113 : The letter
Je me fais avoir à chaque fois, c’est décourageant. Pourtant, je sais que je vais en chier, que ça va être sordide et triste, mais je ne peux pas m’empêcher de trouver ravissantes les premières secondes de chaque épisode. C’est un sentiment vraiment bizarre… l’enchantement mêlé à l’anticipation, savoir que dans quelques secondes, tout va basculer et qu’on va se retrouver avec un cadavre sur les bras.
Et puis aussi, les premières notes de musique qui retentissent et le cerveau qui cherche à toute allure de quand cela peut dater. Bref, démarrer un nouvel épisode de Cold Case, c’est chaque fois un grand moment. L’équivalent de l’écran noir avant que le film ne commence, au cinoche. C’est quand même très très agréable.
Et alors lorsque vous voyez « 1939 » s’afficher à l’écran, c’est bon, vous êtes déjà tout émotionné.
C’est dans ces épisodes qui remontent à plusieurs décennies que l’on peut apprécier le mieux le souci du détail, le casting exceptionnel (ils ont tous tellement l’air d’appartenir à cette époque que c’est à en chialer), le soin apporté aux costumes, au maquillage, aux décors. C’est bien simple, cette intro est tellement magnifique que j’en ai eu les larmes aux yeux.
Magnifique aussi la victime que j’ai eu l’occasion d’apprécier l’an dernier dans House.
Sadie, donc, assassinée en 1939 dans une maison close. Un cas jamais résolu et ressuscité par la petite-fille dont la mère vient de mourir et qui a reçu en héritage une lettre écrite par son aïeule juste avant de mourir.
Ce qui est génial, c’est que dès l’intro, on sait quels personnages vont être exploités, lesquels on va nous sortir avec soixante ans de plus. C’est phénoménal et jouissif, même quand on commence à maîtriser les codes de la série. Peut-être même que ça n’en l’est que plus.
Et au delà de l’aspect glauque de ce genre d’enquête, on sent à quel point Lilly prend un pied d’enfer à remonter aussi loin. C’est un défi à la taille de l’enquêtrice qu’elle est.
Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer la petite fenêtre ouverte vers la vie privée de Scotty. Lorsqu’il va voir l’expert en graphologie pour étudier la lettre…
Scotty : What’s that tell you ?
Graphologue : Ah ! Firm, logical… running from something ?
Interesting.
Je pense que le prochain dont on va apprendre des choses intéressantes s’appelle Scotty Valens. Yummy. Avec ça qu’il est de plus en plus mignon, de plus en plus charmant, de plus en plus taquin. Je l’adore. Même quand il mange des trucs dégueulasses.
Et qu’il charrie Lilly avec une lourderie tout à fait indigne de son rang.
Lilly : Kite’s been in court all day.
Scotty : So ask him tonight.
Ouh là là, comment qu’elle aime pas qu’on sous-entende des trucs sur elle et le substitut du procureur !
Ptit con !
Pour en revenir à l’écriture qui est au coeur de l’enquête, ce n’est donc pas celle de Sadie qui est sur la fameuse lettre… pour la bonne raison que Sadie ne savait ni lire ni écrire. Elle faisait écrire ses lettres par une petite fille plus instruite qu’elle.
Une petite fille devenue bien vieille mais qui a gardé des indices précieux de la vie de Sadie. Et notamment plein de petits papiers que la (très) belle trouvait tous les matins avec le lait frais… puisque le laitier, justement mentionné dans la lettre, était tombé amoureux d’elle.
Je ne saurais décrire la grâce désuète de ces séquences portées par la voix d’Ella Fitzgerald. C’est splendide, romantique, adorable.
Alors je ne vous dis pas la tristesse quand on découvre que le meurtrier, c’est bien lui… Tombé amoureux d’une femme de couleur à la peau si claire qu’elle aurait pu se faire passer pour une blanche, mais mère d’une lointaine petite fille elle bien noire…
Trop dur à accepter en 1939, surtout quand la menace plane déjà sur leur couple improbable. Venu pour prévenir Sadie qu’elle allait être victime d’une attaque par un petit groupe de Blancs bien blancs et bien en pétard, le laitier se retrouve spectateur de cette horreur…
Avant d’en devenir l’acteur principal.
A croire que plus ces épisodes sont beaux et plus ils sont tristes. Je me rends de plus en plus compte que ce sont ces meurtres parfois inexplicables, commis par les personnes dont on veut le moins qu’elles soient des criminels, qui ont le plus d’impact à la fois sur les enquêteurs et sur nous. Et à vrai dire, c’est presque ceux-là que j’attends le plus.
Pauvre pépé qui va donc payer ce geste inconsidéré commis soixante ans plus tôt. A quoi ça sert ? On sait pas trop. C’est juste… trop triste.
Heureusement, la dernière scène est si belle qu’elle laisse quand même un sentiment de sérénité et de repos.
Les victimes sont souvent attachantes, mais là… c’est au delà de tout ce que j’ai pu voir. Du moins jusqu’à cet épisode.
(Dans lequel on apprend d’ailleurs que les meurtres fichés remontent jusqu’à… 1903 ! Ouh là là, trobientrobientrobien !!! )
L’année dernière, j’ai regardé un épisode qui se passait pendant les années 20 et je l’ai adoré, le passé apporte définitivement de la magie…
Ce qui est très dur, c’est de voir que le meutrier a vécu sa petite vie pépère.
Bon alors Cold case qu’avec des affaires du passé (allez, jusqu’en 70), c’est possible ? 😀
En même temps, çui-ci était splendide : https://www.blogsorciere.com/index.php/2008/08/11/3988-108-fly-away 😉 Les années 20, rah, voui, vite vite !
"par un petit groupe de Blancs bien blancs et bien en pétard" Rhaaaa les enflures de première, et c’est même pas eux qui payent, ça m’a rendu complètement hystérique furax!!!! Chacals.
Sinon les premières secondes de l’épisode, ça me fait toujours penser aux intros de SFU: le mort du départ, bizarrement, nous offre un instant de répit avant que l’épisode ne nous enfonce la tête sous l’eau. Ce genre d’épisode de Cold Case me laisse complètement à bout de souffle.
Et puis la photo dans cet épisode, et les coiffures, et les costumes, et le langage, rhaaaaa c’est trop beau!!!!
C’est moi ou le meurtrier à un petit côté Ianto ???
Euh… non…
Maisouj’aivulapetitefillebordel…
La petite fille, ce serait pas la mère de Wallace ???
Wallace ? Veronica Mars ?
OUé, j’pense bien que c’est elle…
Ben… comment veux-tu ? L’épisode date de 2003, la mère de Wallace a quarante ans, et la petite fille dans cet épisode a soit 10 ans soit 70 !
Je pense qu’elle veut parler de la petite-fille de Sadie, celle qui fait rouvrir le dossier 😉
Ah ! 😀 Un tiret change tout… ben non, c’est pas elle non plus. 😉