203 : Bloodlust
J’avoue qu’avec le recul, je suis charmée par la structure de cette saison qui petit à petit alimente le moulin de la mythologie de la série. C’est très joliment fait, et si je ne me faisais pas une petite rediff perso pour reviewer les épisodes que j’ai gloutonnement avalés il y a un mois, je ne verrais pas du tout ça du même oeil.
Tenez, même que j’ai légèrement râlé quand j’ai compris qu’ici, nous avions encore à faire à des vampires. Ben oui, merde, quatre ou cinq épisodes à peine après « Dead man’s blood ».
Erreur. Ici, ce n’est pas tant le vampirisme qui est important, mais son traitement. D’abord, c’est un épisode de plus qui va nous apporter un questionnement. Les « choses » que traquent Dean et Sam sont-elles vraiment toutes maléfiques ? Thème central de cette saison. On peut certainement être soulagés d’apprendre que non, définitivement non, étant donné la tournure que veut prendre la série.
Mieux encore, ces créatures sont-elles vraiment des méchantes ? Et nos chasseurs, alors ? Est-ce qu’à force d’en fréquenter, des méchants, ils n’auraient pas tendance à devenir pire que leurs proies ? Je crois qu’on touche là à l’essentiel. Comment conserver son humanité lorsqu’on est plus souvent en contact avec des monstres qu’avec des êtres humains ? Et cela est-il tout simplement possible ? Qui a le plus soif de sang, les vampires ou ceux qui les tuent ?
Peut-on vraiment garder les pieds sur terre lorsque comme Dean Winchester, on a (presque) tout perdu par la faute de créatures venues des enfers ? Faut-il tout sacrifier à cette traque, jusqu’à ce qui fait de soi un humain, un mortel ? Quand on voit Dean, il y a de quoi se poser la question.
Chose amusante, l’intro, parfaitement inversée par rapport à d’habitude, nous pose sans qu’on le sache toutes ces questions. On assiste à l’horrible décapitation d’une jeune femme terrifiée qui, nous l’apprendrons plus tard, était un vampire. Et son tueur, c’est un chasseur, Gordon. Un chasseur tout à fait semblable à nos deux frangins. Brrrr…
Et pourtant, tout commence si bien…
L’Impala ronronne de nouveau sur les routes et les frères Weuh sont si heureux de rouler à son bord. Surtout Dean.
Ambiance rock pour commencer. C’est le pied. Et ça fait tellement plaisir de les voir sourire à nouveau. De voir Dean s’éclater, foncer à bord de son joujou tout brillant.
Sam : Look, if you two need time alone, just say so.
Dean : Don’t listen to him, baby. He doesn’t understand us.
Trop mignon.
Beaucoup moins mignon en revanche l’examen clinique de la tête de la victime par nos deux simili-toubibs. On remarquera que le grand machin confie bien volontiers l’ouverture de la boîte à Lucky Luke. Avant de quasiment verser deux litres de larmes sur la chose. Wuss…
Cela dit, je rigole très fort lorsque Lucky Luke confie l’examen dentaire au grand truc. A force, on parvient quand même à apercevoir un croc suspect.
Vampires, baby !
Donc, vous apprendrez que tout le staff du Galactica est atteint de vampirisme. Même ce pauvre Captain Kelly en est. Quelle tristesse…
Pendant que nos deux clampins interrogent lourdement l’un des suspects sans savoir qu’il en est un, dans son petit coin, fumant sa pipe sous un grand chaperon en loques, Gordon Walker joue les Grands-Pas. Oué, enfin celui-là ne finira pas avec la couronne du Gondor sur la tête, je vous le garantis.
Belle aubaine, se disent d’abord les Weuh, tout contents de trouver un pote de chasse. D’autant que celui-ci ne tarit pas d’éloges sur papa W., ce qui fait très plaisir à Dean, séduit par le professionnalisme du gars Gordon.
Mais Gordon commence par refuser leurs avances, préférant travailler seul. Jusqu’à ce que les Weuh le sortent de la misère et que Dean, sous l’oeil absolument écoeuré de son grand truc de frère, ne décapite à la scie le vampire que Gordon avait chauffé à blanc.
(J’adore ce genre de scène. Je ne saurais dire à quel point j’adore l’exploration de leurs différences et leurs regards mutuels sur les failles de l’autre. Grandiose.)
