213 : Houses of the holy
Reposant, cet épisode. Légèrement détaché de l’intrigue générale, ce qui ne fait jamais de mal, curieusement, dans Supernatural, là où j’ai tendance à beugler comme un porc (oui, le porc beugle, je vous l’apprends) à l’approche du moindre « loner » dans des séries telles que BSG. Non, dans SPN, j’aime bien. Entre deux machins qui vous arrachent des larmes ou des cris d’hystérie, par Belzébuth, ça fait du bien.
Et en même temps, la malédiction des Winchester n’est jamais très loin et elle fait parfois un retour fulgurant qui va nous les laisser tout pantelants sans prévenir. Et ça, c’est excellent. Je me surprends à regarder les épisodes en attendant le moment où le parallèle entre l’intrigue du jour et la vie des frères W. va me frapper. Y a pire, pour une Sorcière, je peux vous le dire.
Eh bien aujourd’hui, donc, nos frangins enquêtent sur une apparition angélique qui, semble-t-il, s’en va piocher dans les rebuts de l’humanité pour en faire des héros rédempteurs.
Qui une pute héroïnomane, qui un dégénéré, qui un grand truc qui fricote avec les démons. Et chaque fois, cette blanche et lumineuse apparition va donner à ses petits soldats une mission : débarrasser le monde d’un criminel que personne ne soupçonne. Alors bien sûr, chaque fois, le petit soldat se fait choper. Mais il s’en fout. Il la tient, lui, sa rédemption. Et pourtant, il y avait du boulot.
C’est dans ce contexte qu’on retrouve notre Sammy en habit d’infirmier pour enquêter sur cette affaire. Quand tu veux tu viens me faire la piqûre de sagesse, baby.
Pendant ce temps, Dean est assigné à domicile, enfin, à chambre d’hôtel, étant donné qu’il est maintenant un meurtrier recherché de tous. Et par ma barbe, qu’il est drôle, cet imbécile, allongé béatement sur son lit qui vibre avec sa musique de sauvage dans les oreilles. Quel gros bébé.
Dean : Hey. Man, you gotta try this, I mean there really is magic in the Magic Fingers.
Sam : Dean, you’re enjoying that way too much, it’s kind of making me uncomfortable.
Roh là là, mais il peut pas décoincer un peu, de temps en temps, l’enfant de choeur ?
Et un peu plus tard…
Dean : Did you bring quarters ?
Sam : Dude, I’m not enabling your sick habit. You’re like one of those lab rats that pushes the pleasure button instead of the food button until it dies.
Dean : What’re you talking about, I eat.
Oui, ça, c’est clair. Et même pour deux. Le délicat Sammy, lui, on ne le voit pas souvent porter de la nourriture terrestre à sa petite bouche de jeune fille vierge.
Bref, ils sont charmants. D’autant plus dans leurs différences qui sont nombreuses.
Et puis décidément, je l’adore, ce dégénéré de Dean ! Sam est tellement chiant, et lui est tellement… basique… Un mec, quoi. Moi j’aime les mecs basiques. C’est les plus cools ! Les Sam sont tellement compliqués.
Du coup, très vite, le fossé se creuse. Les anges, Sam serait tout à fait disposé à y croire. Après tout, ils ont vu tellement de choses bizarres, pourquoi pas des anges ? Dean, lui, est bien trop désabusé et endommagé pour être tenté d’imaginer qu’une force supérieure bienfaisante puisse exister.
L’ironie du sort c’est qu’au cours de l’enquête, il se fait passer pour un fervent dévôt devant le prêtre de la paroisse touchée par ces meurtres.
Et en apercevant Saint Michel sur un tableau, j’ai tout de suite pensé à Carnivàle qu’en fait, si les anges n’existent pas, et encore moins les féroces pourfendeurs de démons tels que l’archange Michel armé de sa lance, Sam et Dean, à leur manière, lui ressemblent un peu.
Et puis on découvre avec stupéfaction que Sam prie tous les jours. Dean est sous le choc. Mais il ne se moquera pas. Il est juste complètement choqué. En même temps, c’est tellement logique que Sam ait la foi. S’il ne l’avait pas, il n’aurait pas survécu jusque là, probablement. Quand on voit l’équilibre qu’il parvient à conserver malgré tout, là où son frère part en live toutes les trois secondes, est-ce si étonnant ?
Le retour de la malédiction, il est là. Avec l’évocation de Mary Winchester qui sans le vouloir, presque autant que son mari, a conditionné Dean à ne croire en rien. Pauvre Mary. Comme ça lui ferait de la peine d’entendre ça, de savoir que la dernière chose qu’elle ait donnée à son fils, c’était une fausse promesse.
