103 : Mine
Bon, les gars, on est mal, on est très mal. Ca faisait longtemps que je n’avais pas été fascinée par une série au bout de seulement trois épisodes. Ce qui est très bizarre, c’est qu’à première vue, ça ne me plaisait pas trop. Et en fait, True Blood a continué à me poursuivre après les deux premiers épisodes, au point que dimanche soir, j’ai peaufiné mon plan d’attaque pour le lendemain : vite, vite, dès l’aube me procurer l’épisode, aller au cours de chant, revenir, embarquer bagages et z’ordi, me jeter dans mon train et enfin ouvrir le fichier libérateur pour voir la suiiiiite, bordel.
(Je ne vous raconte pas la gueule de mon voisin de voyage, très coincé dans son petit costard d’executive, devant certaines scènes de ce zode et moi gloussant tant que je pouvais. Hem. Oh hé, l’avait qu’à pas loucher sur mon écran !)
Tout ça pour dire que malgré ses défauts, True Blood a au moins réussi une chose : s’imprimer dans mon subconscient. D’ailleurs, ça me fait bougrement braire de devoir me lever à cinq heures et demie demain et de ne rentrer qu’à 14h pour pouvoir enfin regarder l’épisode 4. Mais passons.
Nous avions donc lâché la Sookie devant chez Billou où la porte s’était ouverte sur trois énergumènes passablement outillés en matière de râtelier. Parmi eux, on l’a reconnu, le tueur de Maudette Pickens. Bouh le pas beau.
Et mon Bill, dans tout ça ? Ben mon Bill ne nous rassure pas. Mon Bill est assis sur ses fesses dans un petit coin bien noir et il regarde les trois autres faire le cirque genre miamou, y a bon bonne vierge, slurp slurp.
(C’est sûr que ça doit être meilleur que les deux rejets de l’humanité qu’ils se tapent en guise de souper.)
Mais bon, au moment où les trois affamés s’apprêtent à délester Sookie de quelques litres d’hémoglobine, le Bill nous sort donc cette réplique qui claque bien sa mère : « Sookie is mine. »
Ah oué, mais euh, genre, c’t’à dire ? Chuis pas sûre qu’elle soit d’accord.
Et voilà. Notre première grosse info sur le fonctionnement de la société des vampires. Quand ils décident qu’un humain est à eux, aucun autre ne peut venir lui bouffer son petit sang. Voilà la Sookie tirée d’affaire. Mais bon, on se doute bien que Bill ne va pas la saigner comme un goret aussitôt que les autres auront tourné les talons…
Quelques péripéties plus tard (où l’on apprend que les vampires sont légèrement sensibles à une certaine forme d’hépatite), le Bill explique cela lui-même à l’innocente qui est quand même un petit peu écoeurée. Hello ? Vampire, patate !
Bon, vampire ou pas vampire, les trois autres, là… eeeewwww ! Répugnants au possible. Tranquille le tatoué se fait tailler une pipe devant tout le monde, ça dérange personne. Sauf Sookie, pauvre enfant, qui détourne pudiquement les yeux.
Pas étonnant que lorsque Bill lui demande un petit bisou de bonne nuit elle l’envoie aux pelotes. Nan mé oh !
Alors, ma question est la suivante : mais qu’est-ce que Bill glande avec le gang des Raptouts ?
S’agit-il de son ancienne bande avec laquelle il traînait avant ? Apparemment non puisqu’il se définit comme un solitaire qui refuse de vivre dans un nid avec les autres car ça les rend cruels. D’autant que ceux-là, visiblement, n’ont pas du tout envie de se nourrir de sang synthétique.
Bill : Vampires such as I who live alone are much more likely to hang on to some semblance of our former humanity. (Genre se taper une mortelle, par exemple ?)
Et hop, les infos continuent à tomber. Plus tard, lors d’une visite de Bill à ses trois potes (qui résonne plutôt comme un avertissement, d’ailleurs), on découvre également qu’il existe une hiérarchie. Les plus vieux ont le plus d’autorité. Ca tombe mal. Parmi les trois, Malcolm est plus âgé que Bill. Aïe, ouille. A surveiller, donc.
Du côté de nos amoureux, bah… Sookie réalise enfin qu’elle a vraiment affaire à un vampire et que ça lui fait peur. Normal, quoi. Et en même temps, lors d’un second entretien avec ledit vampire, elle réalise aussi pourquoi elle est tellement attirée par lui…
Bill : Because you will never find a human man you can be yourself with.
Oué. Peut-être… ou peut-être pas. Ca se la pète un peu, un vampire, non ?
Bon, en tout cas, une chose qu’on ne peut pas retirer à Bill, c’est qu’il est très très classe. Alors là, pas du genre à trop insister quand la donzelle lui fait comprendre que non, monsieur, je ne veux pas vous embrasser ce soir, et d’ailleurs, dégagez un petit peu.
