The Doctor’s life, you were never alone. All those bright and shining companions ! But not any more ?
The Doctor : No. (Aaaw… )
Jackson : Might I ask, why not ?
The Doctor : They leave. Because they should. Or they find someone else. And some of them… some of them forget me. I suppose, in the end… they break my heart.
Et voilà. Voilà ZE réplique de cet épisode. Finalement, il ne parle que de ça, cet épisode. De la solitude du Time Lord. Et de la tristesse. Pauvre Ten. Plus seul et plus malheureux que jamais. Qui avoue enfin à quel point tout cela lui pèse. Au seul qui peut le comprendre, maintenant.
Jackson : That offer of Christmas dinner. It’s no longer a request. It’s a demand !
The Doctor : In memory of those we have lost. Oh, go on then !
Jackson : Really ?! (Hi, hi, il est aussi étonné que nous !)
The Doctor : Just this once. You’ve actually gone and changed my mind. Not many people can do that! if anyone had to be The Doctor, I’m glad it was you.
Jackson : The feast awaits. Come with me ! Walk this way.
The Doctor : I certainly will ! Merry Christmas to you, Jackson.
Jackson : Merry Christmas, indeed, Doctor !
Oh, que c’est cool de le voir avec un pote, quoi. Que c’est chouette quand le Docteur rencontre quelqu’un de sa trempe, d’une telle générosité et d’un tel panache. Que c’est bon quand le Time Lord ne bouffe pas tout cru son compagnon d’un jour. Et comme je suis contente que Jackson Lake, involontairement, ait percé un peu la carapace de Ten.
Eh bien voilà. C’était un épisode honorable, on va dire. Sans David Morrissey, il n’aurait eu aucun intérêt. C’est lui qui porte tout sur ses larges épaules et sans la belle alchimie qu’il y a entre les deux David et les deux Doctors, ça n’aurait jamais tenu la route. Il fallait quand même en avoir dans la tronche et dans le calcif pour lui concocter un épisode digne de son talent et de celui de Tennant. Je ne dirai pas le contraire.
Donc je reverrai certainement cet épisode avec plaisir dans quelque temps, mais pour l’instant, il me laisse une moins bonne impression que celui de l’an dernier que j’avais vraiment trouvé « spécial », enlevé, et fantastique. Pour un Christmas Special, je trouve que ça manque de fiesta, de sapins tueurs et de Père Noël enragés. Ca manque un peu de magie.
Mais c’est Doctor Who, alors malgré tout ce que je pourrais dire de négatif, ben ça reste un grand moment quand même.
Ah la tête du mioche … tout le monde s’accorde dessus apparemment (sur Beans on Toast aussi il a beaucoup fait parler de lui) il n’est pas humain !!
C’est vrai que c’est un peu dommage pour Hartigan. Elle dégageait une personnalité, j’avoue rarement vue depuis le Master. Les allusions sont maigres, mais en même temps avec les gnenfants qui regardent…
Les sourcils surtout
C’est le masacara… il avait un peu abusé.
Maiky, tu as raison, mais c’est justement là qu’il faut du génie… faire du grand public tout en réussissant à mettre un deuxième effet kiss cool. Y en a un qui y arrive très bien, outre Atlantique, en ce moment. 😉 Là, c’est un peu dommage. J’ai revu aussi la fin de la saison 3 et la Mercy avait l’envergure. Par contre, dommage pour les cybermen qui sont un peu tournés en ridicule, ici. Ils ne font pas peur du tout.