104 : A conflict of interests
(A la demande générale de moi-même, je poste donc cette review malgré mon profond dégoût de la chose bloguesque aujourd’hui… Espérons que demain ça ira mieux. Je ne me pensais pas aussi vulnérable à la méchanceté sur internet… )
Cette série est épuisante à force d’excellence.
Non mais c’est vrai, c’est agaçant, à la fin. C’est bien simple, c’est tellement formidable que je ne sais pas quoi en dire…
Sam Tyler ? Un personnage exceptionnel, d’une profondeur et d’une richesse infinie qu’on pourrait explorer pendant des saisons et des saisons (mais le côté un peu éphémère de la série joue un rôle important, on sait qu’on doit en profiter vite et maintenant). Dans cet épisode, on découvre Sam Tyler sous un autre jour. Beaucoup plus intime. Et John Simm incarne ça avec une délicatesse, une pudeur, une telle innocence… comme un peu gêné qu’on l’approche d’aussi près. Bref, j’ai été charmée.
Et puis une fois de plus, les thèmes abordés sont tellement intelligents, tellement entremêlés que c’est un bonheur.
Quoi de plus logique que dans le même épisode, Sam se frotte à la mafia locale… et renoue avec sa famille ?
Pour commencer, j’ai trouvé géniale la scène de la discothèque. De manière générale, la mise en scène de la série est remarquable. Mais ce plongeon dans une boîte de nuit anglaise des années 70, paillettes, chaussures compensées et mini-jupes, c’était énorme. Et la musique qui va bien. Et Sam Tyler qui se lâche sur la piste de danse.
(Ca lui va bien, d’ailleurs. John Simm a quelque chose de très jeune et très moderne, tout lui va, c’est agaçant.)
Et puis à côté de ce Sam star des dance floors, on a le Sam qui pleure devant sa télé parce que soudain, une chaussette se met à lui parler avec la voix de sa mère qui de l’autre côté, le supplie de ne pas mourir. Et qui semble envoyer un message à son fils qui a accepté ce jour même, avec réticence, son premier pot-de-vin.
« What have they done to my beautiful boy ? »
Eh bien le beautiful boy va donc décider de chercher sa mère. Très émouvant de voir le regard du fils sur sa maman qu’il a l’air de trouver tellement belle…
Et c’est là que ça devient énorme. Comprenant que sa mère est dans la merde financièrement, Sam essaye de lui faire accepter l’argent que le parrain local lui a mis dans la poche à son insu… alors que sa mère est harcelée par un des hommes de ce parrain car elle n’arrive plus à payer ses loyers… Sauf qu’elle lui donne une leçon incroyable. Elle refuse d’accepter de l’argent de celui qu’elle croit n’être qu’un petit flic enquêtant sur des cambriolages dans le voisinage. L’idée même la laisse horrifiée. Autant que lui lorsqu’il a trouvé cet argent dans sa poche.
Telle mère, tel fils.
Une leçon qui va lui donner un grand coup de fouet dans sa lutte contre la corruption. Si tout le monde s’en accommode, Hunt le premier, Sam Tyler, lui, dit non. Du coup, il accepte d’héberger (roh, le pièèèège) une des danseuses du gros fumier qui essaye de se soustraire à son emprise… Et même qu’il lui fait la cuisine, ce petit mignon-là.
Mieux encore, elle est très canon… et Galaad le Pur n’envisage même pas une seconde de poser un doigt sur elle, alors que soyons clairs, c’est limite si elle ne lui saute pas dessus. Mais non.
Sam : It’s a beautiful, wonderful life, Joni. Too beautiful to waste dancing in a rusty cage for a man like that.
Et bien sûr… Arf, la rigolade. Le lendemain matin…
C’est pas tout à fait l’ami Ricoré qui vient lui apporter le pain et les croissants.
Hunt : Well it’s not all golf and badminton in Hyde then, ey ?
Mais… mais… il est JUSTE PAS POSSIBLE !
Et dans la foulée…
*s’essuie les yeux*
Pauvre Sam… roh, pauvre choupinet… Il est tellement mimi, c’est pas juste ce qui lui arrive…
(Surtout qu’il s’est bien fait baiser dans tous les sens du terme, ce petit mignon… )
Tiens, parlons d’Annie, un peu, maintenant qu’elle sait tout de lui.
En fait, j’avoue que j’ai été étonnée de voir Sam sembler s’installer aussi vite en 1973. Clairement, il a arrangé son appart, il fait les courses, et quand on lui demande s’il a une copine, il répond oui, il y a longtemps, en précisant qu’il espère que celle-ci a refait sa vie.
Surprenant.
Et puis lorsqu’il constate qu’Annie tire une tronche de dix pieds de long là où les autres se foutent de sa gueule, on comprend qu’en fait, Sam a décidé qu’il était un coeur à prendre.
Ca m’a vraiment vraiment prise de court. Je n’imaginais pas que Sam serait aussi déçu d’apprendre qu’Annie veut juste être son amie.