Le pire ? Les deux cow-boys qui s’autogratulent autour d’une bière. On attend les gros rots sonores et le concours de pets. Mais non. Sammy est très fâché. Il fait grave la gueule. Il va se coucher.
Ca laisse à Dean l’occasion de l’ouvrir un tout petit peu sur la mort de son père, lui qui garde un silence obstiné face à son frère, de peur sans doute de s’effondrer devant lui. Mais devant Gordon qui lui raconte comment sa soeur a été enlevée par des vampires, il peut se permettre.
Dean : He was just one of those guys… took some terrible beatings… just kept coming. So you’re saying to yourself, he’s indestructible, he’ll always be around… nothing can kill my Dad. And then just like that… he’s gone. Can’t talk about this to Sammy. Gotta keep my game face on. The truth is I’m not handling it too well.
Not too well, hein. Pas une raison pour écouter Palpatine qui trouve que c’est une très bonne idée que Dean mette à profit sa colère et son côté sombre pour chasser.
Pendant ce temps, le grand con appelle tata Ellen qui lui confirme que ouhlala ! Gordon y a pas bon du tout ! Y a bon chasseur, mais y a très méchant quand même !
Sam : I thought you said he was a good hunter ?
Ellen : Yeah, and Hannibal Lecter is a good psychiatrist.
(Ellen, je t’épouse.)
L’ennui, c’est que Dean est tellement complètement à la ramasse moralement que ça l’arrange bien, tout ce que raconte Gordon. Et qu’il est prêt à tout avaler.
Bon, tout ça tout ça. Après un petit arrêt forcé par la case vampires sans passer par la case départ et sans encaisser 10 000 boules, Sam découvre que les vampires sont très gentils ! Même pas ils le bouffent, même pas ils ont envie de le picorer ni rien. Tenez, limite ils déballent le Scrabble. Et ils se nourrissent de sang de vache, ce qui est archi-dégueu, mais au moins, ils survivent sans tuer personne. A part les vaches. Mmmmh.
Je n’en reviens pas de la bonnassitude de Tara, la cops à Willow dans Buffy. Moi qui la trouvais d’une fadeur extraordinaire, à l’époque. Waouh. Elle fait un vampire tout à fait convainquant !
Bref, tout content, le grand truc réintègre la chambre qu’il partage avec son frère, et mamma mia, ça vire au pugilat, notre affaire. Pour une fois que le grand truc l’ouvre pile poil comme il fallait qu’il l’ouvre, je trouve bien dommage qu’il se mange une mandale de la part de son illustre aîné. Enfin, c’est pour toutes les fois où il la méritait, dirons-nous.
Sam : Right, ?EUR~cause Gordon?EUR(TM)s such an old friend. You don?EUR(TM)t think I can see what this is ?
Dean : What are you talking about ?
Sam : He?EUR(TM)s a substitute for Dad, isn?EUR(TM)t he ? A poor one.
Dean : Shut up, Sam. (No more Sammy, eh ?)
Sam : He?EUR(TM)s not even close, Dean. Not on his best day.
Dean : You know what, I?EUR(TM)m not even gonna…
Sam : You know what, you slap on this big, fake smile, but I can see right through it, ?EUR~cause I know how you feel, Dean ! Dad?EUR(TM)s dead ! And he left a hole, and it hurts so bad you can?EUR(TM)t take it, but you can?EUR(TM)t just fill up that hole with whoever you want to ! It?EUR(TM)s an insult to his memory !
Dean : Okay.
Et vlan !
Sam : You can hit me all you want. It won?EUR(TM)t change anything.
Rah. Brother action.
Cet épisode, c’est une autre révélation… Que Dean protège son frère, on le sait, c’est instinctif, chez lui. Mais sur le plan psychologique, Sam, c’est sa planche de salut. La dernière. Une fois Sam parti, non seulement il sera tout à fait seul au monde, mais aussi, il n’aura plus rien pour l’empêcher de virer psychopathe. Il a déjà de nettes tendances à le faire. Sans Sam, définitivement, Dean est foutu. Pire qu’un homme brisé, il deviendrait alors un monstre. Il deviendrait Gordon Walker qui torture ses proies à grands renforts de sang de mort, ce qu’au passage les Winchester avaient fait dans la saison 1. Mais pas tout à fait pour les mêmes desseins. La frontière est mince, cela dit. Et on ne sait plus tellement où on en est, en fait.