J’y reviendrai.
Hormis cela, cet épisode, je l’ai trouvé excellent parce qu’il fait beaucoup dans le personnage secondaire. Et que le timing est parfait pour aller observer un peu ce qui se passe en marge du couple-phare.
Que ce soit Tara, Sam, Jason ou Lafayette, d’un seul coup, chacun a comme pris forme dans cet épisode. A commencer par Tara dont on comprend enfin le mal-être. Quand on traîne au boulot après la fermeture, c’est qu’il y a du lourd à la maison. Et le lourd, c’est une mère alcoolique à moitié folle. Alors plutôt que rentrer la ramasser dans sa gerbe, malgré la culpabilité, Tara s’attarde. Picole sec. Et drague. Le tout avec un recul saisissant. Elle sait qu’elle s’enfonce, mais bon. Que faire d’autre ?
Tout ça, c’est à Sam qu’elle le confie, son nouveau boss, dont elle a remarqué la solitude. J’ai beaucoup aimé leur dialogue concernant Sookie. Ils sont vraiment ceux qui tiennent le plus à elle après mère-grand et le frangin. Ca fait au moins une chose qui les rapproche. Ca et leurs petites confidences vespérales.
Et lui ? Rah, lui, en fait, il est trop mignon dans son petit côté mutique. Avare en informations mais qui meurt d’envie de tout lâcher. Alors pourquoi ne pas le faire ?
Eh bien très probablement parce que Sam nous cache des petites choses. Oh, je ne sais pas encore trop quoi, mais quand je vois ces bons yeux, je ne peux pas m’empêcher de penser au clébard qui semble suivre Sookie partout. Un tel secret pourrait bien être à l’origine de cette solitude qui semble tellement lui peser. Au point qu’il commence par refuser les avances très franco de porc de Tara… Et puis finalement… bah… why not ?
Ca me fait bien de la peine, n’empêche, ce petit contrat passé entre deux personnes tellement seules au monde…
Sauf que… grand éclat de rire ! Ce con aboie dans son sommeil ! Wouf, wouf !
Lorsqu’on aperçoit le cabot « espionner » Sookie et mère-grand (comme par hasard alors que ça papote sec au sujet de Billou), pour moi, il ne faisait plus l’ombre d’un doute que Sam est un métamorphe ou que sais-je d’autre… Et je m’attendrissais déjà de le voir surveiller Sookie d’aussi près.
Malheureusement, un peu plus tard, on nous confusionne proprement en faisant débarquer ce même cabot directement dans les pattes de Sam. Mais euh !
Sam : Do you know who I really wish would come to Marthaville ? Uh ? Buffy. Or Blade. Or one of those badass vampire killers to come take care of Bill Compton.
Bref, Sam, c’est bon, je suis conquise. Tara aussi, du moins presque. Parce que pauvre gosse, se faire accueillir par sa mère au petit matin par un coup de casserole dans la gueule, avant de se prendre une bouteille dans la tronche, ben c’est sympa.
Tara : You may have carried me, nursed me, but obviously you are now set on killing me. And if I’m forced to choose between you and me, guess what ? You lose.
Hop, la voilà réfugiée chez son cousin Lafayette dont on découvre certaines des activités. On le savait cuistot, le voilà aussi dealer et pute à ses heures. Mais j’ai presque trouvé ça mignon de le voir s’accrocher à son rêve de quitter ce trou pourri pour devenir un jour quelqu’un.
Ce qui m’amène à évoquer le cas de Jason Stackhouse. Nom de Zeus, en voilà un qui est bien amoché. Mais qu’il est bête, ce pauvre garçon !
Bête mais attention… l’exaspération qu’il commence à nourrir au sujet des vampires, ça va certainement devenir important. D’abord, voir à quel point sa meuf se met à tortiller du popotin quand elle croit qu’il y a du vampire dans le coin, ça énerve. S’entendre dire que ouais, elle se tape des vampires et qu’ils baisent vachement mieux, ouhlà, ça craint. Se faire jeter dehors à coups de pompe dans le cul parce qu’on a des petits problèmes d’impuissance rien qu’à cette idée, ça met en pétard, c’est sûr.
Dawn : You do not own me, Jason Stackhouse. And if I want you out of my house, you better get your sorry ass out of here.
Quelqu’un d’un peu futé laisserait pisser. Mais futé, ça, Jason Stackhouse ne l’est pas pour un sou. Alors au lieu de se demander pourquoi il débande, il préfère aller taxer du viagra (!) à Lafayette. Qui n’en a pas mais lui propose une petite dose de sang de vampire que ça le fera bander comme un âne.