Annie : I’ve decided something.
Sam : What have you decided ?
Annie : I’m going to be a really good friend to you.
Sam : A friend.
Annie : ‘Cause with the enemies you’re making, you could do with all the friends you can get?EUR? Look after yourself, Detective Inspector Tyler?EUR? please ?
(Son amie, mon cul, oui !)
Oh, et puis la réplique qui tchue :
Sam : Look, I’m sorry you had to see what you saw before.
Annie : Don’t flatter yourself. There wasn’t much to see.
C’est pas très gentil, ça ! Drôle mais pas gentil !
Autre grande surprise, en ce qui me concerne, et vraiment très agréable : Hunt. Alors là, il m’a sciée, ce gros pourri de sa race.
Ca m’avait fait mal au coeur d’apprendre qu’il trempait dans toutes ces affaires de corruption… j’ai beau ne pas être aussi idéaliste que Sam, c’était une grosse déception…
Alors quand Sam et lui évoquent le sujet à coeur ouvert (grosse performance, d’ailleurs) et que Hunt avoue que la plupart du temps, il évite d’y penser, mais que quand il y pense, c’est comme si on lui dévorait les entrailles, j’étais folle de joie.
Sam : How does it make you feel now ?
Hunt : You know, I try not to think about it. Do the best that I can. Try and look after my men and the people in my city.
Sam : But when you do think about it ? How does it make you feel ?
Hunt : Like there’s an animal eating away at my insides.
Sam : Fancy doing something about it ?
Hunt : Thought you’d never ask !
YOWZA !
Je n’ai pas été étonnée que malgré le plan des menottes et après une réplique bien cinglante mais magnifique et qui en dit tellement long (« You’re a loser, Joni… or whatever your name is. Because you live in fear. And that’s not really living at all, is it ? See, I don’t live in fear. I’m alive. »), Sam accepte une fois de plus d’aider Joni à s’en tirer… c’est vraiment un brave garçon… Malheureusement, ça sentait méchamment le sapin pour la pauvre gosse…
Enorme scène d’intervention des deux lascars pas contents du tout dans les abattoirs…
Puis coffrage en règle du gros méchant qui ne comprend rien à ce qui lui arrive…
Et gros sentiment de fierté à l’égard de Sam et Gene qui forment vraiment un duo formidable, parfaitement complémentaire. J’ai vraiment un gros coup de coeur pour les deux.
Finalement, Sam retourne une troisième fois chez sa mère, mais pour trouver l’appartement déserté…
Il n’aura jamais croisé la version de lui-même âgée de quatre ans. Cela ne m’aurait pas dérangée. Après tout, les paradoxes temporels, ça n’existe pas dans le cerveau d’un comateux. Si Sam ne s’est pas rencontré, c’est qu’il ne le voulait pas…
Ben dites donc… C’est quand même superbement émouvant et riche en rebondissements. Je suis vraiment soufflée par la qualité de cette série. Si j’avais tapé ma review hier soir, juste après avoir regardé cet épisode, je me doute qu’elle aurait été mille fois plus analytique. Finalement, 24 heures plus tard, j’en ai surtout gardé l’émotion.
En tout cas, c’est extraordinaire le niveau qu’ils arrivent à atteindre ici.
Pendant que je regardais cette première saison, j’ai un peu fouillé sur Internet, et j’ai découvert quelquechose de marrant, c’est apparemment le grand succès du personnage de Gene Hunt !!!
Les gens l’aiment !…
Comme quoi, dans ce monde d’égalité des sexes (enfin bref…) un bon vieux gros macho vulgaire, ça peut plaire aussi. A doses modérées j’imagine, mais tout de même…
je tavais dit un des meilleurs episodes….une serie vraime,nt sublime…on est tres loin d un prison break hein au niveau qualite de scenar hein ???
tu va vaoir ce qui vient est encore meilleur…ca se bonnifie avec le temps…vraiment …tiens parce que tu m en parle …je vais re regarder la deuxieme saison des que j ai fini The Wire ( la 4 eme et 5 eme saison ) et the lost room…
promis apres je m y met
Pour Hunt, je ne suis pas étonnée. Son personnage est tellement cliché qu’on sent bien, surtout dans cet épisode, qu’il est beaucoup plus que ça. Rien que pour avoir un humour pareil, il faut avoir une sacrée intelligence. Ici, il montre aussi qu’il est un homme droit, qui souffre d’avoir dû être mêlé à toute cette merde. Et le fait qu’il s’intéresse à Sam et que l’on constate qu’il est capable de remettre en question ses méthodes, d’apprendre de l’autre, ça prouve qu’il n’est pas un con fini et qu’il y a bien plus derrière le gros macho vulgos. Et puis il est interprété par un mec qui a un sacré talent, nom d’un chien. Et hier soir je me suis tapé United contre City. Wow. C’est vrai que c’est de mieux en mieux…
Ah mais putain de bordel de merde tu m’a donné envie de voir cette foutu serie!
(comme si j’avais que ca a a faire.)
Looool !