Dean : Okay, all right. You know what ? I get it. You’ve got faith. That’s… hey, good for you. I’m sure it makes things easier. I’ll tell you who else had faith like that. Mom. She used to tell me when she tucked me in that angels were watching over us. In fact, that was the last thing she ever said to me.
Sam : You never told me that.
Dean : What’s to tell ? She was wrong. There was nothing protecting her.
Pauvre Dean. Je déteste ce rictus mécanique avec ces yeux remplis d’une tristesse infinie.
Dean : There’s no higher power, there’s no God. I mean, there’s just chaos, and violence, and random unpredictable evil that comes out of nowhere and rips you to shreds. You want me to believe in this stuff ? I’m going to need to see some hard proof. You got any ?
Au final, donc, Sam fait lui aussi l’expérience de cette apparition et est plus que prêt à y croire. Le pire, c’est que ça lui va bien, ce halo de lumière, à lui qui ironiquement apparaît de plus en plus comme l’outil du pire des démons.
Déçu dans ses croyances, le pauvre Sam. Il s’avère, comme Dean le soupçonnait dès le début, que l' »ange » n’était que l’esprit d’un prêtre assassiné auquel son confrère n’a jamais pu administrer les derniers sacrements. Et qui a répondu, en bon chrétien, aux larmes et aux prières de son ami, désespéré de voir sa paroisse partir en couilles. Le plus déchirant, c’est que le père Gregory se prend pour un ange. Et c’est terrible de lui apprendre qu’il n’en est pas un.
Allez hop, déballez-moi les saints sacrements et on n’en parle plus.
Pendant ce temps, Dean fait tout pour arrêter un meurtrier dont Sam devait se charger. L’action pour Dean, le mystique pour Sam. Et pourtant, chacun va sortir de cette histoire avec une nouvelle vision. Pour Dean, ce sera s’ouvrir à la possibilité d’une justice venue d’en haut lorsqu’il voit sa proie se faire embrocher lors d’une course-poursuite.
(Par ce qui pourrait fortement ressembler à la lance de Saint Michel.)
Pour Sam, c’est admettre que leur vie l’amène peut-être à croire trop fort.
Sam : I don?EUR(TM)t know, Dean, I just, uh, I wanted to believe so badly. It?EUR(TM)s so damned hard to do this, what we do. All alone, you know. And?EUR? there?EUR(TM)s so much evil out in the world, Dean, I feel like I could drown in it. And when I think about my destiny, when I think about how I could end up?EUR?
Dean : Yeah, well, don?EUR(TM)t worry about that, all right ? I?EUR(TM)m watching out for you. (Aaaaaaw… )
Sam : Yeah, I know you are. But you?EUR(TM)re just one person, Dean. And I needed to think that there was something else watching too, you know ? Some higher power, some greater good. And that maybe I?EUR?
Dean : Maybe what ?
Sam : Maybe I could be saved.
Poor Sammy. Il m’a fait beaucoup de peine, sur ce coup-là. Jolie fin douce-amère pour un épisode apparemment banal mais qui nous dévoile énormément de choses sur nos deux lascars. A vrai dire, je n’aurais jamais cru qu’ils puissent être capables d’évoquer leur foi (ou non-foi) en des termes aussi clairs.
*prend une grande inspiration pour le prochain épisode*
Pour moi, c’est d’une évidence, dans le monde des Winchesters, les forces du bien, ce sont nos chasseurs. J’aime bien cette idée que ce soient les hommes eux-mêmes les anges guerriers luttant contre les démons.
Théorie développée plus en détail dans la S3, mais chut, spoilers.
Ah ben oui, évidemment que ce sont eux, les bons. Sans eux, ce serait quasiment l’enfer sur Terre. Mais là, le parallèle était très sympa, j’ai trouvé… (Et j’ai un faible pour Saint Michel, j’avoue.)
<= La Sorcière : (Et j’ai un faible pour Saint Michel, j’avoue.) =>
Pareil !
Rien ne vaut les galettes St-Michel trempées dans un bon Cacolac… LOL
Tu es né au XIXème siècle, toi, non ? Avoue… 😀
Jérôme Mc Leod du Clan Mc Leod pour te servir chère sorcière… LOL
😀
C’est rare en effet l’évocation directe de la foi, et surtout de l’absence de foi, dans une série. C’est très intéressant. Enfin, plantés devant le tableau, nos deux lascars, si c’est pas eux les anges, je me demande bien qui c’est ! 😀
Oh et puis ça fait déjà quelques épisodes que ça me frappe à chaque fois (tiens, Sam n’a plus son plâtre, au fait !), mais alors la déco des motels, c’est un festival ! 😀
Et puis il fait tout le temps moche à Vancouver, ça change de Wisteria Lane où c’est jamais l’hiver?EUR?
Uh uh uh ! Ca commence à devenir intéressant !!! Et oui, la déco est ultime… 😉