Cet abruti accepte même de se foutre à poil devant une caméra pour payer cette coûteuse petite fiole. Et on devine que malgré les avertissements de Lafayette qui préconise une ou deux gouttes, pas plus, le blondinet ne va pas en faire bon usage.
Bref, c’est mal barré pour Jason qui me fait de la peine, lui aussi. Il est bête, c’est clair, mais surtout pas du tout paré pour ce qui lui arrive. A mon avis, la descente aux enfers va commencer sous peu. Surtout après ce qui se passe à la fin de l’épisode.
Et pendant que Jason, donc, s’interroge sur ses petits problèmes sexuels, Sookie, elle comme promis, découvre les choses de la vie. C’était un Bill quelque peu gêné qui lui avait expliqué que sa libido allait faire un gros bond après avoir bu de son sang. Et alors là, mazette, quel bond ! Mais que font les pompiers ?
Moralité, au lieu de céder à ses pulsions, la voilà en train de tondre la pelouse (arf !) à neuf heures du mat’ comme une forcenée. Je me suis bien amusée de voir la mère-grand interpréter ça à sa manière un peu désuète.
Avant, un peu plus tard, de lui raconter que son grand-père avait lui aussi des pouvoirs télépathiques. Ah ? Interesting.
N’empêche… je sais pas, mais ma petite-fille me dirait qu’elle se fait entreprendre par un vampire et qu’il lui fait peur, je ne lui répondrais pas que s’ouvrir à quelqu’un d’autre, ça fait toujours peur. Je ne suis pas certaine qu’on parle vraiment de la même chose. Je crois bien que la vieille est soit en train de partir de la tête, soit très voire trop romantique et fantasme à mort sur ce qui arrive à sa petite-fille. Bref. En attendant, la petite-fille, elle va se jeter chez Bill en pleine journée (histoire d’être sûre de ne pas le croiser) pour profiter de ses sens bien aiguisés par le sang du monsieur… C’est plutôt flippant.
Douche froide tout de suite après… elle découvre Dawn assassinée chez elle… Encore une victime d’un vampire ?
Pfouah. En tout cas, c’est vraiment super efficace. C’est beau, l’ambiance du sud est tellement bien rendue. La lumière du jour est éclatante et ça contraste tellement bien avec toutes les scènes de nuit, qui sont surtout celles des couples. Et puis la nature, les vieilles baraques, la chaleur écrasante qu’on arrive à ressentir à travers l’écran, la tiédeur moite de la nuit… Moi, ça me transporte. C’est tellement différent de SFU, en même temps.
Là, le thème de l’appartenance est vraiment très bien décliné, à travers chacun des personnages. Sookie qui refuse d’appartenir à Bill même si tout la pousse vers lui, Dawn qui se débarrasse de Jason car il est trop possessif, Tara qui quitte sa mère parce qu’elle la tue à petit feu… C’est superbe. Franchement, j’adore.
Je comprends les critiques qui trouvent cela vulgos ou trop cru, de toute façon, il y en a toujours. Mais ce n’est pas inintéressant de voir que tout gravite autour du sexe. Pour certains, c’est un mode d’expression, d’autres une manière de vivre voire de survivre, d’autres encore se noient dedans pour oublier qu’ils n’ont rien d’autre, il y a ceux pour qui c’est quelque chose à éviter, et ceux pour qui cela n’a jamais existé jusqu’à présent. Comme dans la vraie vie, quoi.
Rah vivement demain pour la suite !
Yavait pas un chien sur la peinture ?
Ben si… Un chien qui veillait sur une petite fille blonde… c’est quand même pas le chien du tableau qui va surveiller Sookie ? 😀
Tiens j’ai pensé exactement comme toi quand j’ai vu le chien pour la première fois. J’étais tout content d’avoir trouvé le secret… et je me suis pris une veste en le voyant avec son maître 😛
Les boules, quand même. J’étais verdâtre ! 😀 Peut-être que Sam est l’homme qui murmurait à l’oreille des chiens…
J’avais dit que j’interviendrais plus ici mais je suis bien content que cette série te plaise et qu’elle soit reviewée ici.
Et plus elle avance, plus je la trouve intense.
Enfin, merci pour ton blog, que je continue à lire régulièrement.
Vite, vite, je vais aller regarder la suite ! (Et tu es toujours le bienvenu, ici, hein, depuis le temps qu’on se « connaît » quand même… 😉 )
Le 4e épisode a fini de me convaincre, j’aime bien cette série.
Par contre, y a un détail qui m’a chagriné: pourquoi les vampires n’écouteraient-ils pas du jazz, le métal ça fait vraiment cliché.
On peut en parler quand j’aurai publié le billet en question ?
C’était une remarque d’ordre général…
A la fin j’ai rigole sadiquement : Jason va encore avoir des problèmes ! 😀
Ils sont tous plus cingles les uns que les autres, j’adore !