After the ball is over…

C’est toujours intéressant de mater une série en entier pendant plusieurs semaines puis de se pencher un peu sur le résultat général…

En ce qui me concerne et je l’ai déjà dit, j’ai préféré la première saison pour plusieurs raisons… D’une part, plus fraîche, plus nouvelle. Les jeunes sont encore jeunes malgré ce qu’ils viennent de vivre, ils conservent encore un peu d’innocence et c’est plutôt rafraîchissant. A la fin de la saison 1, tout ça, c’est bien fini…

D’autre part, l’investissement sentimental est beaucoup plus fort… Pour les trois personnages principaux, l’assassinée c’est la meilleure amie, la soeur, la petite amie… Forcément chaque scène où l’on va évoquer son absence, son passé ou son massacre va être dix fois plus forte que n’importe quoi d’autre. Dans la saison 2, on passe certes un cran au-dessus en matière de mocheté, mais on est moins frappé de compassion que dans la saison 1. Qui plus est, dans la saison 2, le personnage principal se pose un peu, est peut-être un brin moins sautillant et percutant que dans la saison 1. Ce qui est logique, quelque part…

Enfin, l’intrigue est plus brouillonne, moins claire, plus disséminée. Dans la saison 1 on a deux objectifs : connaître le meurtrier de Lilly et voir Veronica démasquer son violeur. A partir de là, même si on soupçonne beaucoup de monde, ça part moins dans tous les sens.

Petit bonus aussi dans la saison 1 : Veronica est une paria, détestée et raillée par tous. Dans la saison 2, elle a déjà aidé tellement de gens qu’une partie du lycée est derrière elle… Et j’appréciais beaucoup la solidité qui se dégageait de cette jeune fille seule contre tous…

Bref, malgré tout, ça reste terriblement regardable, sinon je n’aurais pas engouffré la saison 2 en trois jours et demi, naturellement…

Les personnages, maintenant…

Ah, Veronica, Veronica, Veronica… Pas à dire, elle est délicieuse, Veronica Mars… Totalement à contre-courant, jolie, mignonne, jamais pouffe comme 98% de la population féminine neptunienne, futée, mordante et pourtant tellement tendre, sans jamais être neuneu… Bref… On tient là une fameuse héroïne. Et je n’aurais sincèrement jamais cru m’attacher à ce point à ce petit personnage tout paumé mais aussi tenace et malin qu’un petit fox-terrier… Je dis ça parce que j’ai eu un fox-terrier et on n’imagine pas de l’intelligence déployée par ces bêtes-là quand il s’agit d’aller dénicher un blaireau… uhuh !!! Ce qui est intéressant, chez Veronica, c’est cette évolution un peu hors-norme puisqu’on la suit à travers les flashbacks de l’époque où Lilly était encore vivante. C’est assez incroyable de voir cette petite gourde à boucles d’or, dans ses jolies robes blanches, glousser bêtement devant les extravagances de Lilly. Et aussi de voir à quel point le meurtre de sa meilleure amie a fait d’elle une tout autre personne, marquant le début du déclin de la famille Mars : le père alors shérif renvoyé et déshonoré, la mère alcoolique en cavale, la fille devenue le souffre-douleur de l’école, la maison vendue, le petit trois-pièces un peu minable… Sans doute une autre famille l’aurait jouée profil bas, mais avec Keith et Veronica, ça ne se passe pas comme ça. Ce que j’aime aussi chez Veronica, c’est qu’elle peut être comme les autres. Sortir avec des mecs, avoir les problèmes que toutes les filles de 17 ans connaissent, jongler avec les petits copains et se planter totalement aussi. Mais c’est jamais outré…
Et puis je tiens à saluer une fois de plus le merveilleux boulot de Kristen Bell. Cette nana est épatante… C’est probablement une des meilleures actrices qu’on peut voir sur le marché des bonnes séries télé en ce moment. Elle m’a presque tout autant bluffée que Katie Sackhoff dans BSG. Tout de même… J’adore son côté mutin et sa sensibilité.

Le cas Duncan Kane, maintenant. Je reconnais avoir été vraiment sans pitié avec lui… Avec le recul, je me rends compte qu’aussi monolithique soit-il, le personnage avait sans aucun doute ses raisons de l’être. Chacun a sa manière à lui de réagir face à un drame. Un double drame d’ailleurs pour Duncan, ce qu’on ne soupçonne que vaguement au début de la saison 1. Perdre sa soeur, d’abord, dans des conditions aussi terribles (rappelons que c’est lui qui la trouve avec le crâne explosé), voir sa famille suspectée, apprendre (puisqu’il est l’un des premiers à le savoir, merci maman) que la fille qu’il aime et avec laquelle il a couché est sa demi-soeur… même si ce n’est pas le cas… ça doit être dévastateur. Et sur un esprit déjà un peu fragile tel que celui de Dunky, ajouté à une solide médication, c’est trop, juste trop. D’où ce côté complètement à côté de la plaque qu’il traîne mornement pendant une bonne partie de la saison 1… Certains réagissent en se renfermant sur eux-mêmes et en devenant de vraies bombes à retardement, d’autres au contraire, explosent dès le début…