Bref, le grand truc est un vrai casse-pied, mais sans lui, Dean n’est plus rien. Terrifiant.
Mais il suffit à Dean de voir Gordon à l’oeuvre pour comprendre, par effet de miroir, à quel point c’est mal, ce qu’il fait.
Rendu fou par le fait d’avoir dû tuer sa propre soeur devenue vampire. Gloups. Quand on sait ce qu’on sait, c’est atroce. Juste terriblement horrible.
Cela se termine par une lutte entre Dean et Gordon… Comme ça fait du bien de voir Dean combattre ce qui semble pourtant inéluctable : son propre avenir.
Dean : I might be like you, and I might not. But you?EUR(TM)re the one tied up right now.
Après un bon coup de poing d’adieux, nos deux héros se retrouvent enfin. Et enfin, ça cause un peu.
Dean : I wish we never took this job, ?EUR~cause we jacked everything up.
Sam : What do you mean ?
Dean : Think about all the hunts we went on, Sammy, our whole lives.
Sam : Okay.
Dean : What if we killed things that didn?EUR(TM)t deserve killing ? You know, I mean, the way Dad raised us?EUR?
Sam : After what happened to Mom, Dad did the best he could.
Dean : I know he did, but the man wasn?EUR(TM)t perfect. And the way he raised us, to hate those things and, man, I hate ?EUR~em. I do. When I killed that vampire at the mill I didn?EUR(TM)t even think about it. Hell, I even enjoyed it.
(Ah mon Dieu. Je meurs, foudroyée par tant de mâle beauté. )
Sam : You didn?EUR(TM)t kill Lenore.
Dean : No, but every instinct told me to. I was going to kill her. I was going to kill them all.
Sam : But you didn’t. And that?EUR(TM)s what matters.
Dean : Yeah?EUR? because you?EUR(TM)re a pain in my ass.
Sam : Guess I might have to stick around and be a pain in the ass then.
Dean : Thanks.
Sam : Don?EUR(TM)t mention it.
C’est bien. Ca progresse un peu. Si les petits cochons et tous les démons de l’enfer ne le bouffent pas, on réussira peut-être à en faire quelque chose, de notre Dean Winchester.
(Outre que moi, je saurais tout à fait quoi en faire s’il débarquait à l’improviste chez moi. )
Mais encore une fois, décidément, l’un sans l’autre, ils ne sont rien. Nada, nix. Et ça, ça fait très très peur.
J’aime vraiment beaucoup la saison 2. Et Jo. Ah oui je crois que je l’ai déjà dit ! 😛
Il me reste plus que 3 épisodes là… graaaaaah !
J’ai beaucoup aimé aussi cet "inversement des rôles". Tous les "monstres" ne sont pas forcément méchants, et la frontière est parfois mince entre les chasseurs et leurs proies. Approche très intéressante. Et sûr que Dean flirte un peu avec la limite dans cet épisode ! Ils sont vraiment complémentaires les frangins !
Un cheminement logique, de voir l’autre côté du miroir, mais nécessaire pour Dean, surtout à ce moment de sa vie. Je trouve que les épisodes s’enchainent avec beaucoup de bon sens, que les perso évoluent, ni trop lentement, ni trop vite, juste ce qu’il faut.
Par contre, ils sont vraiment beaucoup trop habillés, ça ne va pas du tout.
AAAAAAH, j’suis revenue. Et j’fais comment pour rattraper 3 pages? Didjou, et en plus, je repars demain. Sinon, c’est un des 3 épisodes que j’ai vu de la S2. Et Dean m’a limite bien fait flippé avec sa scie tueuse là
Et je suis d’accord avec moreta. Ils sont beaucoup trop habillé
Vraiment j’adore tes commentaires ! Palpatine, j’en rigole encore ! 😀
Vraiment chouette, cet épisode. On les plaint sincèrement, ces pauvres vampires qui voudraient juste une petite vie tranquille à bouffer de la vache.
L’évolution de Dean est fascinante, heureusement qu’il est conscient lui-même qu’il mérite des baffes ! 😀 (Raaah, Sam, t’es trop bon mon garçon !)