Ce qui tout naturellement nous amène au meilleur ami du ptit Dunky, Logan Echolls. Alors lui c’est tout le contraire. S’il avait déjà tendance à jouer les canailles avant le meurtre de sa petite copine, là, c’est le grand plongeon dans la life made in ptit con… Alcool, filles, bagarres, coups pendables et manips en tous genres… Tout est fait pour qu’on ait qu’une envie, c’est de lui mettre des baffes. Qui n’a jamais subi les railleries du Logan Echolls du collège ou du lycée ? On a tous plus ou moins déjà été la victime de ce genre d’individu… Et pourtant, Logan, c’est juste sa manière à lui de survivre… Et au fur et à mesure des épisodes se dessine un personnage qu’on ne soupçonnait pas, qu’on en vient très vite à plaindre, même si on lui retournerait bien une tarte de temps en temps pour le remettre un peu d’aplomb… En somme on parcourt le même chemin que Veronica ; en même temps qu’elle on découvre ce qui se cache derrière le vaurien pourri gâté qui finalement est avant tout une victime, comme elle… Et c’est beau et on en redemande, et surtout, nous les meufs, on ne peut que fondre quand on se rend compte à quel point une fois matée, la fripouille peut être adorable, attentionnée, touchante. *soupir*
Mais Logan ne serait pas Logan si tout allait bien… Le personnage prend tout son sens une fois qu’on a entrevu son potentiel sentimental, une fois qu’il nous a bien émus… C’est là que naturellement on nous relance la spirale auto-destructrice, nous faisant languir de la voir prendre fin. Uh uh… Je trouve que c’est l’un des personnages les plus crédibles de la série. J’ignore s’il était écrit dès le début qu’il deviendrait l’amoureux de Veronica. En tous cas il s’impose très vite comme l’un des personnages clé de la série…

Si Logan est l’un des personnages les plus crédibles, il y en a un que je trouve extrêment bien écrit, cohérent et fidèle dans son évolution, c’est Eli « Weevil » Navarro. Ouaip. J’aurais jamais cru dire ça un jour après avoir vu les premiers épisodes, mais franchement, c’est un personnage formidable, à la fois simple mais ambigu. Simple parce qu’il est mexicain, et qu’à Neptune, quand on est mexicain, soit on nettoie les chiottes des nantis, soit les castagne. Et il y a très peu de place entre les deux… (Là, je pense à Carmen… )
Weevs, c’est un voyou couvert de tattoos, ok… Si on fait l’inventaire de ses exploits, y en a pour un moment. Et pourtant, on est obligé de lui reconnaître une certaine loyauté et un certain sens des valeurs. Dans un autre contexte, ça serait quelqu’un de bien. De très bien, même. Il est bosseur, il aime sa famille, il respecte ses engagements… C’est un leader né, très protecteur envers ses gars. Weevs c’est un peu le Parrain. On le déteste parce que ce qu’il fait est mal. Mais on l’aime parce que la manière dont il le fait respecte certaines valeurs. Et lorsqu’on apprend qu’il était amoureux de Lilly, le personnage prend une nouvelle ampleur… Une brute au front épais n’aurait jamais été assez sage et intelligente pour faire équipe avec l’officiel de la meuf qu’il aimait, officiel avec lequel il se bouffe le nez régulièrement depuis le premier épisode. On ne peut que reconnaître la profondeur et la classe de quelqu’un capable de mettre de côté tout ce qui le sépare d’une autre personne pour trouver le responsable de la mort de son pote. Bref, une trouvaille, très bien exploitée… Bravo à Franck Capra junior junior junior…

Allez, je vais causer du ptit dernier, aussi, Wallace Fennel… Wallace, c’est la roue de secours. Zorro a Tornado, Batman a Robin. Veronica Mars a Wallace Fennel qu’elle tire d’un mauvais pas dans le premier épisode. C’est que Wallace, il a la reconnaissance généreuse… il devient ainsi le complice, le soutien, le confident… Complaisant, le petit Wallace, et ce jusqu’à la nausée… Il fallait bien que l’erreur soit réparée dans la deuxième saison. L’intrigue est maladroite, le prétexte un peu facile. Wallace se fait la malle avec son père biologique, inconnu au bataillon. Une échappée bien commode pour une Veronica seule au monde et qui a bien besoin de se retrouver un peu… L’évolution de Wallace, c’est aussi sa copine, Jackie Cook… Il fallait grandir et être confronté à des choix d’adulte avant de pouvoir espérer devenir une terreur du basket à Hearst… Pour Wallace, c’est la découverte que Jackie est serveuse et maman… Et qu’elle repart vivre à New York après avoir passé un an chez son père qui l’a conçue lors d’un coup d’un soir… Personnage léger, que Wallace Fennel. Probablement le plus innocent de tous. Mais sa relation avec Veronica est pure et touchante… Ca m’aurait ennuyée qu’il nous quitte…

Voilà, je rumine ça depuis hier. Maintenant, rideau, à moins que je ne reposte quelques commentaires du premier épisode… Parce que vous savez quoi ? Demain c’est le retour d’Atlantis… Faut surtout pas que j’oublie mes lunettes de soleil… je risquerais d’être éblouie… si ce n’est par l’intrigue du moins par les sublimes mâles dont deux ont eu le privilège de fréquenter les hautes sphères de mon Top 5 !

Et pour Ronnie, vivement le 19 septembre ! Ouéééééééé !